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RUPTURE DU JEUNE : Le nécessaire consensus sur la date

Publié le jeudi 2 octobre 2008 à 02h30min

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Le 29 septembre aux environs de 22 heures, le communiqué de la communauté musulmane du Burkina tombe.La lune a été aperçue à divers endroits du territoire national. La commission d’observation de la lune a donné son quitus. La prière sera donc pour le lendemain 30 septembre 2008. Ce qui fut fait. Une bonne partie des musulmans du Faso ont donc célébré la rupture du jeûne dans un contexte de vie chère qui n’incitait pas au gaspillage. La fête a été célébrée sobrement et on le comprend. Vu qu’elle coïncide cette année avec la rentrée scolaire.

Mais comme à l’accoutumée, les incertitudes sur le jour de la fête ont été vécues comme un suspens intenable aussi bien pour certains fidèles musulmans que pour les autres. Il est indiscutable aujourd’hui que cette fête n’appartient plus aux seuls musulmans, en raison notamment de ses implications socio-économiques. Des séminaires ont été écourtés voire reportés. Des entreprises ont dû patienter jusqu’à l’annonce de la date de la fête pour réajuster leurs activités de commande et de livraison.

Cette incertitude a induit des préjudices économiques même si personne n’a encore osé une estimation chiffrée. En la matière, les puristes diront que le religieux ou le spirituel ont de l’ascendant sur l’économique. Soit ! Mais un monde globalisé par le fait même du règne d’une économie sans frontières implique une certaine prévisibilité.
Cette incertitude sur la date irrite bien des profanes qui ne comprennent pas qu’à chaque mois de ramadan on observe le même scénario. Il n’est pas rare d’entendre « ah vous les musulmans -là, avec votre histoire de lune ». Comme si la lune en elle-même était capricieuse et se dévoilait quand elle le voulait aux regards des hommes.

Toute chose qui ne joue pas toujours positivement sur l’image de l’islam dans une partie de l’opinion. Or, tout le monde sait que l’islam est une grande religion, avec une écriture et un prophète grandissime.
Le calendrier lunaire est pourtant tout ce qu’il y a de plus précis et des chercheurs arabes et musulmans ont déjà établi des calendriers pour plusieurs décennies à venir sur les grandes commémorations de l’islam. Si l’on s’en tenait à ces calendriers, on n’aurait pas assisté à la guerre des confréries que le Sénégal a vécue il y a quelques années, obligeant le gouvernement à décréter deux jours successifs fériés et chômés. Au Burkina, depuis la mise en place de la commission lune, la polémique et les discordances ont fortement baissé, l’ensemble du pays s’en tenant à la décision de la fédération islamique.

La grande question réside dans le dogme musulman qui veut que la lune soit vue. Et cela, nombreux sont les profanes qui n’en mesurent pas la portée. Ne pas la voir et rompre pourrait dans une certaine mesure être considéré comme une faute. Et comme prudence est mère de sûreté, les chefs religieux préfèrent ne pas prendre de risque et on les comprend très bien. A moins qu’un jour, l’on décide tous de s’aligner sur la Mecque, berceau de l’islam. Ce n’est serait pas une mauvaise chose, la Mecque étant à la fois point de convergences et de consensus pour tous les musulmans de la planète terre, dès lors qu’il s’agit d’accomplir le hadj, 5e pilier de cette lumineuse religion.

par Abdoulaye TAO

Le Pays

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