Le Franco-marocain Badre Belhadja s’est vite éclipsé à la fin du combat, pour s’étaler dans un angle-mort de la cour de la Maison du peuple.
A cet endroit, il se faisait ventilé par un de ses proches. Ce cochallenger de ce championnat du monde avait tant besoin de récupérer après avoir reçu des coups puissants de Irissa Kaboré, "le Caïd". "C’était un combat intéressant jusqu’à la 6e reprise. Ensuite, Badre était fatigué, et c’était dur pour lui...", a reconnu Roland Cazeaux, manager de Badre Belhadja.

Il a fallu 9 reprises sur les 12 prévues pour que le Burkinabè Irissa Kaboré "le Caïd" sorte sacré champion du monde international, version International boxing federation (IBF). Le Franco-marocain Badre Belhadja, après avoir donné l’impression dès les premiers instants du combat d’être un adversaire difficile à croquer, a amorcé sa chute depuis la 7e reprise. Il a été compté aux 8e et 9e reprises, puis est tombé avant que l’arbitre italien, Remigio Ruggeri, arrête définitivement le combat afin d’éviter le pire. "Mon rêve s’est réalisé. Je remercie le public de m’avoir soutenu. La ceinture que je viens de porter montre que les boxeurs burkinabè peuvent aller de l’avant", a lancé "le Caïd", très heureux de porter la ceinture mondiale. Ce combat est sans doute, le meilleur dans la carrière professionnelle de Irissa Kaboré. Mais "le Caïd" ne doit pas dormir sur ses lauriers. "Il nous faut encore beaucoup travailler. C’est avec le travail que nous pouvons arriver. Et ne croyez pas qu’un championnat du monde est facile", a dit Jean-Pierre Mahet, manager de Irissa Kaboré.

Ce sacre du double champion d’Afrique des super-welter était aussi le rêve du premier responsable de la Fédération burkinabè de boxe, le colonel Sidiki Daniel Traoré : "Nous pouvons dire qu’aujourd’hui, une partie de notre programme quadriennal est en train de se concrétiser. C’était l’un de nos objectifs, et nous l’avons atteint. Nous sommes comblés".

Avant la conquête du titre de champion du monde, quatre combats professionnels ont servi de hors d’œuvre. Alexis Kaboré dit "Yoyo", champion d’Afrique catégorie coq, s’est imposé aux points face à Jinadu Haruna du Nigeria. En welter, Sou Toké Patrice, champion d’Afrique, a émerveillé également le public en battant aux points le Béninois Franck Houanvoegbe. Le champion d’Afrique de la catégorie super moyen, Boniface Kaboré "le Ruten" a été l’ombre de lui-même face au Nigérian Temis Adopoje, un boxeur technique et combatif. La décision des juges de donner le gain du combat au Burkinabè a été contestée par l’ensemble du public. Justin Savi du Bénin a remporté le combat qui l’a opposé à King Sharafa du Nigeria par arrêt de l’arbitre à la 6e reprise. C’était dans la catégorie poids plume.

Fernand KOUDA

Sidwaya