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Affaire employées de la Société d’entretien : L’inspection du travail colmate les brèches

Publié le jeudi 22 mars 2007 à 07h49min

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La direction régionale du Travail et de la Sécurité sociale du Centre a servi de cadre, mercredi 21 mars 2007, de conciliation entre les femmes employées par la Société d’entretien et de nettoyage (SEN) et leur patronne Mme Sanou Valérie. Le non paiement de salaire de six mois divise les deux parties.

La direction régionale du Travail et de la Sécurité sociale du centre a connu une ambiance particulière, mercredi 21 mars 2007. En effet, près de 750 femmes employées par la Société d’entretien et de nettoyage y étaient pour s’expliquer avec leur patronne, Mme Valérie Sanou. Les deux parties ont été convoquées par la direction régionale suite à une plainte déposée par les employées de la SEN, sous couvert de leur syndicat, l’Union des gens de maison du Burkina Faso (U G M B) que dirige Gabriel Sédogo.

Les discussions se sont déroulées sous la supervision de la directrice régionale du Travail et de la Sécurité sociale du Centre Mme Collette Lefèbvre assistée de l’inspectrice du travail Mme Aminata Dianda et du contrôleur Alassane Traoré. Les déléguées des femmes ont situé d’entrée de jeu, les griefs qui les opposent à leur patronne Mme Sanou.

En effet, ces femmes ont été embauchées par la Société d’entretien et de nettoyage depuis septembre 2006 pour certaines, octobre 2006 pour d’autres. Mais depuis lors, jusqu’à présent, elles n’ont rien reçu. Au moment de se faire embaucher, Mme Valérie Sanou avait exigé de chaque femme la somme de 15 000 F CFA, à défaut 7 500 F CFA. Cet argent devait servir à acheter le matériel de nettoyage, notamment les serpillières, sceaux, balais, détergeants etc.
Il faut noter qu’au préalable, chaque femme doit payer 15 000 FCFA. Mais exceptionnellement, certaines ont payé 7 500 F et d’autres n’ont rien payé.

Pour celles qui ont payé 7 500 F CFA, la moitié de la caution, l’autre moitié devait être prélevée sur leur première paie. Il en est de même pour celles qui n’ont rien payé, leur première paie devant compenser la caution. La SEN a embauché les femmes de façon verbale selon deux catégories. Il y a la catégorie des employées simples pour exécuter les activités de nettoyage et d’assainissement des écoles primaires et établissements secondaires publics et privés. Les femmes de cette catégorie devraient percevoir un salaire mensuel de 20 000 F CFA.

Celui des superviseurs, 35 000 FCFA. Se sentant flouées, elles ont approché l’Inspection du Travail par l’intermédiaire de leur syndicat, l’U G M B. Elles affirment avoir souffert pour être payées en monnaie de singe. Pour elles, du fait qu’elles doivent se rendre trop tôt dans les établissements et écoles, certaines femmes ont été victimes de vol, de viol. "Deux femmes ont perdu leur bébé dont une est devenue folle suite à cela", a dit une déléguée.

Mme Valérie Sanou a reconnu le fait que depuis que les femmes ont été embauchées, aucune n’a reçu un kopeck. Elle se justifie qu’elle-même attend de l’argent de l’Union nationale des parents d’élèves et de plusieurs autres services et institutions pour régler les salaires de ses employées. Mme Collette Lefèbvre a voulu en savoir un peu en posant quelques questions à Mme Valérie Sanou. Les femmes ont-elles payé la caution dans le cadre d’une association ou pour avoir le travail ?, Sur quoi se fondait Mme Sanou pour rémunérer ses employées ?

Des contrats en bonne et due forme ont-ils été signés avec les établissements et écoles ou avec l’Union nationale des parents d’élèves, les services et institutions etc. Pour Mme Sanou, la somme de 15 000 FCFA devait servir à payer le matériel de travail mais ne devait pas être remboursée. Seul un contrat a été signé entre la SEN et un établissement privé dénommé Gueswendbala.

Mme Sanou dit compter sur les cotisations des parents d’élèves, sur les financements dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et la promotion de l’assainissement pour payer les femmes. Des correspondances de demande d’aide financière même si elles sont restées sans réponse, ont été adressées, de l’avis de Mme Sanou, à la présidence du Faso, à la mairie de Ouagadougou, au PNUD, à l’UNICEF, à l’OMS etc.

En tout état de cause, Mme Sanou pointe un doigt accusateur vers le président de l’Union nationale des parents d’élèves, Drissa Traoré qui serait à l’origine de ses déboires. "Il appelle même certaines écoles qui veulent honorer leur engagement pour leur dire de ne pas le faire", souligne -t-elle La directrice régionale a demandé à l’UGMB de faire l’état du montant dû à toutes les femmes, et à Mme Sanou de lui remettre toutes les pièces justificatives, notamment le contrat avec Gueswendbala et les correspondances de demande d’aide financière. Mme Colette Lefèbvre a donné rendez-vous aux deux parties le mercredi 28 mars prochain, question de voir plus clair dans cette affaire.

Charles OUEDRAOGO

Sidwaya

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