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Burkina # Mozambique : 1 - 1, une mauvaise version des Etalons

Publié le lundi 26 mars 2007 à 07h34min

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Saboteur et ses poulains

Les Etalons ont été tenus en échec (1-1) par leurs homologues du Mozambique au 4-Août samedi dernier. L’effectif de Saboteur et le coaching du match ne permettaient pas d’espérer mieux.

Fin des 90 mn de jeu au 4-Août. Le tableau d’affichage marque toujours 1 à 1. Ce nul a de lourdes conséquences pour le Burkina qui, dans cette course à Ghana 2008, se devait de faire le plein des points à domicile pour le restant des matchs. Une partie du public vexé par ce nul décevant est allée jusqu’à balancer des projectiles de tous genres, sur les Etalons. Avouons-le, les poulains de Saboteur ont livré une très mauvaise copie de leur match.

Tout commence à la 2e mn. A peine le public, nombreusement mobilisé à l’occasion, s’est installé que les visiteurs nous flanquent un but déstabilisateur. Le buteur-maison mozambicain profite de la passivité de la défense axiale des Etalons pour ouvrir le score. Ce scénario, personne ne l’attendait, même pas le coach.

Sur son banc, Saboteur a de la peine à trouver les clés pour une bonne réplique de son équipe visiblement sonnée. En face, les Mozambicains, tactiquement bien en place, ne facilitaient pas les choses. Avec seulement un seul attaquant, les visiteurs ont densifié leur entre-jeu compliquant toute manœuvre des Etalons. Mais à la vérité, l’effectif de Saboteur, ce choix des hommes, n’était pas à la hauteur.

La titularisation des Stellistes Gervais Sanou et de Erick Dagbei laisse perplexe tous les observateurs du championnat. Ces deux garçons ont, peut-être, un début de saison remarquable, mais depuis, ils sont en baisse de régime. Le coach devait le savoir. Très tôt et sous la pression du public, Saboteur est obligé de rappeler Gervais Sanou sur son banc. Alors que tout le monde s’attendait à voir un joueur de couloir, en l’occurrence, Alassane Ouédraogo, remplacer poste pour poste, un autre, c’est Aristide Bancé que le coach a préféré.

Attaquant de pointe habituel, Bancé s’est perdu dans ce nouveau poste. Plus tard quand Alassane Ouédraogo a pris pied sur la pelouse en lieu et place de Erick Dagbei, lui aussi n’a pas pu s’exprimer pleinement, ayant été reconverti en milieu récupérateur. A la décharge du coach, il sied de préciser que pour ce match, les Etalons, nous a-t-on dit, avait une infirmerie bondée.

Mais on est en droit de douter de cette explication au vu des dernières évolutions de l’actualité sportive. Cité parmi “les blessés”, Yahia Kébé a pourtant livré un match, titulaire de Libourne Saint Seurin contre Merg (Ligne 2), le vendredi 23 mars dans la nuit. Comment peut-on expliquer cela quand on sait que face au Mozambique, les Etalons ont manqué d’attaquants confirmés ?

Saboteur s’est-il entêté dans son option de bannir certains cadres de la sélection nationale ? Les habituels cadres boudent-ils la sélection ? La prestation des appelés de samedi dernier est la preuve que le Burkina ne peut pas s’offrir le luxe de se passer des services d’un certain nombre de joueurs.

Car, face au Mozambique, nous avons frôlé la catastrophe. Il a fallu un exploit personnel, en l’occurrence toute la classe de Mady Panandétigri et une fois encore du jeune Jonathan Pitroipa pour que les Etalons arrachent le nul. Un contre-tire de Panadétigri est dévié victorieusement de la tête par Pitroipa. Le Burkina réussit la jonction au score à la 28e mn. Mais ce sera tout.

Même la réduction à 10 des visiteurs à la 86e mn n’a pas profité aux Etalons. Certes, ce nul n’élimine pas encore les Etalons, mais il oblige le Burkina à gagner tous les 3 matchs restants, à défaut d’espérer que les autres adversaires se neutralisent pour nous. Autant dire que les Etalons sont dans une situation inconfortable.

Jérémie NION


Les acteurs apprécient

Mart Nooij, entraîneur du Mozambique : Ce match n’est pas du tout un échec pour le Burkina. Il est par contre, une petite victoire pour le Mozambique. J’ai fait seulement cinq semaines d’entraînement avec l’équipe mozambicaine. Et je suis fier du résultat obtenu par mes joueurs. Le Mozambique est classé 131e au niveau mondial par la FIFA, et nous cherchons à améliorer ce classement. Je suis confiant pour la suite de la compétition.

Drissa Traoré Saboteur, coach des Etalons : Le match est devenu compliqué du fait que la défense a été hésitante et que nous avons encaissé un but dès la 2e mn du jeu.
Cela a désorganisé complètement le moral des joueurs. Si nous n’avions pas encaissé le but... Vous avez vu l’axe central de notre défense qui s’arrête pour regarder le joueur marquer.

Un entraîneur ne peut rien dans ces conditions. Disons que ça va être compliqué mais nous ne devons pas désespérer. C’est chez nous que nous devions gagner. Et je pense que le match nul, c’est notre faute. On pouvait gagner un à zéro. Nous avons, malheureusement, donné un but cadeau à l’adversaire. Nous allons tenter le tout pour le tout. Mais dans ce cas, l’entraîneur ne peut pas jouer à la place des joueurs.

