“On aurait pu pourtant éviter ce qui est arrivé ”, a soupiré Read Traoré devant l’ampleur des dégâts consécutifs à la chute du caïlcédrat dans sa cour. Très remonté contre les autorités communales, il nous explique avoir averti préventivement les services compétents de la commune, ceux de l’Environnement et de la SONABEL (dont les câbles électriques étaient également menacés), lorsque le géant arbre s’est dangereusement incliné et que ses racines avaient commencé à se dessoucher.

“ Je suis allé informer les services techniques municipaux (DSTM). Ils ont répondu qu’ils n’avaient pas les moyens pour intervenir, avant de passer voir l’arbre vers midi (NDLR : le vendredi 29 août 2008). De retour de chez eux, je suis passé informer également les services de la SONABEL qui m’ont dit que le problème ne relevait pas d’eux, mais de la direction générale ”, a-t-il affirmé. M. Traoré précisera toutefois avoir reçu la promesse que l’arbre sera taillé le samedi 30 août à 8h 30 mn.

Mais le caïlcédrat n’a pas attendu : le vent qui a précédé la pluie, dans la nuit de vendredi à samedi, l’a terrassé. Il en est résulté de nombreux dégâts car des fils électriques ont été sectionnés, plongeant une partie du quartier dans le noir. Le local abritant un secrétariat public chez les Traoré, a reçu de plein fouet les gros branchages et a été détruit. Une partie de la cour a d’ailleurs été évacuée.

L’imprimerie et le centre de documentation “ Baya Presse ” ont été également touchés par la chute du caïlcédrat. Didier L. Paré, agent travaillant dans cette imprimerie se demande si les autorités seraient restées sourdes à leur appel au secours s’il s’était agi de la cour d’un “ grand ”. Nous avons trouvé les services de la DSTM, affairés à découper les branchages pour dégager les voies. Beaucoup de riverains se sont demandés pourquoi ces mêmes services qui disaient n’avoir pas les moyens d’intervenir avant la chute de l’arbre incliné, ont subitement reçu le nécessaire pour le découper après qu’il soit tombé. “ Le médecin après la mort ”, a soufflé quelqu’un ! Les chutes d’arbres se sont multipliées ces derniers temps à Bobo-Dioulasso.

Ainsi sur la même avenue, un autre arbre est tombé sur un taxi à la hauteur de la centrale Bobo I de la SONABEL. Il y a eu des blessés parmi les occupants du véhicule. Un cas similaire s’est produit sur l’avenue de l’Unité.
Il n’est pas rare à Bobo-Dioulasso, ville particulièrement ombrageuse, de voir de gros arbres avec des branches au-dessus des toits ou surplombant les artères. Les dangers qu’ils représentent pour les populations sont réels par ces temps de pluies et de vents souvent violents. Et il est sans doute plus indiqué de les élaguer à temps et éviter le pire, plutôt que d’attendre que survienne l’irréparable avant de réparer les dégâts.

Mahamadi TIEGNA (amerlingue 78@yahoo.fr)

Sidwaya