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Vu et entendu à l’audience : Condamnés à la même peine

Publié le samedi 22 septembre 2007 à 06h25min

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Pafadnam perd sa P50 junior à Kaya. Il se rend à Ouaga pour des recherches et tombe effectivement sur celui qui a acheté la moto. Ce dernier, sans hésiter, désigne Boureima, qui venait de purger une peine à la Maison d’arrêt et de correction de Kaya pour vol de taxaplus.

A son tour, Boureima dira, que c’est Adama, un apprenti chauffeur chez le transporteur O.A, qui l’aurait réveillé une nuit pour lui remettre la moto avec instruction d’aller la vendre à Ouagadougou le lendemain. A la barre, Adama dira n’avoir jamais vu Boureima et qu’il ne le connaît pas. Lors de son arrestation, Adama avait sur lui 80 000 F CFA. Pour lui, ce sont les fruits de ses économies qu’il porte toujours sur lui. Ils ont écopé chacun de quinze mois de prison ferme.


Ils ont payé pour se chercher

Ouédraogo Issaka et Ouédraogo Ousmane sont tous bouchers à Kaya. Ils ont acheté des carcasses de bœufs à l’abattoir qu’ils ont vendues. Il ne fallait pas, car ils ont payé 100 000 francs et 200 000 francs à la gendarmerie pour recouvrer leur liberté. Quand le président du tribunal leur a demandé, pourquoi avoir payé puisqu’ils ne sont pas les voleurs, ils ont répondu, "qu’ils se cherchaient" en mooré. Que s’est-il passé ?

Diandé Ousmane a vu plusieurs fois sur le site d’or Kargougou Amado qui vendait de la viande. Aussi, quand il l’a aperçu à l’abattoir de Kaya, une idée germa dans sa tête. Le lendemain, il vint proposer à Amado un bœuf. Amado lui répondit qu’il ne veut que des animaux vivants. Diandé lui fera comprendre que celui qu’il proposait était mal en point et qu’il l’avait égorgé. Il apporta la bête dans une charrette et le marché fut conclu à 40 000 francs.

Quand Issaka vint au marché et vit la carcasse suspendu, il voulut en connaître le propriétaire, acheta la carcasse à 45 000 qu’il revendit à 55 000 francs. C’est lui qui paiera plus tard la somme de 100 000 francs pour se chercher. Voilà que trois jours plus tard. Diandé revint avec un taureau égorgé sous prétexte qu’il était tombé dans un puits perdu. Amado acheta la bête à 50 000 francs, la rétrocéda à 80 000 francs pour payer 200 000 francs pour se chercher. Diandé Ousmane opérait avec Santi Alassane, un apprenti chauffeur. C’était un duo infernal.

Ils repéraient les bêtes, les détachaient dans la nuit, les égorgeaient et apportaient les carcasses au petit matin à l’abattoir où ils étaient certains de les liquider car pour acheter les bêtes vivantes, les acheteurs s’entourent de beaucoup de précautions. Celui qui a perdu dans cette affaire, c’est le sieur Karim. Au marché de bétail où il avait conduit la bête, il lui avait été proposé 250 000 francs qu’il avait refusé pour ne revoir que la tête de la bête le lendemain à la boucherie.

Le tribunal remet à Issaka 45 000 et 55 000 francs à Amado car c’est ce qui a rapporté la vente du bœuf et Karim reçoit 80 000 et Ousmane garde ses 120 000 francs. Kargougou écope de six mois avec sursis et Diandé Santi, 12 mois fermes. Les trois devront payer solidairement à Amado et Karim 45 000 et 12 000 francs.


Pour 1000 francs, il assène six coups de poignard

Maxime est collecteur au marché d’Antoua. Un soir, alors qu’une dolotière était venue acquitter sa taxe, elle a laissé tomber un billet de mille francs. Maxime a pris le billet, l’a remis à Rayindé d’aller le donner à la dame. Rayindé à son tour remet le billet à Salam pour la dame, ce que ce dernier ne fit pas. Quand Maxime lui réclama l’argent, il refuse de remettre.

