L’accroissement des effectifs dans les classes des écoles primaires constitue de plus en plus un casse-tête pour le département en charge du système éducatif de base. Ce problème s’explique en partie par la gratuité de l’école décrétée par l’Etat. La taille des classes passe de 100 à plus de 200 élèves dans les centres urbains. Dès lors, des difficultés subsistent. Comment allier quantité et qualité ?

C’est pour exploiter ces ressources et minimiser les risques de déperdition scolaire qu’une formation au profit des enseignants a été initiée par la Direction générale de l’Enseignement de base (DGEB), en partenariat avec la Direction de développement de l’Enseignement de base (DDEB). "La pédagogie de groupe face aux défis de gratuité de l’éducation au Burkina Faso", tel a été le thème de référence de cette formation qui s’est déroulée du 3 au 7 mars derniers. Les cérémonies d’ouverture et de clôture ont été présidées par la ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation. La pédagogie dite de groupe vise à outiller les maîtres titulaires des classes des cours préparatoires, première année (CP1) de plus de cent élèves. La stratégie privilégiée est celle de la prise en charge des grands groupes.

Les enseignants concernés de Bobo Dioulasso et de Ouagadougou ont bénéficié de cette méthode alternative, aux fins de leur permettre de répondre plus efficacement à cet impératif, comment peut-on, en situation de classe de CP1 surchargée, permettre au maximum d’élèves de réussir ? Des centaines d’enseignants se sont livrés à cet exercice dans la salle de formation du collège protestant et dans des écoles. A travers des travaux en atelier et en plénière, les participants se sont appropriés la théorie et la pratique sur la pédagogie du groupe. Le ministre Odile Marie Bonkoungou s’est rendue sur les lieux où se déroule la phase pratique de la formation. C’était dans une classe de CP1 à l’école Tanghin-barrage, au secteur 23 de Ouagadougou.

"Je suis venue pour voir comment la formule marche sur le terrain", s’est-elle confiée aux formateurs avant de se frayer une place aux côtés des tout-petits. L’élève de CP1 d’une matinée a suivi pendant 30 minutes d’horloge, une séance de lecture commentée avec une pléthore d’élèves divisés en groupes. Selon la directrice de développement de l’Enseignement de base (DDEB), Aima Kinda, ces valeurs et ces règles et principes doivent orienter l’enseignant vers la transmission optimale de connaissances à ses élèves.

La pédagogie du groupe avait été formellement expérimentée par un groupe d’enseignants en 1990 qui voudraient se servir de la qualité au profit de la quantité.

Par Armel Ilboudo (Collaborateur)

Le Pays