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Accessibilité à la justice : La contribution du MBEJUS

Publié le mardi 23 janvier 2007 à 07h17min

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Alexandre Pagomd-Ziri Ouédraogo

Rendre la justice accessible au plus grand nombre, telle est l’ambition du Mouvement burkinabé pour l’émergence de la justice sociale (MBEJUS) en mettant en place, une maison de justice.

Les maisons de justice, une initiative du MBEJUS sont parties du constat que les burkinabé, à majorité analphabètes, ne peuvent pas accéder facilement au système judiciaire de leur pays. « En 2001, il n’ y avait que 180 avocats pour près de 12 millions d’habitants.

En plus, ces avocats ne s’occupent que de grosses affaires... », souligne le président du MBEJUS Alexandre Pagomd-ziri Ouédraogo qui estime que, vu leur nombre, les avocats ne peuvent pas défendre tous les justiciables burkinabé. « C’est à partir de ce constat que nous nous sommes dit qu’il fallait trouver un mécanisme pour permettre l’accessibilité de la justice au plus grand nombre... », a-t-il poursuivi.

L’objectif est noble mais le mouvement se heurte à des problèmes de moyens. Pour Alexandre Pagomd-Ziri Ouédraogo, il est au devoir de l’État d’apporter assistance judiciaire à ceux qui n’ont pas les moyens. « Si l’État n’a pas les moyens, ce n’est pas une petite structure comme la nôtre qui peut le faire avec des moyens modestes. Mais nous nous sommes dit qu’en apportant notre motte de terre à l’édifice comme la termitière, cela fera peut-être bouger les choses... », note le président du MBEJUS.

Le bénéficiaire type

Les maisons de justice apportent une assistance de plusieurs ordres. Toute personne qui a un problème en justice peut les approcher pour avoir des informations sur le cas qui le concerne.

C’est l’assistance de première ligne. Mais elle a une autre forme d’assistance judiciaire qui consiste à apporter des conseils judiciaires à quelqu’un qui n’a pas les moyens de payer un avocat. « Nous avons un comité qui se réunit pour étudier le dossier. Les critères sont la situation sociale, la nature du problème. Par exemple une injustice criante... Mais le premier critère reste la situation sociale de la personne. Il faut qu’elle soit vraiment démunie.. », indique-t-il.

Quant au comité, il est composé des ministères de la Justice, de la Promotion des droits humains, de l’Action sociale, de la Promotion de la femme, de la Commission nationale des droits humains, du barreau du Burkina, du Fonds d’appui à l’État de droit (FAED), et le MBEJUS la structure initiatrice des maisons de justice.

La maison de justice a eu à connaître 912 dossiers de plusieurs ordres au nombre desquels des dossiers commerciaux qui regroupent les conflits de travail, les problèmes d’héritage, de parcelles... « Nous avons eu à connaître d’autres types de dossiers, des cas de viols, de recel, des cas d’abus de confiance, de pension alimentaire... », fournit, le président du MBEJUS.

La principale difficulté que le mouvement rencontre dans l’exécution de ce projet somme toute noble, est d’ordre financier. « Nous ne demandons rien au justiciable qui a recours à nous. Nous ne pouvons pas compter aussi sur les cotisations des membres qui sont modestes. Nous avons mis actuellement le personnel de la maison de justice en congé faute de moyens... », relève le premier responsable du mouvement.

Pourtant, les ambitions du MBEJUS sont de réaliser sur tout le territoire, des maisons de justice qui pour l’instant, ne sont limitées qu’a Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso. « Notre ambition, c’est de réaliser là où il y a un palais de justice, une maison de justice... », avoue Alexandre Pagomd-Ziri Ouédraogo.

Etienne NASSA

Sidwaya

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