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Gendarmerie : Le professionnalisme des directeurs d’enquête en question

Publié le vendredi 4 juin 2004 à 08h13min

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Du 3 au 5 juin 2004, les ministères de la Défense et de la Justice, à travers le Projet d’appui à la consolidation du processus démocratique et la bonne gouvernance (PADEG) organisent un séminaire de formation des directeurs d’enquête de la gendarmerie.

Recycler les cadres de police judiciaire de la gendarmerie dans la "conduite des enquêtes avec plus de technicité , donc de professionnalisme", c’est l’objet d’une formation de trois jours au bénéfice de plus d’une centaine de directeurs d’enquête. Des magistrats civils et militaires et des commissaires de police prennent également part à cette formation.

Au sortir de la formation, les directeurs d’enquête devront être dotés de connaissances dans des domaines aussi variés que la recherche et l’exploitation du renseignement, l’établissement des pièces, les techniques d’investigation et le phénomène criminel.

Car, sur le terrain, la "problématique de la sécurité des citoyens et de leurs biens se pose avec acuité, au regard des développements actuels du grand banditisme constaté ça et là, malgré les efforts consentis par le gouvernement" a laissé entendre le ministre de la Défense, Yéro Boly, qui avait à ses côtés son collègue de la Justice Boureima Badini. Et quand il ajoute que la criminalité change de visage et passe du simple vol au braquage, aux viols et aux crimes de sang, une telle formation devrait permettre, par des techniques d’investigations scientifiques, de juguler le phénomène professionnalisé.

A cet effet, les directeurs d’enquête seront astreints à la précision sur la méthodologie de l’enquête. Dans leur travail, ils disposent des moyens de preuve traditionnels qui sont le témoignage, l’écrit , l’indice et l’aveu. Avec les progrès considérables que la science a pu apporter à la preuve, même si "malheureusement les capacités financières et technologiques limitées de nos Etats, ne nous permettent pas à court terme, d’acquérir et de maîtriser ces moyens" comme l’a souligné M. Boly, les enquêteurs burkinabè peuvent parvenir à de bons résultats.

Pour le directeur de la Cellule de gestion du PADEG, M. Pierre Meyer, un procès pénal et le jugement qui le clôt seront jugés bons ou mauvais selon la qualité des preuves rapportées". En disposant de la preuve donnée par la police scientifique, l’anthropométrie (analyses des traits reconnaissables à l’individu), les empreintes digitales, l’examen des sangs, les traces génétiques ADN et jusqu’aux relevés des appels téléphoniques, les directeurs d’enquête feront un travail de "précision". C’est en cela que M. Meyer mesure alors le fossé qui peut séparer le travail de l’enquête dans sa recherche minutieuse et patiente des faits, des évidences colportées dans l’opinion publique.

Cette session de formation déclinée en deux séminaires (l’un à Ouagadougou et l’autre à Bobo-Dioulasso) est la dernière, au titre de l’année 2003-2004 d’une série de 12 séminaires organisés pour la police judiciaire dont 7 pour la police et 5 pour la gendarmerie.

Souleymane SAWADOGO
Sidwaya

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