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Crise à l’UFOA : Jacques Anouma dérange

Publié le vendredi 27 avril 2007 à 07h41min

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L’Union des fédérations ouest-africaines de football (UFOA) traverse une crise. C’est un truisme de le dire parce qu’en plus du bureau exécutif légalement constitué et présidé par Jacques Anouma, il y a celui mis en place à Accra le 14 avril 2007 et dirigé par le Nigérian Amos Adamu.

Une fois de plus, l’Afrique du football, du moins celle de la sous-région ouest-africaine, présente à la face du monde un visage qui provoque, à la limite, un dégoût moral. Et cela, par la faute de certaines personnes qui n’ont rien compris à la loi et refusent de respecter les règles du jeu. En effet, à l’initiative du comité exécutif de l’UFOA réuni le 7 avril 2007 à Abidjan, les associations nationales membres ont été conviées à une réunion d’information le 14 avril dernier.

Sur les 16 pays membres, 9 délégués dûment mandatés par leur association étaient présents. La réunion a pu se tenir autour d’un ordre du jour précis et les délégués ont, au nom de leurs pays respectifs, renouvelé leur confiance au président Jacques Anouma, élu en avril 2004 pour 4 ans et dont le mandat prend fin en 2008.

Pendant ce temps, une réunion qualifiée d’assemblée générale extraordinaire et élective s’est tenue le même jour à Accra sous la présidence du 1er vice-président de la CAF et président d’honneur de l’UFOA, Seyi Mémène, et en présence de Amadou Diakité et Amos Adamu, tous membres du comité exécutif de la CAF, et de celui de la FIFA. Au cours de cette réunion, les participants ont procédé à la mise en place d’un nouveau bureau de l’UFOA, présidé par ailleurs par Amos Adamu.

L’illégalité de la réunion d’Accra est flagrante

Il faut rappeler que cette réunion d’Accra fait suite à un activisme du Nigérian Amos Adamu qui a invité au Nigeria et au Congo des fédérations membres de l’UFOA pour une série de concertations. C’est celle du 27 février 2007 à Lagos à laquelle 13 pays étaient présents qui demanda la convocation d’une assemblée générale extraordinaire et élective pour le 14 avril à Accra, au motif de non-fonctionnement de l’union. Ce qui est surprenant, c’est que le 15 janvier 2005 à Cotonou au Bénin, en marge de la CAN juniors, l’UFOA, à la demande de Amos Adamu, lui avait confié la recherche de sponsors dont les résultats sont attendus jusqu’à ce jour.

C’est toujours avec Amos Adamu que des assurances ont été données pour l’organisation de la phase finale du tournoi des juniors marquant le 30e anniversaire de la CEDEAO, au Nigeria. La Fédération nigériane de football n’a pu organiser cette compétition jusqu’à ce jour et dont les éliminatoires ont déjà eu lieu au Ghana et en Côte d’Ivoire.

Sous l’initiative du président Jaques Anouma, un tournoi à 4 s’est déroulé à Bamako au Mali en 2005 et un séminaire de formation pour les responsables à la communication des fédérations en 2006 à Nouakchott en Mauritanie. Au vu des actions menées sur le terrain, l’assemblée générale qui a réuni 13 pays à Abidjan le 6 janvier 2007 a donné quitus au président du comité exécutif de l’UFOA.

Il est étonnant que malgré tout, des responsables de fédération qui ont donné quitus au président Jacques Anouma se dédisent un mois après sous l’instigation de l’activiste Amos Adamu pour demander la tenue d’une assemblée extraordinaire élective. Que retenir d’une telle manoeuvre de division ?

Il faut d’abord souligner que le document portant demande de convocation d’une assemblée générale extraordinaire et élective ne mentionne ni le mode de convocation de la réunion du 27 février 2007 ni le procès-verbal de ladite réunion. Cette réunion de Lagos du 27 février 2007 n’est donc qu’une rencontre informelle non prévue par les statuts de l’UFOA. Ainsi, les recommandations et résolutions d’une telle réunion n’ont aucune valeur contraignante autre que de simples recommandations soumises à l’appréciation du comité exécutif et de son président.

Et ni le président, ni les membres du comité exécutif ne sont liés par la demande d’un organe non prévu par les statuts, et il convient de rappeler que la convocation d’une assemblée générale extraordinaire est prise à l’initiative du comité exécutif. En effet, l’article 4-1-4 des statuts de l’UFOA dispose : "Si le comité exécutif le juge nécessaire, il est tenu une assemblée générale dite extraordinaire au cours de laquelle ne sont discutés que les points figurant à l’ordre du jour."

Aux termes des statuts, on peut affirmer que le comité exécutif de l’UFOA et son président ne sont pas tenus, statutairement, de convoquer une assemblée générale extraordinaire dont ils n’ont pas pris l’initiative, qui leur est recommandée par un organe informel et qui inclut l’élection des membres du comité exécutif.

Inévitable affrontement entre Anouma et Hayatou

On peut donc retenir que l’assemblée générale extraordinaire et élective du 14 avril dernier à Accra n’a aucune valeur juridique, et le bureau du comité exécutif ne saurait être celui de l’UFOA. Ce qui s’y est passé n’est tout simplement qu’une tentative de déstabilisation. Ce qui gêne et dérange dans cette histoire, c’est la caution que la CAF veut apporter à la rencontre d’Accra.

Le fait que la CAF y ait dépêché son 1er vice-président, Seyi Mémène, et un membre du comité exécutif, Amadou Diakité, n’est pas innocent dans cette volonté manifeste de fragiliser l’UFOA. Si l’instigateur de cette déstabilisation est Amos Adamu, membre du comité exécutif de la CAF et de la FIFA, tout porte à croire que ce qui s’est passé engage la responsabilité du président de la CAF, Issa Hayatou.

Selon certaines informations, Issa Hayatou veut vite se débarrasser de Jacques Anouma en le déstabilisant dans sa zone parce que celui-ci se présenterait comme un challenger sérieux pour l’élection à la présidence de la CAF en 2009. Jacques Anouma, par ses actions sur le terrain, dérange donc, même s’il n’est pas candidat pour l’instant.

Pour y parvenir, on utilise les hommes de main de celui-ci dans la sous-région que sont les activistes Amos Adamu et le président de la Fédération béninoise de football, Anjorin Moucharaf. La grande suprise dans cette opération, c’est que le bénéficiaire de cette mise en scène, Amos Adamu, déclare qu’il va injecter des milliards dans les caisses de l’UFOA. Pourtant, il avait déjà eu l’occasion, sur sa demande, de trouver des sponsors et n’a jamais pu matérialiser cela.

Dans cette situation, on peut croire que les adversaires de Jacques Anouma veulent le pousser à faire très tôt acte de candidature sans avoir bien préparé le terrain. Une autre possibilité est que si Jacques Anouma déclare très tôt sa candidature, cela pourrait faire l’affaire du Nigérian, qui ne verrait pas d’un mauvais oeil sa candidature face à deux candidats francophones.

Mais à la guerre comme à la guerre, Jacques Anouma est condamné à aller jusqu’au bout de ce combat qui se mène sur plusieurs fronts, même s’il a choisi, pour l’instant, celui pour lequel ses pairs de la sous-région lui ont fait confiance.

Par Antoine BATTIONO

LE Pays

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