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Cancer du col de l’utérus : un test bon marché pour les pays pauvres

Publié le vendredi 3 août 2007 à 07h29min

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Dépister les premiers signes d’un cancer du col de l’utérus, uniquement avec du vinaigre, de la gaze et une lampe halogène : c’est ce que propose une équipe de chercheurs franco-indienne dont les travaux sont publiés jeudi dans le journal britannique The Lancet.

Selon l’équipe française de l’Agence internationale de recherche sur le cancer, et celle de Tamil Nadu, en Inde, ce test très bon marché pourrait sauver la vie de millions de femmes dans le monde.

"C’est une étude qui fait date", a déclaré le Dr Harshad Sanghvi, directeur médical de JHPIEGO, filiale de l’Université Johns Hopkins, et spécialiste de la prévention du cancer du col de l’utérus dans les pays en développement.

Le cancer du col est un cancer évitable. Et pourtant il est responsable de 250.000 morts chaque année, dont 80% dans les pays en développement, et se situe au deuxième rang des cancers féminins.

Le test peut être réalisé par une infirmière, ou un personnel soignant formé, qui lave le col utérin avec du vinaigre et de la gaze, en maintenant le vagin ouvert par un spéculum. Au bout d’une minute, les lésions pré-cancéreuses se colorent en blanc et sont visibles à l’oeil nu grâce à une lampe halogène.

Des responsables ont utilisé la technique parmi 49.311 femmes de Dinduigul en Inde, entre 2000 à 2003. Un traitement destiné à détruire le tissu cervical anormal était prescrit dès la découverte de lésions pré-cancéreuses.

En parallèle, 30.958 femmes ont reçu le traitement standard dans ces pays : on leur a demandé de faire attention aux signes et aux symptômes du cancer du col, en les invitant à consulter des installations médicales où elles pouvaient être testées selon la méthode habituelle dans les pays riches du frottis examiné au microscope. Elles ont été suivies entre 2000 et 2006.

Au total 25% de cas de cancer et 35% de décès en moins ont été détectés dans le premier groupe, le groupe suivi, que dans le groupe test.

Toutes les femmes de l’étude étaient en bonne santé, âgées de 30 à 59 ans en début d’étude. Ces recherches ont été financées par la fondation Bill et Melinda Gates.

Des experts estiment que cette méthode simple et bon marché pourrait être généralisée relativement facilement dans les pays en développement. Des projets pilote sont d’ores et déjà en place dans une poignée de pays d’Asie et d’Afrique.

Toutefois, ce test est loin d’être parfait. Il peut donner des "faux positifs", les personnels soignants doivent donc être très bien formés. Par ailleurs, il ne doit pas être pratiqué chez les femmes ménopausées ou chez celles ayant eu plusieurs grossesses, les lésions pré-cancéreuses se développant, chez ces femmes, dans des zones non visibles à l’oeil nu.

C’est pourquoi les responsables cherchent toujours à mettre au point un vaccin contre le HPV (le virus responsable du cancer du col) à bas prix pour les pays développés. Actuellement, son coût est de 263,5 euros la dose (soit 172 517 FCFA).

AP

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