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L’Espagne enfin !

Publié le mardi 1er juillet 2008 à 10h43min

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Après quarante quatre années de disette (son seul trophée majeur jusque-là, datait de 1964), l’équipe nationale d’Espagne vient de renouer avec le succès lors du championnat d’Europe des Nations de football 2008. Après un parcours sans faute, ponctué d’une pléiade de buts (12 au total) les "Rojas" (les Rouges) ont vaincu le signe indien qui voulait qu’ils n’aillent jamais au-delà des quarts de finale d’une compétition majeure, que ce soit l’Euro ou le Mondial.

Et pourtant, ce ne sont pas les footballeurs de talent qui ont manqué à cette nation avec, comme illustration, des clubs semant la "terreur" sur tous les terrains européens. De la génération 80 qui avait pour leader Butreguano à celle de 90 conduite par Pépé Guardiola et Fernando Hierro, l’un, inspirateur de jeu et l’autre, chef de défense teigneux, jusqu’à celle de 2000 avec Raul Gonzalès Blanco, "l’enfant d’or" madrilène, l’Espagne n’a rien gagné, bloquée psychologiquement par cette fameuse barre de quarts de finale, mais aussi minée par des querelles de leadership entre madrilènes et catalans.

Cette fois-ci, l’entraîneur, Luis Aragonès a su trouver l’alchimie de rêve, en composant une équipe qui ratissait large au plan national (catalans, madrilènes, valencians, sevillans) et qui, surtout, privilégiait le jeu. Tourbillonnante et efficace, L’Espagne l’aura été avec un milieu de terrain fort et technique à la fois (la rigueur défensive de Senna au service de la virtuosité des Xavi, Iniesta et Fabregas) et surtout une attaque où les joyaux de la Couronne, David Villa et Fernando Torrès "El Nino", libérés par l’absence de Raul, ont dynamité les défenses. Villa finitit meilleur buteur du tournoi (4 buts) cependant que "El Nino" a justifié son statut de star et d’idole en marquant le but vainqueur en finale.

Une réalisation qui est bien la synthèse du jeu espagnol alliant force et finesse, Torrès ayant résisté à la charge rugueuse d’un défenseur allemand avant de battre Jens Lehman d’une balle piquée. L’Allemagne ne pouvait rien faire face à cette mécanique huilée, elle qui avait ses arguments physiques traditionnels certes, mais manquait de ce petit zest technique qui lui permettait de faire la différence. La faut à un dépositaire de jeu, Michael Ballack, moins fort que ses devanciers (Hans Müller, Lothar Matthaüs et Andreas Möller) et qui n’a pas pu élever le niveau de jeu allemand. Du coup, le coach Low ne pouvait que reconnaître la supériorité des Espagnols, tout comme avant lui, Gus Hiddink, l’entraîneur des virevoltants russes qui avaient été bluffés par l’Espagne en demi.

Avec l’Espagne, l’autre satisfaction de cet Euro aura été la Turquie, les hommes du Bosphore ayant prouvé que leur demi-finale lors du Mondial "Corée Japon" de 2002 ne devait rien au hasard. Avec une équipe diminuée par les blessures et les suspensions, les Turcs ont fait douter les Allemands, et ont pris date pour le futur. Avec des clubs riches et un public passionné, la Turquie peut rêver. Côté déception, on notera les Hollandais qui, au contraire des Espagnols, font toujours une fixation sur les quarts, alors qu’ils ont les arguments pour battre tout le monde. Le bonnet d’âne revient cependant à la France, présentée comme le favori de l’épreuve et qui aura livré une piètre prestation à vous dégoûter du football. Quant à l’Italie, elle est restée égale à elle-même, mais son statut de champion du monde autorisait plus. Rideau donc sur une compétition qui a montré qu’en football aussi, la "révolution" était possible. "Viva Espagna".

Boubakar SY
mangnansy@yahoo.fr

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