Victoire des Etalons sur les Aigles de Carthage : Pourvu que ça dure !
C’est incroyable, ce que les Etalons du Burkina Faso viennent de réaliser au stade olympique de Radès à l’occasion de la première journée des éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial 2010.
En effet, c’est une belle surprise qu’ils ont réservée aux Burkinabè en allant battre les Aigles de Carthage de Tunisie par 2 buts à 1. Après cette victoire, qui est intervenue au bout d’une longue lutte, on a vibré dans les différents quartiers de Ouagadougou et sans aucun doute dans d’autres villes du pays. En tout cas, il y a longtemps que cela n’était pas arrivé et c’est avec fierté qu’on vantait le courage des joueurs.
A dire vrai, l’adversaire n’est pas n’importe qui, puisqu’il figure parmi les grandes nations du football africain. Championne d’Afrique en 1994 sur ses terres, la Tunisie, dans le groupe 9, faisait figure de grand favori dans la course pour la première place. Mais la réalité du terrain étant tout autre, elle débute mal la compétition au grand étonnement des observateurs.
La victoire du onze national constitue vraiment une grosse surprise. Avant son départ pour Tunis, ils étaient nombreux, ceux qui doutaient de ses capacités à surprendre les Aigles de Carthage dans leur fief.
Les Etalons étant abonnés aux défaites, on ne vendait pas cher leur peau surtout quand on pense à leur dernière sortie au stade du 4-Août, où ils avaient subi un échec face aux Taïfa Stars de la Tanzanie lors de l’avant-dernière journée des éliminatoires de la CAN 2008.
C’est une terrible déconvenue qu’on n’oublie pas parce qu’elle avait provoqué la colère de beaucoup de supporters, qui avaient causé des dégâts au stade. On peut aussi ajouter qu’elle avait scellé en quelque sorte le sort de l’ancien bureau démissionnaire.
On avait, depuis lors, commencé à désespérer de ce football, qui a raté deux phases finales consécutives : la CAN 2006 en Egypte et la CAN 2008 au Ghana.
En frappant un grand coup à Radès, les Etalons veulent-ils dire qu’ils sont de retour sur l’échiquier africain ? En tout cas, en attendant de voir s’ils vont continuer de galoper, le plus dur reste à venir, saluons leur morceau de bravoure. Il y a longtemps, disions-nous, qu’ils n’avaient pas gagné à l’extérieur.
La dernière victoire des Etalons en déplacement, c’était en juillet 2003 à Bangui lors de la dernière journée des éliminatoires de la CAN 2004. C’était un match à ne pas perdre, puisque la première place se jouait avec le Congo Brazzaville, qui recevait le Mozambique.
Dans une forme éblouissante, la sélection nationale, dirigée à l’époque par Jean-Paul Rabier, avait triomphé de la Centrafrique par 3 buts à 0. Qualifiée pour la CAN 2004, elle n’avait pu confirmer son bon parcours des éliminatoires, puisque éliminée dès le premier tour. C’était en même temps le coup d’arrêt avec deux absences, comme nous le disions, en Egypte et au Ghana.
Dimanche à Radès, ce sont des Etalons version Duarté Paulo qui ont fait preuve de courage pour venir à bout des Aigles de Carthage. Menés 1-0 à la mi-temps, ils n’ont pas baissé les bras, et à force d’y croire, ils ont égalisé par Issouf Koné, qui a, par la suite, marqué le deuxième but, celui de la victoire.
Un succès qui permet aux hommes de l’entraîneur portugais de prendre les commandes du groupe 9 avec 3 points + 1, puisque dans l’autre match, le Burundi et les Seychelles se sont séparés dos à dos ( 0-0).
Depuis hier lundi, les Etalons ont regagné Ouagadougou, où ils ont été accueillis par des supporters en liesse. Le samedi 7 juin 2008, pour le compte de la deuxième journée, ils recevront les Hirondelles du Burundi au stade du 4-Août. Une deuxième victoire conforterait leur position au classement en attendant qu’ils aillent une semaine plus tard défier les Seychelles à domicile.
Justin Daboné
L’Observateur