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Léandre Guigma, architecte-urbaniste : "Le logement idéal est une maison construite par soi-même"

Publié le mardi 1er avril 2008 à 13h02min

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Léandre Guigma, jeune architecte-urbaniste burkinabè a soutenu avec brio (mention très bien) son mémoire de master-recherche en études urbaines à l’Ecole africaine des métiers de l’architecture et de l’urbanisme (EAMAU) de Lomé (Togo) sur le thème : "Dynamiques et enjeux de la fonction résidentielle au centre-ville de Ouagadougou". L’auteur évoque les résultats et les enjeux de son master qui s’ouvre à l’école doctorale.

Sidwaya (S.) : Votre master de l’EAMAU qui s’ouvre à l’école doctorale a porté sur le thème : "Dynamiques et enjeux de la fonction résidentielle au centre-ville de Ouagadougou". En quoi consiste cette étude ?

Léandre Guigma (L.G.) : L’étude dégage deux enjeux majeurs : le logement et la densification du centre-ville. A Ouagadougou, le projet ZACA vise à soigner l’image de la ville. De même, le Burkina a élaboré une politique nationale de l’habitat et du développement urbain en vue de promouvoir le logement décent pour tous. De plus en plus, il est question de densifier les villes en vue de contre-balancer leur extension incontrôlée et démesurée. Pour cela, il faut trouver les voies et moyens pour que la zone centrale ait des fonctions résidentielles. Notre étude se penche sur cette problématique.
Comment peut-on loger en centre-ville, généralement lié au commerce, aux activités administratives. Nous avons cherché à comprendre les divers types de logement en centre-ville et le genre de résidence qu’il faut y promouvoir.

S. : Quels sont les principaux résultats de l’étude ?

L.G. : Notre objectif était de trouver des paramètres pour assurer une offre de logement au centre-ville. Nous avons observé qu’il y a un lien entre la résidence et les activités (commerciales, administratives, etc.) au centre-ville. Nous pouvons dire que les citoyens en y logeant au départ étaient attirés par les activités sus-citées. Mais, ce n’est pas le cas des quartiers comme Koulouba qui ont été rattrapés par le centre-ville. Les résidants de Koulouba ne vont pas forcément au super marché le plus proche mais vont dans les marchés sis dans les quartiers environnants.
Ensuite, nous nous sommes demandé si les logements du centre-ville correspondent à l’image du logement idéal. On s’est rendu compte que d’après les Burkinabè, le logement idéal consiste à vivre dans une maison construite par soi, à s’éloigner des pollutions et des nuisances sonores. Cela est intéressant dans la mesure où nous pourrions à partir de là proposer des offres de logement. Mais, nous devons prendre en compte le paramètre de l’âge car le centre-ville est un parcours. On vit de façon transitoire au centre-ville.
Un jeune cadre n’ayant pas une famille nombreuse peut vivre dans un appartement.
Son objectif est de pouvoir construire plus tard sa propre maison pour y vivre définitivement.
Le statut professionnel est à considérer ; des gens logent et travaillent dans le même lieu. Etre au centre-ville permet d’être proche des services environnants. Les investissements au centre-ville sont guidés par des soucis de rentabilité. C’est pour cela qu’il y a des logements en hauteur. Investir en rez-de-chaussée au centre-ville n’est pas rentable vu que le terrain coûte cher.

S. : Que comptez-vous faire après cette étude ?

L.G. : Ce master-recherche est une étape vers la thèse de doctorat. Le jury nous a recommandé de poursuivre jusqu’au bout. Nous cherchons une bourse avec l’appui de l’EAMAU qui espère abriter l’école doctorale en partenariat avec une université du Nord pour permettre aux étudiants de continuer leurs travaux. J’espère que la présente étude servira aux décideurs pour les politiques urbaines à Ouagadougou ou ailleurs. L’EAMAU a pris une bonne initiative en s’ouvrant à la recherche. Lier le professionnalisme à la recherche permet de réfléchir à des politiques plus en amont et de répondre à des commandes.

S. : L’ouvrage comporte combien de parties ?

L.G. : Le master comprend trois parties subdivisées en deux volumes. Le premier fait l’analyse et la synthèse de la problématique de la fonction résidentielle au centre-ville. Le second comprend deux parties à savoir la recherche bibliographique et la revue de lecture, la méthodologie. Enfin, il y a le projet de thèse. Les deux volumes font respectivement 68 et 80 pages.

Propos recueillis par
S. Nadoun COULIBALY

Sidwaya

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