Car nous savons que l’agriculture et l’élevage sont les mamelles de notre économie. La bonne coexistence des acteurs du monde rural ne peut que les galvaniser à mieux faire.

Mais tel n’est toujours pas le cas. Des conflits, agriculteurs - éleveurs endeuillent des familles dans nos villages. Le problème était cyclique, il est aujourd’hui permanent. Des premiers semis de la récolte aux cultures de contre-saison, le spectre des affrontements de la violence plane sur les agriculteurs et les éleveurs. Ainsi, les causes des bagarres sont connues et ne datent pas de nos jours. Elles prennent naissance dans la divagation des animaux qui broutent et dévastent des champs. Un premier niveau de conflit se situe entre le propriétaire des champs et le berger. Puis il s’élargit aux différents groupes sociaux.

Ceci aboutit à des confrontations ponctuées de batailles rangées à l’arme blanche, entre villages, entre ethnies. C’est aussi des plaintes déposées à la gendarmerie et des guerres de certificats médicaux. Les crises entre ces acteurs du monde rural peuvent être analysées à plusieurs niveaux.

D’abord, il y a la mentalité des différents acteurs : certains considèrent les autres de moins que rien. Le bétail ou les produits agricoles sont aux yeux de leurs propriétaires, plus importants que les êtres humains. Non, il faut que ça change, un bouf n’est jamais important qu’un être humain.

De même, les produits agricoles ne sont jamais dans un ordre de comparaison avec une vie humaine. Que cela change ! Ensuite, les animaux en divagation sont souvent confiés à des gamins qui ont de multiples difficultés du monde pour les maîtriser. Résultat, ce sont des champs dévastés et des dégâts incalculables.

Enfin, les conflits peuvent dans certains cas, être dus non - respect des zones de pâturage.

Toutefois, quelle que soit la situation, les conflits liés au foncier et celui de l’agriculteur - éleveur doivent être traités avec délicatesse et célérité, surtout s’il y a une perte en vie humaine. En Afrique « la terre est sacrée » « elle ne ment pas » dit-on. Il faut prendre garde à tout ce qui touche à la terre.

Tout le monde, urbain ou rural, intellectuel ou homme politique doit chercher des solutions. Ainsi, pour la gestion des conflits du monde rural, tous doivent s’impliquer pour apaiser, pour sensibiliser.

Parlant de sensibilisation, les partis politiques, les associations de développement sont attendus...

Les députés doivent aussi en dehors des campagnes électorales, mener aussi des campagnes, pas seulement pour engranger des voix mais aussi pour éduquer les masses paysannes. Car, le problème foncier existe un peu partout soit sous formes ouvertes ou latentes et de ce fait, les activités de prévention doivent être de mise.

Aussi, insistons sur le traitement juridique de ces conflits. La délicatesse et la célérité dans le traitement des litiges fonciers et litiges entre agriculteurs et éleveurs permettraient aux différents groupes de faire confiance à la justice, toute chose qui éviterait qu’ils se rendent justice.

Face aux multiples questions du foncier, la Réforme agraire et foncière (RAF) est beaucoup attendue. Mais quels qu’en soient les textes et documents, il faut un changement de mentalité, de comportement des différents acteurs du monde rural.

Boureima SANGA

Sidwaya