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SNESS : Arrêt des cours dans certains établissements

Publié le lundi 16 avril 2007 à 07h22min

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Par le biais de cette déclaration, le Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS) appelle au boycott des cours dans les établissements où la retenue de 10% est opérée.

"Camarades militantes et militants,

Camarades sympathisantes et sympathisants,

Collègues enseignantes et enseignants,

Depuis la lettre circulaire de l’UNEEPL, réf. 0748 Prés / UNEEPL du 5 février 2007 adressée à tous les fondateurs de lycées et collèges privés et invitant ces derniers à retenir à la source et à reverser au Trésor public un impôt de 10% sur les frais de vacation, des actions de protestation, de concertation n’ont cessé d’être menées par les enseignant(e)s.

Donner de la main droite et retirer de la main gauche, tel est le paradoxe de l’augmentation du taux horaire de vacation intervenue en octobre 2006 et la subite institution d’un nouvel impôt de 10% sur le taux horaire de vacation en janvier 2007.

A la paupérisation des enseignants, comme si cela ne suffisait déjà pas, est venue s’ajouter la volonté de les spolier davantage ceux-ci, et jusqu’au dernier centime. Le ministère des Finances devrait revoir sa stratégie de collecte des recettes fiscales, à moins qu’il veuille contraindre les enseignant(e)s à demander une nouvelle augmentation de leur taux horaire de vacation pour le situer à la hauteur de la prestation.

Il faut effectivement noter que le taux horaire de vacation proposé est très en deçà d’un taux normal de prestation intellectuelle. En effet, et jusqu’à présent, les 2 000 F et 1 800 F l’heure, selon les catégories d’enseignants, sont des taux sociaux, au regard de la nature de la tâche pédagogique à accomplir avant, pendant et après la prestation, où la moyenne des effectifs dépasse 80 élèves par classe.

Mais, non contents des énormes sacrifices consentis par les braves enseignant(e)s, des fondateurs sont très souvent réfractaires à l’application des mesures améliorant les conditions de vie des enseignantes et enseignants. En outre, des financiers à cours de stratégies d’élargissement de l’assiette fiscale précomptent abusivement 10% des frais de vacation, sans que cela soit même accompagné « d’une attestation individuelle de la retenue à la source établie conformément au modèle prescrit par l’Administration », tel que prévu au titre III des obligations de ladite loi.

Face à cette situation, que faire ?

Après avoir longuement mûri la réflexion sur la question, exploité des voies de dialogues avec le ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, examiné la nature même de la vacation, qui est une prestation individuelle donnant lieu à un contrat écrit ou tacite, suivi des manifestations légitimes dans certains établissements, conduit une assemblée générale conjointe avec le SYNTER sur la question, le SNESS, par le présent appel :

- réitère son soutien indéfectible aux camarades sympathisant( e)s et militant(e)s pour les actions qu’ils mènent déjà sur le terrain ou qu’ils viendraient à mener dans les établissements où la mesure est appliquée ;

- appelle tous ses militant( e)s et sympathisant( e)s à un arrêt des cours, pour compter du mercredi 18 avril 2007, dans tous les établissements d’enseignement du Burkina où la coupure des 10% est appliquée, jusqu’à sa levée, et la restitution intégrale des coupures opérées, en attendant que d’autres actions futures leur soient communiquées.

Vive le SNESS !
La lutte continue !"

Pour le Bureau national,
Evariste Guibré,
Secrétaire général national

Le Pays

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