LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

IXes Jeux africains d’Alger : Les regards se tournent vers Zambie 2011

Publié le vendredi 27 juillet 2007 à 06h52min

PARTAGER :                          

Le lundi 23 juin, tous les athlètes des IXes Jeux africains d’Alger 2007 se sont donné un dernier rendez-vous au stade du 5-Juillet d’Alger. Au cours d’une grande cérémonie finale présidée par le chef du gouvernement algérien, les athlètes se sont dit adieu tout en se donnant rendez-vous pour la Xe édition, Zambie 2011.

Ce fut beau avec les mouvements d’ensemble célébrant l’olympisme et toutes les expressions de la culture algérienne. Néanmoins, cette clôture avait quelques accents de nostalgie comme il arrive bien souvent à l’heure des séparations.

Alger 2007, les IXes Jeux africains auront tenu toutes leurs promesses. Certes, tous les leaders de l’athlétisme africain n’ont pas pu faire le déplacement mais ceux qui y étaient ont placé bien haut la barre. C’est pourquoi les champions qui n’ont pas eu une préparation rigoureuse sont restés à quai. Jusqu’à la fin, on a assisté au duel algéro-égyptien pour la conquête du leadership.

En fin de partie, la suprématie sera égyptienne. Ce n’est pas faute d’avoir essayé mais l’Algérie, malgré un grand forcing, devra se contenter de la deuxième place. Le pays organisateur a fait le plein de médailles en handisport, en boxe et en judo mais en athlétisme, il a peiné, laissant l’Egypte seule en tête du peloton. Il y avait compétition mais c’était la fête du sport africain. A Alger, le niveau des jeux a grimpé. C’est pourquoi beaucoup de pays s’en retournent bredouille. Le Burkina peut s’estimer heureux. Il enlève trois médailles, deux en argent et une en bronze. L’athlétisme avec deux médailles en argent et en bronze classe le Burkina 16e d’Afrique.

Dans le classement général, le pays des Hommes intègres occupe la 26e place. Ce n’est pas si mal que ça, même si quelque part il flotte un goût d’improvisation et d’impréparation. Les Jeux africains sont fixés quatre ans à l’avance mais ce n’est qu’à la hâte que les sportifs burkinabè se sont préparés en dernière minute. Si par exemple nous n’avons qu’un seul athlète en tae kwon do, cela veut sans doute dire que nous n’avons pas confiance, nous-mêmes, en nos champions. En quatre ans, on peut penser à la relève et parfaire la préparation.

L’exemple a démontré que les Burkinabè manquaient de préparation et de compétition. Si avec l’à-peu-près on a eu trois médailles, en s’y prenant à temps et avec une bonne organisation, on peut jouer un grand coup en Zambie sans que cela ne ressemble à un hold-up. Pensons-y car le sport nourrit bien son homme. Il est en plus un très précieux ambassadeur. Si le Burkinabè avait gagné 10 médailles en or on n’allait pas le confondre au Burundais. Mieux, chacun chercherait à connaître ce pays.

Marcel BELEM,
(Envoyé spécial à Alger)


Quelques impressions

Daouda Nitiema (DTN, tae kwon do) : Au Burkina, les potentialités en tae kwon do ne manquent pas, que ce soit au niveau de l’encadrement ou des combattants. Si nous avons les moyens nécessaires pour plus de suivi, nous aurons des jours glorieux devant nous. Nous avons disposé seulement de deux mois pour préparer les présents Jeux, alors que la haute compétition nécessite plus de suivi.
Mon poulain n’a pas perdu par suite de fatigue.

Il a pris un coup malencontreux, comme quoi en matière de sport, il faut s’attendre à tout. Je suis satisfait de sa prestation, car c’est un garçon qui se bat bien. Nous avions droit à deux places pour les Jeux. Dans ce cas, fallait-il faire venir deux combattants sans encadreur ? Nous avons souhaité avoir aux moins deux combattants, mais notre requête a été rejetée.

Alexandre Yougbaré (directeur général des Sports) : Les Jeux africains, c’est la manifestation sportive la plus prestigieuse sur le continent à l’image des Jeux olympics à l’échelle internationale. Ces Jeux africains constituent pour nous une tribune d’expression qui permet au Burkina de se mesurer aux autres. Pour notre participation, je dirai simplement que le sport burkinabè peut aujourd’hui s’enorgueillir parce que nous sommes en pleine restructuration de notre sport dans toutes les disciplines.

Il y a huit disciplines qui sont présentes ici à Alger. Nous nous en sortons avec trois médailles, 2 en argent et une en bronze. Nous avons aussi trois à quatre quatrièmes places. Je dirai tout simplement bravo aux athlètes. Nous savons que l’organisation de ces Jeux est toujours accompagnée de beaucoup de difficultés.
Le Burkina a tiré son épingle du jeu. Avant de venir à Alger, nous avions placé nos espoirs en l’athlétisme, le judo et la boxe. Mais nous savions qu’en sport pour personnes handicapées, nous venions pour apprendre.

C’est la première fois que le département, à travers son premier responsable, a voulu mettre l’accent sur l’aspect social, en faisant participer les personnes handicapées. Ça a été une réussite parce qu’elles ont appris auprès des autres. Pour l’instant, nous pouvons dire simplement que c’est au niveau du judo que nos espoirs n’ont pas tenu. Et ça je le dis sans ambages parce que la partie organisationnelle, notamment le corps arbitral, s’est laissé aller.
Demain sera fait du sport organisé au niveau du Burkina.

Nous sommes à la croisée des chemins. Comme je l’ai toujours dit sur les antennes, le déplacement chargé des Sports et des Loisirs, à travers la ferme volonté de son premier responsable, est en train de mettre en place une batterie de textes pour réglementer tout ce qui est sport au niveau du Burkina. Il y aura des cahiers des charges pour les fédérations, les associations sportives et les organisateurs privés de coupes. Tout ceci pour mettre une passerelle entre le sport pour tous et le sport de compétition en allant prendre un élan à la base. Nous vous donnons déjà rendez-vous la saison prochaine. Elle débutera avec une organisation assez claire.

Toutes les fédérations pourront nous donner des victoires si toutefois tout le monde marche comme il se doit. Il y a des sanctions au-delà de l’organisation que nous sommes en train d’envisager. Ce n’est pas méchant. C’est juste pour amener le public burkinabè à pouvoir bénéficier de ses talents.

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
SNC 2024 : Un cross populaire pour encourager les FDS