"Je tenais à vous rapporter les faits tels qu’ils se sont produits sans verser dans la polémique. C’était après le match contre le Togo. J’étais au stade, assis du côté du carting avec le premier responsable ivoirien des Sports, Mme Pikbougoum Zingué qui est la directrice des sports de haut niveau, lorsqu’on a vu un mouvement de foule vers le bar. Les dames ont pensé à un voleur qu’on poursuivait et qui risquait d’être lynché. Le groupe s’est engouffré dans le bar. Je suis arrivé et j’ai trouvé un Camerounais et le DG de la Banque de l’habitat. Trois jeunes policiers avaient une altercation avec les employés du bar. J’ai demandé à savoir ce qui se passait et les policiers ont répondu qu’ils avaient reçu l’instruction de venir chercher quelqu’un. Mais ils ignoraient ce dont celui-ci était accusé. Je leur ai dit de me faire venir celui qui les avait envoyés.

C’est alors qu’ils sont revenus avec Saboteur qui a expliqué qu’un monsieur voulait l’agresser. Et il se trouve que c’est un membre de l’UNSE de Bobo Dioulasso, du nom de Lassina Traoré. J’ai dit à Saboteur qu’en tant que responsable, sa première réaction était de déposer une plainte s’il estimait qu’il avait subi une agression injuste. Il ne peut pas, parce qu’il est un homme de tenue, prendre quelqu’un comme un sac de riz et l’emmener. Quand j’ai demandé à Lassina ce qui se passait, il a reproché à Saboteur de s’être rendu auprès de la délégation togolaise le jour du match. Sur place, j’ai dit à Lassina que je ne voulais pas de ce type de supporter. Si Saboteur était allé voir les Togolais, où était le problème ? C’est d’ailleurs la seule équipe que nous avons battue !

Nous devons nous en prendre à nous-mêmes. Et j’ai dit à Saboteur qu’il pouvait déposer une plainte s’il le souhaitait. Et c’est sur ces entrefaites que nous nous sommes séparés. Je n’aurais pas été au stade après le match si les dames n’avaient pas demandé que je leur offre un pot. Saboteur dit que j’étais avec Lassina. J’ai une sécurité et si on était ensemble avec lui, ma sécurité l’aurait protégé. D’ailleurs, ce ne sont pas des policiers mais des élèves de l’Ecole nationale de police. Je suis un officier de gendarmerie et si chaque fois que quelqu’un m’agresse je dois le faire enfermer, où va-t-on ? Pour quelle raison vais-je agresser Saboteur ? Mme Pikbougoum, avec qui j’étais assis, est la nièce de Saboteur. Comment préparer une agression sur son oncle alors qu’elle est là ?"

Propos recueillis par Mahorou KANAZOE

Le Pays