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Méningite au Burkina : 10 796 cas, 801 décès au 18 mars

Publié le lundi 26 mars 2007 à 08h01min

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Le ministre de la Santé, Alain Yoda, a animé le 24 mars 2007 à Kaya, en marge de la commémoration de la journée mondiale de la tuberculose, un point de presse sur la situation de l’épidémie de méningite qui sévit actuellement au Burkina. A la date du 18 mars 2007, 10 796 cas suspects de méningite ont été notifiés et parmi eux il y a eu 801 décès soit un taux de létalité de 7,4%.

Entre le 18 février, date de la première communication des données sur la méningite à la presse, et le 18 mars 2007, les chiffres n’ont fait qu’exploser. A la date du 18 février, le ministère de la Santé faisait état, au cours d’une première conférence de presse le 23 février, de 2 752 cas suspects de méningite notifiés dont 258 décès, soit un taux de létalité de 9,37%.

A celle du 18 mars, les données font état de 10 796 cas suspects notifiés dont 801 décès soit un taux de létalité de 7,4%. Autre explosion de chiffres : celui de districts sanitaires en épidémie. A la date du 18 mars, 26 districts sanitaires sur les 55 que compte le Burkina étaient en épidémie et 11 en alerte. A la 7e semaine de l’année (18 février), 5 districts étaient en épidémie et 12 en alerte.

Pour contrer l’épidémie, une mesure est mise en oeuvre à savoir la vaccination réactive préconisée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui est actuellement en cours dans les districts sanitaires de Pissy, de Paul VI, de Kossodo et du secteur 30 de Ouaga. A la date du 23 mars, et selon le ministre de la Santé, 758 585 personnes sur une population cible de 1 million 92 032 personnes avaient déjà été vaccinées.

Ce qui représente une couverture vaccinale de 69,74%. Selon toujours Alain Yoda, 2 millions 630 000 doses de vaccins ont déjà été utilisées et il est attendu du Groupe international de coordination pour l’approvisionnement en vaccins (ICG) 2 millions 275 000 doses pour couvrir le reste des districts en épidémie.

Sur le plan financier, les ressources mobilisées à ce jour pour lutter contre la méningite sont estimées à 1 milliard 681 millions 248 830 F CFA. Il manque toujours 699 millions 102 300 F CFA pour boucler le budget du plan de préparation et de riposte à la méningite estimé aujourd’hui à 2 milliards 380 millions 351 130, F CFA a fait savoir le ministre de la Santé dans sa déclaration liminaire.

Actions immédiates à entreprendre

En attendant de combler le gap, la lutte continue et pour les tous prochains jours, le ministère entend entreprendre un certain nombre d’actions. Il s’agit de la conduite de campagnes de vaccination dans les autres districts en épidémie dès l’arrivée des quantités supplémentaires de vaccins, de la poursuite du renforcement des stocks en médicaments et en consommables médicaux dans les hôpitaux et les formations sanitaires périphériques.

Autres actions prévues : la poursuite des missions de supervision et d’appui des districts touchés, l’intensification de la sensibilisation des populations à travers les différents canaux de communication et la poursuite du plaidoyer pour la mobilisation des ressources financières nécessaires à la mise en oeuvre du plan de préparation et de riposte.

Les "exclus" de la vaccination ne courent aucun danger

Comme le 23 février dernier, le ministre de la Santé avait à ses côtes pour l’animation du point de presse de Kaya le réprésentant-résident de l’OMS au Burkina, Dr Amidou Baba Moussa. Une nouvelle fois de plus, ce fonctionnaire international a été interpellé par la presse sur les difficultés d’obtention des vaccins par les pays fréquemment en épidémie de méningite. Une fois de plus, il a justifié la régulation imposée pour, dit-il, éviter que des pays nantis ne s’accaparent de tous les stocks de vaccins contre la méningite.

Mais si tout se passe bien, les pays de la ceinture africaine de la méningite s’affranchiront d’ici là de cette contrainte. Comme l’a fait savoir Alain Yoda dans sa déclaration liminaire, le grand espoir réside dans le vaccin conjugué antiméningococcique A, en fin d’expérimentation mais pas disponible en principe avant fin 2009, qui conférera une protection d’environ 10 ans, et qui pourra être utilisé chez les enfants de moins de 2 ans.

Quant au ministre de la Santé, il a été interpellé entre autres sur "l’exclusion" des plus de 30 ans de la vaccination réactive en cours dans certains districts sanitaires. Il a rassuré ceux qui ne sont pas prioritairement concernés qu’ils ne courent aucun danger parce que naturellement immunisés.

La tranche d’âge ciblée (2 à 30 ans) l’est conformément à la recommandation de l’OMS selon laquelle c’est elle qui est la plus touchée par l’épidémie. Aussi, la vaccination de cette tranche développe une immunité de groupe a ajouté Alain Yoda.

Malgré l’explosion des cas et des décès, le ministre a dit, comme lors de la conférence de presse de février, que l’épidémie est toujours sous contrôle, entendez par là, comme lui et son secrétaire général l’ont précisé, que le germe responsable est connu, qu’il existe un remède pour le combattre par exemple.

Par Séni DABO

Le Pays

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