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Journée de l’enfant africain : Droit à une famille

Publié le lundi 14 juin 2004 à 10h08min

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Sous l’égide du ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale sera célébrée mercredi 16 juin, la journée de l’enfant africain. La ville de Pô, chef-lieu de la province du Nahouri abritera les manifestations nationales sous le thème : "L’enfant africain et la famille’’.

Ce sujet de réflexion proposé par l’Union africaine est également d’intérêt pour le Burkina. Pour les autorités administratives, le thème rappelle le rôle important que doit jouer la famille dans la promotion et la protection des droits des enfants. Chaque enfant a droit à une famille au sein de laquelle sont mieux perçus ses droits et ses devoirs. C’est pourquoi, il est au préalable nécessaire qu’elle se fonde sur des bases juridiques. D’où la nécessité de déclarer les enfants à l’état civil à leur naissance ou de suppléer à cela par l’établissement de jugements supplétifs d’acte de naissance.

Le ministère chargé de l’Action sociale et ses partenaires ont intégré ce volet dans leurs préoccupations. Grâce à ce partenariat de nombreux enfants ont eu droit à une existence juridique. En prélude à la journée du 16 juin, une opération d’enregistrement des naissances a été lancée mardi 8 juin dans la province du Noumbiel. Une initiative de l’ONG Plan Burkina qui va concerner près de 5250 enfants de cette localité. Cette opération s’étend à la province du Nahouri où près de 7000 enfants seront enregistrés.

Un problème continental

L’ampleur de ce phénomène touche pratiquement tous les pays africains de l’Ouest et du Centre où près de 70 % des enfants, soit 17 millions, ne sont pas enregistrés à la naissance. La question a été l’objet d’une conférence régionale à Dakar (Sénégal) en février 2004. Organisée par Plan, l’UNICEF et l’UNFPA, la rencontre a mobilisé 24 pays africains. Elle a été l’occasion de convaincre les participants (officiers d’état civil, journalistes, mouvements de jeunesse, ministres et parlementaires) de la nécessité de l’enregistrement des naissances. Cela permet non seulement aux enfants d’exister juridiquement mais aide les Etats africains à se doter de statistiques fiables pour des plans de développement efficaces.
La rencontre de Dakar a également permis aux participants d’établir des plans d’action opérationnels sur le terrain.

La famille, base de référence

"Tout enfant a droit une famille’’ ; on pourrait ajouter d’abord la sienne. Les activités entrant dans le cadre de la commémoration du 16 juin offrent l’opportunité de rappeler au public ce droit reconnu aux enfants. C’est pourquoi, l’accent est mis sur des activités de communication pour un changement de comportement sur les droits de l’enfant vis-à-vis de la famille, du mariage, la succession, la parenté responsable, le VIH/Sida... La crise de la famille qui se manifeste par les abandons d’enfants, les infancitides, la délinquance juvénile, le travail des enfants, les abus sexuels et autres trafics... est évocateur de ce malaise. Cette journée ne trouvera donc son sens que si la réflexion aboutissait à des engagements autour des préoccupations touchant les enfants.

La journée de l’enfant africain est célébrée tous les 16 juin depuis 1991, en souvenir d’une centaine d’écoliers de Soweto (Afrique du Sud) tués en 1976 pour avoir protesté contre la qualité de leur éducation sous le régime d’apartheid.

Marceline ILBOUDO

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