Après 7 coups de filet qui ont permis de mettre la main sur 2 765,5 kg de chanvre indien, courant l’année 2006, les éléments de la Brigade mobile (BM) de douane de Fô ont réalisé le 8 janvier dernier, leur première opération fructueuse de 2007. Le chef de la Brigade mobile de Fô explique que cette dernière saisie, qui est de loin la plus importante en terme de quantité, est le fruit d’une minutieuse exploitation de renseignements relatifs à une circulation de drogue dans la région de Fô.

Et les douaniers qui s’étaient mis à la trousse de ces trafiquants ont fini par les rattraper dans la matinée du lundi 8 janvier 2007, aux environs de 10 h et demie, sur des pistes entre Samoroguan et Kourouma, dans le Kénédougou. Robert Nébilé Yaro précise aussi que la stratégie d’opération de ces 8 pédaleurs était novatrice d’autant plus que le transport frauduleux de drogue, dans la région se fait généralement dans la nuit, et en période hivernale (juin, juillet août).

Les gabelous qui ont réussi à déjouer cette stratégie frauduleuse n’ont malheureusement pas pu mettre la main sur les faussaires cyclistes qui étaient au nombre de 8, contre seulement 3 douaniers. "Les éléments se devaient d’être prudents, s’est justifié le chef de la BM de Fô, car faisant face au double risque de perdre le cannabis saisi, ou de se faire attaquer par leurs détracteurs".

Le chanvre indien ainsi saisi était conditionné dans 16 gros colis contenant des emballages intérieurs de 1 kg, portant la mention "BF", peut-être pour indiquer "Burkina Faso", comme destination première de la marchandise, selon les suppositions de bérets noirs. D’un poids total de 705 kg le produit frauduleux qui est toujours en stockage dans les magasins de la BM de Fô, aurait une valeur estimative sur le marché intérieur, de 70 millions 500 mille F CFA.

La provenance de cette "herbe" conditionnée avec professionnalisme reste inconnue, mais les douaniers estiment qu’elle pourrait venir du Ghana voisin, en partance pour le Mali. Le chef de la subdivision de Bobo, Xavier Bama, qui est chargé de la supervision des 6 brigades mobiles de douane de l’Ouest, indique qu’en matière de trafic de drogue, le Burkina apparaît de plus en plus comme un pays de transit, étant entendu qu’une sorte de corridor de trafic semble partir du Ghana vers l’Algérie et le Sénégal, en passant par notre pays et le Mali. Et à partir du Sénégal et de l’Algérie, cette herbe serait transformée en drogue dure, à destination de l’Europe.

La brigade mobile de Fô, qui est passée maître dans la saisie de drogue dans la région de l’Ouest, est forte de 11 éléments, et est basée à moins d’une trentaine de kilomètres de la frontière avec le Mali. L’opération du 8 janvier, de même que celles antérieures, s’est déroulée dans des conditions pas assez aisées, caractérisées par une insuffisance de la dotation en carburant et en armement, selon les douaniers eux-mêmes, qui se plaignent aussi de la vétusté de leurs bâtiments administratifs et de leurs logements.

Par Paul-Miki ROAMBA

Le Pays