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Elections à la FBF : Un environnement malsain

Publié le jeudi 10 janvier 2008 à 10h25min

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Yacouba Ouédraogo

Sauf tremblement de terre, le duel entre le colonel Yacouba Ouédraogo dit le Yac et le directeur général de la LONAB, Zembendé Sawadogo pour la conquête de la FBF aura lieu. Les deux candidats prédisposés pour le consensus ont finalement capitulé sous l’influence de leurs faucons. Avec ou sans consensus, la prochaine Fédé ne se met pas en place dans un environnement serein.

La ènième tentative de rapprochement entre les deux candidats à la présidence de la FBF dimanche a été un cuisant échec. La médiation du Comité transitoire a donc avorté tout comme celle du ministre des Sports lui-même qui avait voulu amener les deux candidats à faire liste commune repartis équitablement. Yac qui est revenu dans la course demande que les postes soient partagés à 50-50. La médiation du ministre n’avait pas connu de succès pour, on se rappelle, une question de partage de postes essentiellement.

Le camp du directeur général de la LONAB avait proposé trois postes au camp d’en-face. Visiblement peu satisfait, les caciques du camp du colonel consultés après ont opposé une fin de non recevoir. Et comme Yac croyait que la candidature du directeur général de la LONAB est « plus officielle que la sienne » il a préféré se retirer. En plus, le colonel s’est senti "trahi". Dans son camp, on croit dur comme fer que les autres ont tenté un coup bas en usant de subterfuge pour disqualifier Yac et permettre à leur candidat de faire cavalier seul. C’est ainsi que Yac a pu écrire dans sa lettre publiée par la presse que son adversaire n’a pas respecté l’accord de retrait collectif de leur liste afin d’en déposer une seule après. Mais le directeur général de la LONAB va tomber sous le coup de la loi. Sa candidature sera invalidée pour dossier incomplet ! Comment est-ce possible ? Sa candidature a-t-elle été précipitée ? Tout porte à le croire.

A la lecture de sa liste, on s’aperçoit que son dossier est tiré par les cheveux. Le directeur général de la LONAB, président de la FBF, nous le voulons bien. Mais l’homme aura-t-il le temps matériel pour gérer le foot national ? C’est peu évident. C’est donc dire qu’il devra s’appuyer sur des collaborateurs de taille. Or, les postes de vice-présidents ont été distribués pour récompenser les clubs. Conséquence, certaines candidatures sont farfelues. Mais cette faiblesse n’est pas une exclusivité du candidat Zembendé Sawadogo. L’équipe de Yac est tout aussi mal montée eu égard aux poids morts qu’elle emporte.

En plus, si au départ Yac avait été le candidat le moins béni, il va par la suite changer de conviction. Actuellement la bataille de parrainage bat son plein. Dans les milieux du sport, chacun des deux candidats essaie de faire croire qu’il est l’élu imposé. Les deux candidats tentent, il est vrai, de maintenir des rapports civilisés dans cette période de campagne. Régulièrement les deux candidats échangent des coups de fil. Mais les faucons n’arrêtent pas d’envenimer les choses. Pour eux, c’est tout ou rien. Le consensus a échoué parce que les uns et les autres refusent le compromis. Les différents collaborateurs des deux camps voient en la fusion un risque de perte de poste. Et pour ne pas perdre des chances d’entrer dans la fédération, les collaborateurs attisent le feu. Mieux, l’esprit de « si tu n’es pas avec moi tu es contre moi » n’a jamais atteint son niveau actuel. L’environnement malsain du foot qu’on voulait refaire pour une nouvelle dynamique, celle-là plus favorable risque d’être une chimère.

Aujourd’hui, ni le consensus, ni les élections ne sont des solutions sures pour une quiétude dans la cour du sport-roi. Le consensus aurait été une entente de façade. Les deux camps qui vont fusionner risquaient de jeter des peaux de bananes comme cela est de coutume dans les milieux de foot. En plus, nous ne voyons pas comment et pourquoi Yac qui avait sans doute une vision propre va s’investir pleinement pour le succès du plan de son adversaire d’hier ? Mais maintenant que les élections semblent être l’ultime recours, le bout du tunnel n’est pas non plus garanti. En général, les perdants sont de mauvais perdants. Ils se transforment en tireurs de flanc et travaillent à abattre l’équipe en place.

Le drame a été de laisser les groupes se constituer. Puisque dans les deux camps, on se croit fort, la "guerre" ne peut qu’avoir lieu. Le camp du colonel Ouédraogo que certains traitaien t« de celui des bleus, de parvenus", croyez-moi, ne laissera pas travailler le camp de « l’argent ou celui des vendus » comme on appelle les autres. Et ce ne sont pas les élections qui vont éteindre ce feu-là.

Jérémie NION

Sidwaya

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