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Excision à Pabré : 20 filles mutilées, une décédée

Publié le vendredi 21 septembre 2007 à 07h51min

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Le département de Pabré est troublé depuis quelques jours par une affaire d’excision de jeunes filles dont une a succombé à ses blessures. Certaines de ces fillettes excisées ont été admises au centre hospitalier Paul VI sis à Sigh-Noghin.

“L’excision peut tuer”, c’est là, un slogan du Comité national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE). L’excision vient effectivement de tuer dans le département de Pabré où une vingtaine de fillettes, selon la gendarmerie, ont été excisées par Zoudou Sawadogo, une exciseuse âgée de 80 ans.

Originaires de Zouma, Nédogo et Zibako, trois villages de Pabré, les excisées souffrent, d’après des sources hospitalières à Paul VI, d’infections graves dues aux mauvaises conditions hygiéniques de “l’opération”. Les blessures vaginales sont de 2e degré (ablation du clitoris et des petites lèvres) et de 3e degré (ablation du clitoris, des grandes et petites lèvres).

Du côté du Comité national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE), l’on s’attelle à une prise en charge psychosociale des victimes de la vieille Zoudou Sawadogo. Selon le chef de service coordination et appui aux activités du CNLPE, Alphonsine Sawadogo, les témoignages des fillettes vont être collectés pour en faire un récit de vie destiné à la sensibilisation des populations.
Et d’ajouter que “l’excision est une atteinte à la santé de la femme”.

La secrétaire permanente du CNLPE, Aïna Ouédraogo a renchéri en martelant que les parents doivent savoir qu’il existe une loi qui punit l’excision au Burkina Faso.

“Les parents sont convaincus qu’en excisant leurs filles c’est les préparer à affronter leur future vie de famille”, a-t-elle ajouté. En outre, elle a souligné que dans les situations d’excision “tant que le père ne donne pas sa bénédiction la fille ne peut pas être excisée”.
Pour le cas de Pabré, les fillettes n’ont été conduites dans un centre sanitaire qu’après le décès d’une d’entre elles, une fillette de 14 ans. Pour l’heure, l’exciseuse et les parents des victimes ont été interpellés par la gendarmerie de Pabré.
Grâce à ses actions, le CNLPE a permis de déférer dans les maisons d’arrêt et de correction 78 personnes coupables d’excision dont l’âge varie entre 50 et 80 ans.

Alassane KERE


Les sanctions pénales en cas d’excision

Article 380 du code pénal : “Est puni d’un emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 150 000 à 900 000 F ou de l’une de ces deux peines seulement, quiconque porte ou tente de porter atteinte à l’intégrité de l’organe génital de la femme par ablation totale, par excision, par infibulation, par insensibilisation ou par tout autre moyen. Si la mort en est résultée la peine est un emprisonnement de cinq à dix ans”.

Article 382 du code pénal : “Est punie d’une amende de 50 000 à 100 000 F, toute personne qui, ayant connaissance des faits prévus à l’article 380, n’en avertit pas les autorités compétentes”.

A.K.

Sidwaya

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