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Mesures contre la flambe des prix : Les Bobolais attendent l’effet sur le panier de la ménagère

Publié le mardi 4 mars 2008 à 09h04min

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Les Bobolais ont observé le calme toute la journée du 28 février 2008, démentant les rumeurs persistantes de grève ce jour-là. Ils disaient attendre l’application des nouvelles mesures gouvernementales visant la baisse des prix des produits de première nécessité.

Les Bobolais ont observé la prudence pendant la journée du 28 février 2008. Pourtant, les jours précédents, les rumeurs persistantes ne présageaient pas une situation de quiétude dans la ville. Celles-ci prévoyaient en effet un mouvement de grève à Sya, à l’image de ce qui se préparait à Ouagadougou. Des tracts auraient même circulé à cet effet. Mis au courant de ces rumeurs, le maire Salia Sanou avait fini par mettre en garde les éventuels manifestants en déclarant la veille qu’ils trouveraient sur leur chemin les Bobolais. Le jour J, l’on n’a vu aucun manifestant dans la rue, et les citoyens ont vaqué à leurs occupations sous la surveillance des forces de l’ordre postées à de nombreux endroits de la ville avant le lever du jour.

A 12 h, heure à laquelle Ouagadougou était en ébullition, Bobo était calme. Le trafic avait atteint sa vitesse de croisière. Les affaires allaient bon train, la plupart des services étaient aussi ouverts. Au marché central, c’était aussi le calme. Toutefois, par mesure de précaution, certains commerçants, bien qu’étant très tôt à leurs lieux de vente, ont attendu vers 10 h ou 11 h avant d’ouvrir leurs boutiques. En effet, vers 8 h 30, nous avons fait le tour de l’édifice, qui ne fonctionnait que partiellement. Bon nombre de boutiques étaient encore closes. Madame Barkissa Kindo, vendeuse de pagnes, était déjà dans sa boutique mais ne l’avait pas encore ouverte. C’est plus tard à 10 h qu’elle le fera. Il fallait être courageux, comme Olivier Ouédraogo, vendeur de motos, pour commencer les affaires tôt. Il dit avoir ouvert sa boutique dès qu’il y est arrivé. La prudence a été également observée au niveau des établissements scolaires de Bobo dont la plupart, pour ne pas dire tous, sont restés fermés.

Par ailleurs, bon nombre de personnes rencontrées le 28 février disent ne pas croire aux nouvelles mesures gouvernementales portant suspension pendant 3 mois des droits de douane sur les produits de première nécessité importés. "On est pessimiste, mais on va attendre de voir", a laissé entendre Olivier Ouédraogo. Un point de vue partagé par Abdoul Salam Siénou. "Tant que les prix ne baissent pas, je ne peux y croire", dit-il. Mais Barkissa Kindo croit aux mesures gouvernementales, car c’est une nécessité.

Le pessimisme général observé chez les Bobolais par rapport aux mesures gouvernementales pourrait peut-être s’expliquer par le maintien de la flambée des prix des produits de première nécessité dans leur ville. Le prix du kilogramme de riz est passé de 225 à 300 F CFA, celui du sac de maïs de 7 500 à 12 000 F CFA. La boule de savon de SN CITEC s’acquière en ce moment à 700 F CFA alors qu’on l’achetait à 400 F CFA. Et ce n’est pas tout, la miche de pain coûte aujourd’hui 125 F contre 120 F CFA il n’y a pas longtemps. Le prix de la boîte de sorgho blanc, rouge, ou du petit mil est passé de 250 à 300 F CFA. Bref, la flambée est tellement générale que même les condiments, le plus souvent bon marché, connaissent une hausse de prix. Le tas de 50 F CFA s’obtient maintenant à 100 F CFA. C’est pourquoi Korotimi Sanogo souhaite vivement que l’Etat fasse en sorte que les mesures annoncées entraînent effectivement la baisse des prix des produits de première nécessité pour le bonheur des consommateurs.

Par Grégoire Bazomboué BAZIE

Le Pays

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