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Comité national d’Ethique : Cinq projets pour moraliser la vie publique

Publié le mercredi 27 décembre 2006 à 07h54min

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Le Comité national d’Ethique (CNE) a procédé vendredi 22 décembre 2006 à son siège à Ouagadougou, à la présentation officielle de cinq projets de code d’Ethique, en présence des représentants du gouvernement et de la commission de l’Union européenne.

Grâce à une subvention de l’Union européenne, le Comité national d’Ethique (CNE) a commis cinq experts nationaux pour élaborer des codes d’éthique et de déontologie dans cinq domaines : éducation, santé, administration générale, administration financière, forces de défense et de sécurité.

Les réflexions dirigées par Boubié Ambroise Neya, Robert Soudré, Dieudonné Yaméogo, Alexis Ouédraogo, Augustin Marie Gervais Loada, ont été remises officiellement à l’Union européenne le vendredi 22 décembre. Ces documents sont la concrétisation d’un projet en gestation depuis 2004.

Ces projets ont été financés à hauteur de 25% par l’Etat burkinabè et 75% par le Fonds d’appui à l’Etat de droit (FAED). Le président du CNE, le Ouidi Naba, a rendu hommage à tous ceux qui y ont contribué, pour leur esprit de sacrifice et de patriotisme et l’abnégation dont ils ont fait montre.

De ces différents rapports, il ressort que la démarche participative a été privilégiée. Ce sont les agents eux-mêmes qui ont déterminé les règles d’éthique auxquelles ils doivent se soumettre dans l’exercice de leur fonction.
Ils ont fait des propositions sur les obligations générales des différents corps et la pratique de la profession.

Des sujets délicats tels que l’affairisme, la disponibilité et l’intégrité de l’agent ont été abordés. Les travaux ont également porté sur des problèmes spécifiques à chaque domaine. Le secret médical, le refus des soins, l’euthanasie, la formation normale des enseignants et la prise en compte de l’aspect éducation, l’usage des armes par les militaires, leur devoir de protection et d’assistance.

Les associations professionnelles, les syndicats et diverses structures ont passé toutes ces questions au peigne fin.

De façon générale, il a été recommandé la mise en place de structures de suivi, pour veiller à l’application des textes. Pour ce qui concerne l’armée, le souhait des acteurs est que les textes soient vulgarisés et enseignés dans les centres de formation des forces de défense et de sécurité.

Les projets restent à être édités et diffusés. Pour le Ouidi Naaba, cette étape est soumise à l’adoption des codes par le gouvernement. “Le Comité national d’ethique souhaite que leur format, la présentation permettent un accueil favorable et qu’ils fassent obligatoirement partie du paquetage de tout nouveau fonctionnaire”, a-t-il déclaré.

Le secrétaire général du gouvernement et du conseil des ministres, Zakalia Koté estime que l’élaboration d’un code n’est pas une fin en soi. Pour lui, l’éthique se vit au quotidien et tous les domaines ne sont pas couverts. Aussi, en remettant des exemplaires à la représentante de l’Union européenne, Marie Noël Grell, il a souhaité que cette institution soit aux côtés des autorités burkinabè pour des travaux similaires sur d’autres domaines.

Le rapport 2002 du CNE a dépeint les dérives dans la vie publique. Le Premier ministre avait d’ailleurs interpellé le CNE, afin que des codes de bonne conduite soient édictés afin d’assainir et de moraliser la société burkinabè. C’est donc là, une réponse à une préoccupation nationale.

Assétou BADOH

Siwaya

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