LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Sécurité des personnes et des biens : La violence gratuite ou la face cachée du vandalisme

Publié le mercredi 11 avril 2007 à 08h07min

PARTAGER :                          

Saccage d’un bar de la chaîne Kundé

Très rares sont les pays qui, à un moment ou à un autre, n’ont pas connu à travers une de leurs agglomérations, les jours sombres qu’occasionnent certains mouvements d’humeurs dits populaires.

Les grandes villes, avec leurs quartiers périurbains et leurs bidonvilles où s’entassent des milliers de citadins - ruraux sont particulièrement exposées aux mouvements d’humeurs des sans-emploi, et autres petits ou grand délinquants.

Pour tous les cas de figure, l’urbanisation elle-même, en modélisant les disparités sociales et surtout en engendrant l’anonymat et la solitude, crée de facto les conditions d’éclosion de toutes formes de violence. La vague de violence qu’a connue par exemple la France en décembre 2005 et pudiquement appelée « révolte des banlieues » était partie d’un fait de base qui, pour tragique qu’il soit, n’en était pas moins anodin. Le résultat est que des magasins entiers ont été incendiés, des véhicules brûlés, des biens publics saccagés.

On voit mal le rapport entre monsieur Dupont, paisible citoyen, travailleur passif dont la voiture a été mise en pièces et les vociférations de monsieur Durant sans profession connue et déclarant devant les médias que « les gens en ont marre des injustices perpétrées par le gouvernement ». On voit donc qu’il y a une forme de violence, sans visage car orientée vers des objectifs sans enjeux tels les biens privés, meubles, immeubles et autres objets d’utilité publique.

Monsieur Dupont, en effet, perd un véhicule acquis au prix de durs mois de labeur tandis que l’Etat se voit dans l’obligation de réparer à grands frais ces mêmes objets publics dont l’absence ou la non opérationnalité grèvent le confort ou la sécurité de ces mêmes citoyens. A tous les coups, il n’y a jamais, avant de tels événements, un cadre de concertation où ont été soumises des doléances précises par un comité connu.

L’occasion fait le larron

Il y a seulement que des individus saisissent des opportunités pour faire la casse et s’emparer des biens d’autrui, des individus qui, partout au monde, ont invariablement le même profil. Parler d’émeute, de révolte ou tout autre qualificatif dans de tels cas de figure reviendrait à méconnaître la réalité. Comme dirait l’autre, il faut appeler le chat par son nom et ici c’est bien de vandalisme qu’il faut parler.

Les seules formes de violences justifiables dans une république sont celles nécessaires à la protection des personnes et des biens publics, et des citoyens Autrement qu’elle soit le fait d’un individu ou d’une « horde » d’individus, la violence est toujours criminelle et à ce titre, doit être réprimée comme il faut.

La « descente » sur les « Kundé » qu’il a été donnée de voir, a été aussi l’occasion pour les photographes de presse de faire des plans imparables sur des individus s’emparant de tables, de cageots de boissons et autres. Eux ont eu ce qu’ils cherchaient en réalité. Les meneurs, qui ont réussi à les conduire jusque-là, s’apercevront certainement de leur erreur mais le mal aura été consommé.

Luc NANA

L’Hebdo

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique