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L’Aïd El Kébir ou Tabaski : Une communion pour les musulmans

Publié le jeudi 28 décembre 2006 à 06h52min

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Le 30 décembre 2006 tous les fidèles musulmans du monde se souviendront du sacrifice prophète du Ibrahim. Au Burkina Faso l’effervescence est très remarquable et suscite des angoisses pour les uns et engouement pour les autres. Cependant à quelle philosophie répond le sacrifice du prophète ?

Essentiellement l’Aid El Kebir ou la grande fête est la commémoration du sacrifice du Prophète prescrit dans l’Exégèse de l’Islam. En effet dans la Torah, la Bible ou le Coran ,Dieu dans son omnipotence et dans sa miséricorde a mis à preuve la foi du le prophète Ibrahim dans les textes le prophète durant son sommeil a reçu le message de Dieu (Allah) qui lui recommande de sacrifier son fils unique, Ismaël à la date du l’Aid qui équivaut au 12e mois lunaire dans le calendrier musulman (Hégire), qui est aussi le mois du pèlerinage à La Mecque.

Le prophète Ibrahim obéit pour montrer sa soumission à Dieu. Au moment de l’immolation, un ange envoyé par le Tout Puissant l’aurait arrêté et lui aurait fait sacrifier un mouton à la place de l’enfant.

Pour les musulmans Ismaël (le fils d’Ibrahim) est une image du croyant et Ibrahim lui-même est celles des croyants, il n’est nullement exempts de la punition de Dieu. En effe,t comme tout homme Ibrahim n’arrive pas à la perfection que Allah demande dans ses commandements à savoir : tu aimeras ton prochain comme toi-même, tu ne voleras point, tu ne regarderas pas avec envie la femme ou les biens de ton prochain.

Cependant Dieu qui est Miséricordieux a substitué au coupable l’homme une victime innocente, le mouton, qui a subi la punition. Ainsi, Allah par cet acte a laissé le message suivant aux fidèles croyants : en lui accordant leur confiance, ils sont sauvés comme le fils d’Ibrahim.

Au Burkina Faso tout le monde s’affaire à la réussite de cette grande fête de l’Aïd El Kébir. Les préparatifs vont bon train. C’est un jour où la coquetterie reste la règle. Hommes comme femmes vieux comme jeunes ou enfants sont impatients et inquiets. Qui pour résoudre l’angoisse des dépenses de la famille, qui pour avoir un habit neuf, qui pour être à la hauteur de sa chère moitié ou paraître la plus belle.

Au Sénégal il est de tradition à l’occasion pour certaines femmes mariées de distribuer des étrennes aux belles-mères et belles sœurs sous forme de tranches de viande prélevées sur l’animal du sacrifice. C’est pourquoi à l’approche de la Tabaski, la tension monte chez ces femmes gagnées par le souci de taper dans l’œil des proches de leur mari pour mieux se faire accepter.

Une tension que subit le mari contraint d’acheter le mouton le plus tôt possible pour rassurer sa tendre moitié d’une part et, de l’autre, lui permettre d’engranger des points au dépens de ses coépouses en rajoutant des habits les plus beaux et chers et des bijoux afin de rivaliser de gentillesse vis-à-vis de ses beaux-parents. Ce qui donne à voir au-delà de son caractère religieux une affaire de mondanité et de faire valoir.

Cette pratique n’est pas recommandée par l’Islam mais aide plutôt à entretenir de bonnes relations entre les familles du couple. Pourtant, il y a mieux à faire en donnant ces fameuses parties du mouton du sacrifice aux nécessiteux qui n’ont pas les moyens de perpétuer le geste du prophète Ibrahim. Même le non- musulman nécessiteux peut avoir sa part de viande du mouton de Tabaski selon ce que recommande Allah et l’esprit du partage qui est l’un des préceptes de l’islam.

En effet, Allah enseigne de diviser l’animal, une fois immolé, en trois parties : la première destinée à la consommation le jour de la fête, la deuxième à l’aumône et la dernière à être gardée. A 3 jours de la Tabaski qu’en est-il du marché du bétail ? Cette année il est difficile de dépasser deux carrefours sans voir des vendeurs ambulants de moutons. Les marchés de bétails grouillent de bêlements de moutons. Cependant le souci de bon nombre de familles dans le contexte de “Viima ya kanga” n’est pas là, mais le prix de l’animal.

Les prix varient entre 35 000 FCFA et 75 000 FCFA. C’est un avis d’un chef de famille que nous avons rencontré sur le marché de bétail de Tanghin (secteur n°23 de Ouagadougou). Pour lui « la fête de Tabaski » est un grand jour. Donc, on ne peut pas se permettre d’aller acheter un petit bélier de 30 000 - 35 000 F CFA pour la famille. Il faut au moins 50 000 FCFA et vous savez qu’actuellement tout le monde tire le diable par la queue ». C’est pour dire qu’au-delà de l’aspect festif, reste l’angoisse est une réalité tenace dans tous les foyers à quelque niveau que ce soit.

Par Issoufou MAIGA

L’Opinion

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