Les prix du carburant ont encore augmenté au Burkina. Hier, au niveau des stations à Ouagadougou par exemple, les étiquettes des prix des hydrocarbures ont affiché tout neuf : 705 francs CFA pour le litre du super 91. Une hausse vertigineuse de 93 francs, après trois mois de stabilité à la pompe. Le gas-oil, lui, passe de 575 à 578 francs tandis que le pétrole dans le même sens de la variation s’achète désormais à 450 francs le litre contre 420 francs il y a de cela un trimestre.

Une augmentation due au comportement des cours du brut sur le marché international. « Avec un niveau actuel de 71,28 dollars US, la SONABHY, qui, pendant longtemps, a supporté la hausse continue du prix du baril, ne pouvait plus ne rien faire, sous peine de se retrouver en rupture de stock », a longuement expliqué le directeur commercial de la société en charge de l’approvisionnement en hydrocarbures, Oula Traoré.

Cette flambée des cours mondiaux est elle-même liée à la conjonction de trois facteurs dont la maîtrise échappe aux importateurs. Il s’agirait, selon toujours le directeur commercial, de causes structurelles comme le déséquilibre entre l’offre et la demande sans cesse croissante, la baisse des stocks de réserve des USA dont la consommation représente plus du quart de la production mondiale, et l’incapacité des raffineries à faire face aux besoins des pays.

A cela, il faut, ont poursuivi nos pétroliers, ajouter la saisonnalité, l’été étant la saison propice aux déplacements dans les pays du Nord. La troisième cause dite aléatoire serait les situations de troubles dans certains pays membre de l’OPEP comme l’Iran, et l’Irak.

Quid des taxes dans l’emballement des prix du jus à la station ? « La fiscalité pétrolière qui est de l’ordre de 30 à 40% par litre au Burkina est réglementée dans la zone UEMOA. C’est cette taxe qui permet à l’Etat de faire face à ses missions régaliennes », a répondu M. Oula à cette question d’un confrère. Et un de ses collaborateurs de soutenir : « Déjà, l’Etat supporte le fuel de la SONABEL et subventionne le gaz. Alors on ne peut plus parler de taxes élevées ».

Concernant le monopole de la SONABHY, dont le capital sera bientôt ouvert au privé (pas de privatisation), le directeur commercial a prévenu : « La libéralisation du secteur des hydrocarbures, souhaitée par certains, ne peut pas entraîner une baisse des prix. Pire, elle favorisera l’entrée dans notre pays de carburants de qualité douteuse, sans compter les risques de rupture de stock ».

Alain Saint Robespierre

L’Observateur Paalga