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Loi d’orientation sur l’éducation : De quelle gratuité parlent-ils ?

Publié le mardi 3 avril 2007 à 08h35min

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Le 2e point de presse du Gouvernement, qui s’est tenu le vendredi dernier, a été l’occasion de débattre avec la presse du projet de loi relatif à l’orientation de l’éducation au Burkina Faso, adopté à l’issue des travaux du Conseil des ministres du mercredi 28 mars 2007.

Des thèmes comme l’opérationnalisation du principe de l’obligation scolaire, qui va de 6 à 16 ans, et la gratuité de l’éducation ont été les plats centraux de cette rencontre.

En cette soirée du 28 mars 2007, deux ministres étaient face aux journalistes dans la salle de conférences du ministère des Infrastructures et du Désenclavement : il s’agissait de celui des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, Joseph Paré, et d’Odile Bonkoungou, ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation.

C’était pour clarifier le nouveau projet de loi d’orientation de l’éducation, qui, s’il est voté par les députés, prendra la place de l’ancienne, qui régit actuellement notre système éducatif et qui date de 1996.

A écouter les deux membres de l’exécutif, l’objectif principal de cette nouvelle mesure est de rendre le système éducatif plus cohérent et plus fonctionnel.

D’ores et déjà, c’est l’extension et la promesse du développement de l’enseignement technique, professionnel et bilingue qui semblent surtout attirer l’attention. Allier donc éducation et formation sera le maître mot pour réduire au fur et à mesure les déchets scolaires, ces enfants qui sont laissés au bord de la route et qui ne savent rien faire de leurs dix doigts.

Mais là où les débats ont été les plus houleux entre les journalistes et ces membres de l’exécutif, c’est concernant la fameuse gratuité de l’école, qui est devenue presque une ritournelle. Il est bien vrai que la Constitution stipule que l’éducation est un droit.

Même si le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique fait bien de rappeler que la gratuité de l’éducation n’est pas un phénomène nouveau, l’on se demande bien où se trouve cette gratuité-là : dans les villes, on construit de moins en moins d’écoles publiques ; chez les privés, les frais de scolarité vont crescendo.

Dans les deux entités, il y a les cotisations de l’Association des parents d’élèves (APE) et les coûts des fournitures scolaires à supporter. Réponse des deux ministres sur cette question : la loi concerne surtout l’école publique, mais comme c’est « un tout », une rencontre avec les promoteurs du privé n’est pas à exclure.

Vivement donc que l’éducation soit réellement gratuite grâce à cette nouvelle loi d’orientation avant que les autorités ne nous intiment d’avaler cette couleuvre qui dit que « L’école est obligatoire de 6 à 16 ans au Burkina Faso ». C’est un préalable nécessaire. Dans le cas contraire, ce précepte ne tiendra pas la route, et la nouvelle loi d’orientation sera une autre loi de plus. Faute de moyens, les parents vont recommencer à cacher leurs chérubins dans les greniers ; comme au mauvais vieux temps du tristement célèbre impôt de capitation.

Issa K. Barry

L’Observateur

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