Un jour, Maxime emprunta mille francs avec Salam et refusa de les lui rembourser car dira-t-il, c’est l’argent de la dolotière qu’il reprenait. C’était jour de marché et avec les effluves de l’alcool, les nerfs se sont échauffés. Maxime alla à son vélo retirer le poignard qui était dans son fourreau et le mit en poche.

A son retour, Salam qui est costaud l’aggripa pour lui retirer l’argent. Mal lui en prit car il reçoit six coups de poignard dans le dos, l’omoplate et les côtes. Evacué au CSPS, il en ressortit avec une incapacité totale de travail de quinze jours. Issus du même village, Salam, malgré les nombreuses ordonnances, ne se porta pas partie civile. Néanmoins, il a été écroué pour deux mois et le poignard confisqué.


Une mauvaise affaire

Ousmane gère une buvette à Ankouna. Il possède une plaque solaire, mais avait déjà émis le vœux d’en acquérir une autre pour renforcer la première et se confie à Zida Hama. Hama en parle à son grand frère Belko qui ,profitant de l’aubaine, va démonter une des plaques solaires du marché de Pensa qu’il va remettre à Ousmane contre 75 000 F CFA. Selon Ousmane, il ne savait pas que la plaque avait été volée et pourtant, il a déclaré avoir acheté la première à 175 000 F CFA. La différence de prix devait l’intriguer. La préfecture ayant récupérer son bien, Belko en a pris pour huit mois fermes et Ousmane un mois.


Enfin, il a été pris

Bandé Arouna est commerçant de bétail. Par deux fois, il a comparu devant le tribunal pour recel d’animaux volés. Chaque fois, il a été relaxé pour insuffisance de preuve. Pour cette troisième fois, il a écopé de six mois de prison ferme tandis que le voleur a été relaxé pour infraction non constituée puisque c’était la bête de son oncle, lequel ne se portait pas partie civile.

Ouédraogo Trogo est allé acheter un taureau avec l’oncle de Amidou et il la laisse dans le parc. Plus tard, Trogo aperçoit la même bête avec Bandé qui la propose à la vente. Il prit sa bête et le convoqua au commissariat de police. A la barre, Bandé dira que la bête lui a été vendue par Amidou qui lui a dit qu’elle appartenait à son oncle.

Pourquoi alors ne pas être allé demander à l’oncle si c’était lui qui avait autorisé la vente de son taureau, surtout qu’il l’avait acheté à un vil prix et le revendait à prix d’or. Les mailles se sont refermées sur Bandé Arouna qui en a pris pour 6 mois alors que Diallo Amidou a été relaxé.


Pour aller passer les concours, il va voler

Le cas de Ouédraogo Dieudonné est difficile à comprendre. Ayant déposé des dossiers pour les concours directs de la Fonction publique, il va dans la nuit entrer dans un kiosque par effraction pour emporter une boîte de lait, de nescafé, des paquets de bonbons, de chewingum et des bracelets. Ainsi, le lendemain, il quitta Mané pour venir vendre son butin à Kaya. Voilà que celui qui avait acheté les bracelets alla voir un bijoutier pour les lui vendre.

L’étau se resserra sur lui car le bijoutier reconnut les pièces qu’il avait confectionnées spécialement pour son ami et alla le voir pourquoi il les avait vendues.
C’est ainsi que ce dernier lui fit comprendre qu’il avait été victime d’un vol. Dieudonné fut pris et il reconnut les faits. Selon ses déclarations, il voulait de l’essence pour venir passer les concours directs de la Fonction publique à Kaya.

Pourtant son père est de l’administration et est à Mané. Elève en classe de seconde, il passe en première. Pour le président, son cas est grave car, que fera t-il une fois qu’il sera dans l’administration ? Douze mois de prison avec sursis ont été requis contre lui et il devra payer 15 000 francs au propriétaire du kiosque.

La rédaction Interne

Sidwaya

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