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Affaire passeport de la "go" rwandaise : Enquête auprès du Commissariat de l’Aeroport

Publié le mercredi 3 septembre 2008 à 03h39min

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L’élément que nous avons publié dans notre dernière édition au sujet de cette jeune femme qui aurait été munie d’un faux passeport burkinabé, n’est pas passé inaperçu. Nous avons reçu des réactions pour confirmer les faits, les démentir, les nuancer ou les préciser. Le journal a naturellement cherché à aller plus au fond des choses.

Pour ce faire, nous avons eu tout d’abord recours à des sources généralement bien informées. Là, nous avons appris que la jeune femme en question n’était pas une Rwandaise mais une Burundaise, qu’elle fait partie d’une famille de réfugiés politiques comprenant la mère et un petit frère, tous établis au Burkina depuis 12 ans. Nous saurons également que si effectivement, la jeune femme a bénéficié d’un passeport, c’est aussi le cas pour son petit frère. Pour tous les deux, la procédure de délivrance a été conforme à la loi, nous sera-t-il précisé.

Poussant plus loin nos questions, nous apprendrons qu’une procédure de retrait avait été engagée depuis quelque temps parce que la damoiselle s’était mariée au Ghana où elle se serait depuis lors, établie. On craignait, nous a-t-on dit, des risques d’utilisation du passeport au détriment de l’image et des intérêts du pays. C’est ainsi que les autorités de la Police auraient été instruites de retirer purement et simplement les deux passeports. Quant à la mère, demandeuse de visa, elle n’aurait pas eu gain de cause.

Deux précautions valant mieux qu’une, nous nous sommes transportés non sans appréhension, au Commissariat de l’Aéroport où les choses se seraient passées. C’est pas dans tous les endroits que les journalistes sont bien reçus et nous craignions que là, notre bobine ne fasse grincer des dents.
Erreur ! En allant à la source comme on dit, après quelques ratés qui nous sont au demeurant totalement attribuables, nous avons eu la surprise de rencontrer en la personne du Commissaire Dabiré, un homme tout à fait accessible.

Les questions principales qui nous trituraient les méninges étaient essentiellement les suivantes : y a-t-il eu un problème avec une expatriée ayant eu frauduleusement un passeport burkinabé ? Où se trouve actuellement cette dame ? Y a-t-il une procédure de recherche de probables fautifs en dehors de la dame ? Que va t-il se passer à son encontre dans les jours à venir ?…

Nous sommes restés, disons-le, un peu sur notre soif (secret de l’enquête oblige, certainement). Mais ce qu’il est important de retenir, c’est que notre commissaire ne s’est pas voulu un homme à la langue de bois mais plutôt un monsieur qui a un accord de sincérité avec la légalité. Il a bien voulu nous dire qu’une procédure d’enquête est en cours pour sortir la vérité de cette affaire. Selon lui, la jeune femme serait de nationalité burkinabé, eu égard en tout cas aux pièces qu’elle a fournies pour se justifier. Il n’a pas pu ou voulu nous confirmer, au stade actuel, sa nationalité d’origine.

Mais contrairement à bien de mauvaises langues qui ne portent pas notre « canard » dans leurs cœurs, nous avons eu l’occasion, une fois de plus, de nous rendre compte que notre « papier » n’était pas seulement bien lu sur la toile mais aussi dans bien de milieux qui sont à la recherche de l’analyse mais aussi de l’information iconoclaste. En effet, il se pourrait que les sources des papiers qui ont été fournis à la dame pour la délivrance du passeport ne soient pas comme on dit « ça », c’est-à-dire tout à fait « clean » mais on a compris ce n’est pas à la police de l’aéroport de nous le dire. On imagine aisément qu’après enquête, on aura le fin mot de toute cette histoire.

Comme on peut s’imaginer qu’une affaire puisse en cacher une autre, le problème du passeport pourrait n’être que la face visible de l’iceberg. C’est ce qui nous revient de bien de sources concordantes. Et si en fin de course, cela était vérifié, on comprendrait pourquoi cette affaire a dérangé et pourquoi elle fait l’objet de recherches. Mais ce qui semble tout aussi intéressant et de nature à énergiser la procédure, c’est qu’il nous parvient que la bonne dame serait dans de meilleurs sentiments depuis le retrait du passeport, et qu’elle aurait refilé ce qu’il fallait pour une avancée solide de l’enquête.

Nous attendrons maintenant ce qui va sortir des recherches pour à nouveau informer nos lecteurs.

Bala Sibiri

San Finna

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