Jonataan Pitroipa, attaquant des Etalons : Ce soir, c’était un peu dur pour nous. Nous nous sommes battus mais pas assez comme lors de la rencontre face au Sénégal. Je me dis que nous allons travailler plus pour que la situation soit bonne.

Abdoulaye Soulama, capitaine des Etalons : Le match de ce soir a été vraiment dur. Faire un match nul à domicile n’est pas trop trop mauvais mais je pense qu’il y a un meilleur deuxième à prendre. Et je crois que nous devons nous reconcentrer plus. Nous avons toujours une chance dans la compétition et allons tout faire pour prendre cette chance. Un match est un match. Les Mozambicains sont venus pour chercher le nul et ils l’ont eu, je pense que ce n’est pas trop trop mauvais pour nous.

Propos recueillis par Bassourou SORGHO


Etalons : Faillite collective

Les Etalons ont été tenus en échec par les “Mambas” du Mozambique lors de la troisième journée des éliminatoires de la CAN, Ghana 2008. Un résultat prévisible au regard de l’ambiance délétère qui a précédé ce match, toute chose qui incite à dire que ce demi-échec est imputable à toute la planète foot du Faso.

Il ne fallait pas être clerc pour deviner que les Etalons ne galoperaient pas aisément lors de leur match contre les Mozambicains au regard de la guerre conceptuelle qui a opposé la fédération au sélectionneur national sur fond de rancoeur inavouée. Pour la fédération en effet, le Burkina Faso “tenait” une équipe compétitive avant l’avènement de Saboteur. Ce faisant, le coach devait se servir de ce “matériau” humain, quitte à le bonifier avec quelques éléments, sans en modifier cependant l’ossature.

Une position défendable dans l’esprit, mais qui n’agréait pas le coach national, celui-ci s’étant estimé trahi par cette équipe lors de l’entame de ces éliminatoires face aux Taïfa Stars de Tanzanie. “Si je savais, j’aurais fait appel aux locaux pour gagner mon match”, a déclaré Saboteur qui mettra sa thérapie en œuvre après ce match contre le Sénégal avec une victoire au bout.

Dès lors, les deux parties auraient dû harmoniser leurs vues pour parvenir à un consensus gagnant pour le Burkina Faso. Au lieu de quoi, on a assisté à cette guerre sournoise et rampante digne d’un thriller mafieux où tous les coups sont permis.

Utilisation de la presse pour déstabiliser l’autre camp, insinuations malveillantes auprès de certains joueurs pour leur casser le moral (ce qui a entraîné une cascade de blessures pour ce match dont certaines étaient purement diplomatiques), guerre d’influence auprès des décideurs, tous les coups étaient permis. Le tout enrobé dans une entente de façade où les sourires factices dissimulaient les poignards cachés dans le dos.

Un environnement psychologique pourri qui a influé négativement sur le groupe, avec à l’arrivée, ce match mièvre et insipide qui a fait pleurer les amoureux du ballon rond-Narcisse Yaméogo complètement en dedans, Aristide Bancé errant comme une âme en peine et les rampes de lancement, Charles kaboré et Eric Dagbéï à côté de leurs souliers, le feu follet Jonathan Pitroipa était trop seul pour inquiéter les “Mambas”.

Le jeu en déviation suivi instantanément d’appel en profondeur de Pierre Pan Koulibaly étant rendu inopérant pour les raisons sus- invoquées. La réaction, c’est-à-dire le mental étant absent, le jeu ne pouvait qu’être Insipide.

Cette défaite est donc à mettre au compte de tous les protagonistes de notre football, plus adeptes du jeu de “je te tiens, tu me tiens par la barbichette” que préoccupés par le développement du ballon rond ici au Faso. A preuve, cette interprétation surréaliste des textes qui a plombé les jambes de nos Espoirs, sur lesquels on compte pourtant pour les éliminatoires du Mondial 2010. Vous avez dit légèreté blâmable ?

Boubacar SY

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 26 mars 2007 à 16:15, par Le Gonze En réponse à : > Burkina # Mozambique : 1 - 1, une mauvaise version des Etalons

    Il faut arrêter d’injecter autant d’argent dans ce qui constitue maintenant un gouffre sans fin, un peu comme notre Afrique et l’aide au développement. Notre football, s’il devrait rapporter au pays en termes d’investissement effectué, ressmblerait à un gisement de pétrole dont le contenu jaillirait tel un geyser depuis déjà un certain temps.

    Si l’on répartissait un peu plus équitablement les fonds alloués au sport de facon à ce qu’il y ait de véritables équipes nationales en volley-ball, basket-ball ou hand-ball, nous aurions certainement remporté des coupes d’Afrique,et pourquoi pas du monde ; il faut arrêter de croire, faire croire et utiliser la naiveté de gens en quête de modèles pour agir au Faso comme s’il n’y avait que trois sports : le cyclisme, la boxe et le football. Cette situation a crée autour de ces sports de véritables mafias qui s’autorisent à faire faire des classements, détourner les fonds(là aussi en toute impunité, comme cela semble être la règle au Faso), et tuer ainsi dans l’oeuf les initiatives quelques fois salutaires qui tenteraient d’émerger ca et là...

    Partir dans ces conditions à la CAN, c’est aller droit dans le mur, et y faire piètre figure.

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