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Violences conjugales, quand elles nous tiennent ...

Publié le samedi 3 février 2007 à 08h28min

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Rock Audacien D. Damiba

Deux personnes (un homme, une femme) se rencontrent, sympathisent et finissent par se convaincre qu’elles peuvent nouer un lien solide par le mariage. Elles décident donc de vivre ensemble. Les jours, les mois, les années passent et tout ou presque change.

On s’engueule, on s’empoigne, on se vilipende et la vie devient infernale. Les violences prennent d’assaut leur foyer avec sa cohorte de regrets.

Aujourd’hui, selon les statistiques, une femme sur dix est victime de violences conjugales et semble -t-il, six d’entre elles décèdent chaque mois sous les coups de leur conjoint. Ainsi, les foyers sont devenus un champ de bataille, où comme toujours les plus “faibles” payent le lourd fardeau.

Quand on sait que ni les lieux de services, ni les cercles politiques, encore moins les grandes organisations ne constituent nullement des endroits de refuge, de protection, n’étions-nous pas en droit de croire que le domaine conjugal serait le cadre idéal pour plus de quiétude et de paix ? Que nenni !!

Et tout d’abord qu’entendons-nous par violences conjugales ? Les violences conjugales sont d’origines variées. Dans le lot, on retrouve les insultes (4,3%), le chantage affectif (1,8%), les pressions psychologiques de loin les plus fréquentes (37%), les violences physiques (2,5%), et enfin les agressions sexuelles (0,9%). Et aucune tranche d’âge n’échappe à ce vil comportement, bien que les jeunes soient deux fois plus exposés que leurs aînés. C’est dire aussi que toutes les catégories socioprofessionnelles et toutes les tranches d’âge sont concernées.

Après un tel examen, on se rend compte que les violences conjugales ne sont pas exercées seulement par les hommes sur les femmes. Ceux-ci sont aussi des victimes, peut-être à un degré moindre. Parlant de violences conjugales, nous notons une grande anomalie, disons même une situation anachronique, un contraste qui donne des vertiges. Qu’est ce à dire ?

La vie conjugale se définit comme un cadre qu’un homme et une femme ont mis en place pour se promouvoir, se protéger et vivre dans la considération mutuelle et dans la paix. On comprend mal et on est en droit de ne pas du tout comprendre l’irruption du mot « violence » dans ce cadre là. Il faut être de l’espèce humaine pour réussir ce coup de force : concilier et entretenir amour et violence ! Mais c’est aussi cela que d’appartenir à cette espèce d’un autre genre.

Cette conduite révèle simplement et cela au grand jour la nature de l’être humain ; disons même sa spécificité. Il est ça et pas autre chose. Et ce n’est pas un argument, encore moins une excuse pour se conduire de la sorte.
Il nous faut nous ressaisir et reconquérir les qualités, voir les caractéristiques qui font que nous sommes autres que tout autre.

Cultiver et entretenir les violences conjugales, qu’elles soient verbales psychologiques ou physiques, révèlent plutôt le côté le plus bas de notre être. C’est être moins que ce que nous devons être. Nous sommes faibles et “ la violences a toujours été l’arme du faible”. C’est très facile de décrier la violence qui se pratique sur le champ de bataille en Côte d’Ivoire, en Irak, au Darfour (Soudan), en Ouganda etc.

Qu’en est il de ton territoire ? Ton foyer ? Les armes de la violence ne crépitent-elles pas chez toi ? N’y a-t-il pas mort d’homme, si tant est que la mort n’est pas seulement physique ? Elle est morale ; elle est psychologique ; elle est abattement de l’esprit et dégoût de la vie.

Il y a violences conjugales, par ce qu’il y a formation de couples. Mais, aucun couple n’est obligé et encore moins autorisé de transformer son cadre de vie en champ de bataille où s’accumulent “des blessés et des cadavres” de tout genre. Vie conjugale et violence, un mariage inconvenant et disparate.

Rock Audacien D. Damiba,
Conseiller conjugal
Email : damibashalom@yahoo.fr

Sidwaya

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