LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Présentation des vœux : un « deal » des temps modernes

Publié le vendredi 12 janvier 2007 à 07h07min

PARTAGER :                          

Nous voici déjà en 2007, une nouvelle année où chacun souhaite le meilleur pour ses proches et ses amis. Quoi de plus normal lorsque l’on sait que nous avons besoin les uns les autres pour les combats et les défis qui se profilent à l’horizon !

Ainsi, il n’est pas superfétatoire qu’au-delà des individus, les membres des familles, des organisations, des entreprises, des institutions, voire des ministères se regroupent afin de se souhaiter la bonne année, de renforcer l’esprit réel de famille et/ou d’équipe dans le but de repartir sur le bon pied pour encore plus de victoires à la vieillesse de l’année qui vient de naître.

Au regard de toutes ces raisons, les cérémonies de vœux organisées tous azimuts avec fanfares et trompettes à l’appui sont excusables dans nos structures au Burkina Faso. Sinon, est-on vraiment obligé de participer à ces messes d’une autre époque qui, au fur et à mesure que les années passent, sont en voie d’être instituées comme des activités à part entière des institutions, des entreprises et structures de la place avec des budgets votés à cet effet ?

Quand on sait que la plupart du temps, la plainte, « les moyens font défaut... notre budget est mince... », est en passe de devenir une chanson dans la quasi-totalité des structures, il y a lieu de se demander l’utilité de ces cérémonies qui ressemblent fort à des séances de gaspillage, surtout quand les surfacturations s’invitent dans la fête ! L’on nous dira que ces cérémonies sont utiles car elles permettent aux entreprises, ministères et associations de faire leur bilan, de saluer ce qui a été fait de positif et de corriger ce qui a été mal fait afin de mieux envisager l’avenir.

Certes, mais n’existe-t-il pas d’autres cadres et instances plus sérieux et indiqués pour ces opérations ? A quoi servent alors les instances comme les Conseils d’administration des secteurs ministériels (CASEM) pour les ministères et les Conseils d’administration pour les entreprises et sociétés de la place ? Et puis, tout le monde le sait, aucune structure n’est pas assez folle pour publier ses contre-performances et ses points sombres lors d’une cérémonie de présentation de vœux !

Alors, on procède à une hypocrisie où on regroupe les travailleurs et autres associés, on leur peint un tableau agréable à regarder, les fait manger et boire, puis on les invite au travail. Le plus difficile est pour les médias à qui il est demandé de ne faire que de la publicité. En effet, chaque entreprise veut qu’on parle d’elle, qu’elle a fait du bon travail l’année écoulée et que celle qui s’annonce se présente sous de bonnes auspices.

Gare au journaliste qui insistera sur un point négatif d’une de ces entreprises, on le taxera de vouloir faire chasser l’administrateur ou le directeur de ladite structure ! Ainsi, chacun se tait chaque année, on se présente pompeusement les vœux en annonçant que l’entreprise progresse jusqu’à ce qu’un jour, on se réveille dans une situation de déconfiture.

Bref, il ne sert à rien d’organiser des cérémonies de présentation de voeux pour se tromper soi-même, tromper les travailleurs et les associés en tenant une langue de bois et en faisant des dépenses qui auraient servi à autre chose. L’esprit de famille et/ou d’équipe ne passe pas forcément par une cérémonie de vœux, mais par des actes que l’on doit cultiver chaque jour des 365 dont nous bénéficions gracieusement dans l’année.

Ali TRAORE

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique