« Nos maris ne remplissent pas leurs devoirs de pères. Ils ne se soucient pas des enfants qui grandissent et nous abandonnent complètement le soin de leur éducation. Et, le jour où le drame éclate ils se mettent à crier et ça ne fait qu’empirer la chose ». Telles sont les plaintes que nous enregistrons assez régulièrement quand une mère d’élève se présente à nous.

Les femmes ne sont pas les seules à formuler pareil reproche. Psychologues et éducateurs confirment leurs dires. Quant aux hommes, ils cherchent à excuser leur démission en invoquant le surmenage professionnel. Ce qui dans la plupart des cas est inexact. De nos jours, l’allongement des loisirs est un fait incontournable.

La vérité c’est que les hommes ne veulent plus consacrer leur temps libre à leurs enfants : par égoïsme, paresse ou absence d’intérêt ? Ou bien faut-il chercher une cause plus profonde ? La bière, les brochettes pimentées ne justifient-elles pas en partie ce comportement ?

Mais le pire aux yeux de nous autres éducateurs, c’est le père invisible. Le père qui est là, sans être là. Tard il rentre, tôt il ressort. On parle souvent de l’amour maternel et avec raison sans doute, on le place au sommet des plus nobles sentiments humains. Mais, l’amour paternel a autant d’importance pour l’enfant quoiqu’apparemment il soit, agissant dans les détails de la vie courante que celui de la mère.

Le père doit avoir en souci que les enfants désirent être fiers de lui et veulent que les autres l’admirent. Ils ne craignent rien tant que de le voir tourner en ridicule par leurs amis. Le père devrait juger ses actes à la lumière de cette question : « Mon enfant serait-il fier de ce que j’ai l’intention de faire ou bien éprouverait-il de la gêne pour moi ? ».

Le comportement puéril de tant d’adultes est vraiment inquiétant lorsqu’on pense que ceux-ci ont la responsabilité d’éduquer des enfants, c’est-à-dire de leur apprendre à vivre, alors qu’ils ne le savent pas et, de les mener à une maturité qu’eux-mêmes ne possèdent pas. Que de maux pouvaient être évités si les pères jouaient leur rôle dans l’éducation des enfants !

Pascal TIENDREBEOGO,
Inspection d’Education
de base de Saponé

Sidwaya