Une semaine après la reprise du championnat national de football de première division, l’Etoile filante de Ouagadougou (EFO) était à l’épreuve du Sahel SC. Une équipe qui, avant la venue des stellistes à Niamey, était en tête du championnat nigérien après six journées. Ayant donc de la compétition dans les jambes, il ne faisait l’ombre d’un doute que les Sahéliens poseraient des problèmes au représentant burkinabè.

Cela n’a d’ailleurs pas tardé à se vérifier, puisque ce sont eux qui allaient se signaler dès le coup d’envoi en obtenant un corner improductif. Une minute plus tard, les locaux obtiennent un coup franc qui échoue sur le mur adverse. Légèrement ballottés, les poulains d’Ousmane Compaoré dit Lato ne s’attendaient certainement pas à voir leurs adversaires attaquer en nombre. Retournant à la charge, les gazelles ouvrent la marque sur une action ultra-rapide par Moussa Hamani dès la 3e minute.

Cueillis à froid, les « Bleu et Blanc » ont eu le mérite de ne pas paniquer. Ils bénéficient d’un corner côté gauche, que tire Ibrahima Ouattara ; le ballon lobe toute la défense et Fousseni Traoré s’élève au-dessus des partenaires et des adversaires pour catapulter la boule de cuir au fond des filets.

Les dossards délabrés du Sahel

Le public nigérien n’en revient pas pendant que des supporters de l’EFO jubilent dans la tribune qui leur a été réservée pour la circonstance. Nullement ébranlés par cette égalisation, les Verts sont toujours sur la brèche. A la 9e minute, le tir d’un attaquant est renvoyé par le poteau gauche alors que Souleymane Banao était archi battu.

En ce début de match, le portier stelliste manque d’assurance dans ses buts. Et puis, il a du mal à soigner ses dégagements. Passé le premier quart d’heure, les locaux, plus agressifs, sont tout près de concrétiser leur domination. A la 20e minute, ils provoquent une chaude alerte dans le camp adverse. Banao, sorti de façon hasardeuse, se reprend bien en revenant en catastrophe pour sauver les meubles. Notons au passage que les dossards délabrés du Sahel ne nous permettent pas de distinguer des joueurs précis en action.

Au fil du temps, les stellistes privilégient le jeu dur et le match était à un moment heurté. Bousculés, ils multiplient les fautes au lieu de s’essayer à une partition constructive. Le premier carton de la partie est brandi à Thierry Okaingni. Les Burkinabè, qui ne savent utiliser les ballons par manque de cohésion dans leur animation offensive, se montrent néanmoins dangereux à la 25e minute.

Déporté sur le flanc gauche, Issouf Ouattara effectue un centre fumant que Mohamed Harouna anticipe rapidement. Dans la minute qui suit, l’EFO a chaud sur une action dans laquelle le poteau se mêle une fois de plus de la partie. On sentait venir un deuxième but et contre toute attente, c’est l’EFO qui prouve qu’elle a des coups à jouer. Issouf Ouattara, très mobile, met dans le fleuve Niger un adversaire côté gauche, adresse un joli centre que Souleymane Sakou Dello exploite à bon escient malgré l’intervention du portier.

Changement de rythme

A 2-1 à la pause, les choses se présentaient bien pour l’EFO. Mais le Sahel n’entendait pas baisser les bras. De retour des vestiaires, il est aussitôt passé à l’attaque et il a fallu la vigilance de Banao pour s’interposer face à une patate chaude. Les Verts, qui tenaient à se reprendre après une première mi-temps mi-figue, mi-raisin, bénéficient d’un penalty que Kamilou Issoufou, qui venait de remplacer le Ghanéen Aboagye Ansah, tire lamentablement à côté (58e).

Après la blessure de Paul Koulibaly remplacé par Moussa Konvelbo, Lato procédera à un autre changement : Souleymane Sakou Dello cède sa place à Raphaël Yabré. La prestation que les stellistes vont livrer par la suite n’a pas de quoi rassurer leur poignée de supporters. L’équipe tombe assez souvent dans le piège du hors-jeu pas toujours évident. L’arbitre Ghanéen, Joseph Lamptey, il faut le dire, se montre un peu partisan et ne sort pas ses cartons quand l’équipe adverse commet des fautes flagrantes.

Au lieu de recadrer les choses dans son dispositif, l’EFO a vécu une deuxième moitié de rencontre singulièrement poussive. Une succession d’approximations techniques et tactiques rendirent même leur situation très inquiétante surtout après la sortie de Saïdou Sandaogo remplacé par Abou Djomandé. Côté Sahel SC, le tempo n’a pas baissé d’un ton puisque son jeu était technique, varié avec beaucoup de mouvements.

L’EFO ayant un peu choisi de défendre son acquis éprouvait de plus en plus de difficultés à ressortir les ballons. Et ce qui devait arriver arriva : Kamilou Issoufou va se racheter en obtenant l’égalisation de la tête (82e). Galvanisés, les Sahéliens apparurent transfigurés et enchaînèrent quelques mouvements collectifs. Les stellistes n’arrivant plus à s’adapter au changement de rythme étaient constamment aux abois dans les derniers instants de la partie. L’intervention de Souleymane Banao sur des actions tranchantes a un peu sauvé l’EFO. 2-2 à l’issue de ce match, l’équipe du président Zico est bien placée pour jouer le second tour. Mais c’est un résultat piège... même s’ils ont mis le bleu de chauffe.

De notre envoyé spécial à Niamey

Justin Daboné

---------
La composition des équipes Sahel SC

22. Mohamed Harouna
13. Abdoul Karim Oumarou
5. Dankwa Kofi
15. AG Ismaël Warglassan
18. Aoudou Biggi
12. Amadou Souley
8. Abdoul Aziz abdou (cap)
9. Adam Hassane
11. Moussa Hamani
7. Aboagye Ansah
6. Abdoul Karim Konaté

Réservistes

1. Colman Okedi
4. Ali Ibrahim
2. Ousséni Mahamadou
10. Kamilou Issoufou
17. Ibrahim Amadou
20. Youssif Ibrahim
18. Amara Somé

EFO

22. Souleymane Banao
17. Paul Koulibaly (cap)
6. Fousseni Traoré
28. Ali Dissa
3. Henry Traoré
2. Paul Eric Blé Dagbe
i 19. Thierry Okaingni
26. Souleymane Sakou Dello
7. Ibrahima Ouattara
23. Issouf Ouattara
20. Saïdou Sandaogo

Réservistes

16. Djakaridia Sirima

18. Moussa Konvelbo
25. Abdoul Ibrahim Bamba
8. Raphaël Yabré
10. Abou Djomandé
9. Valéry Sanou

L’Observateur