LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Gouvernement / syndicats : Renouer le fil du dialogue

Publié le jeudi 10 avril 2008 à 12h11min

PARTAGER :                          

Le dialogue social si cher aux autorités burkinabè est-il rompu ? La décision des syndicats de maintenir leur mot d’ordre de grève des 8 et 9 avril traduit en tout cas un désaccord profond entre les forces sociales et le gouvernement.

Au Burkina, le dialogue social semble se réduire à des rencontres d’urgence, quand le front syndical s’embrase. La rencontre initiée par le gouvernement le 4 avril dernier, assortie de quelques propositions, ressemblait plus à une opération de communication qu’au résultat d’un processus de concertation.

La stratégie est toujours la même à la veille des grèves : on prend des mesures d’urgence, non seulement pour essayer de désamorcer le mécontentement des syndicats, mais aussi pour se donner bonne conscience. Le gouvernement aura en effet beau jeu de dire qu’il a tout fait pour éviter la grève mais que ce sont les syndicats qui sont des jusqu’au-boutistes. Pourtant, on croyait que les dernières émeutes contre la vie chère constitueraient un déclic pour une prise de conscience sur la nécessité de réhabiliter plus en profondeur le dialogue social. Il n’en est rien, et la grève des syndicats le montre à souhait.

C’est la preuve que tous les discours sur la volonté des uns et des autres de privilégier la concertation et la négociation ne sont que des incantations. Il faut plus de sincérité entre les "partenaires sociaux" pour que ces relations orageuses s’apaisent. En attendant, le bras de fer est de rigueur. Et comme en pareil cas, on assistera à une guerre des communiqués sur le taux de participation à la grève. Le gouvernement, à défaut d’avoir pu l’éviter, a minimisé l’impact de la grève et s’est efforcé de démontrer l’incapacité des syndicats à paralyser l’activité administrative notamment.

Une façon indirecte de délégitimer les syndicats, et qui ne peut que fragiliser encore plus le mince fil qui relie encore les deux parties. Reste à souhaiter que cette nouvelle confrontation soit suivie d’un moment de sagesse, où syndicats et gouvernement banniront le dialogue de sourds. Car, à force de tergiverser ainsi, ils finiront tous par se discréditer aux yeux de la population qui, pendant ce temps, peine à joindre les deux bouts.

Par Mahorou KANAZOE

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique