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Education : Halte au « mercenariat de la craie ! »

Publié le lundi 16 octobre 2006 à 07h17min

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S’il ya un phénomène qui prend de plus en plus de l’ampleur dans l’enseignement au Burkina Faso, c’est celui de la vacation où certains enseignants se sont quasiment transformés en « mercenaires de la craie ». Il est vrai, les textes n’interdisent pas la vacation au pays des Hommes intègres. Mais il y a tout de même des règles !

Parmi celles-ci, il faut noter qu’un enseignant des lycées et collèges a 18 heures de cours par semaine et celui des collèges (CEG) 22 heures de cours.

Aussi, un enseignant ne devrait pas se mettre à enseigner, comme vacataire, à sa tête sans une autorisation de sa hiérarchie. Après ces exigences, si un enseignant remplit son contrat vis-à-vis de son administration et qu’il a encore de l’énergie à revendre, « alléluia », il peut tenter d’arrondir ses fins de mois par la vacation. Est-ce le cas sur le terrain ?

Fort malheureusement non ! La plupart des enseignants vacataires n’ont pas d’autorisation. Demandez-leur pourquoi, ils vous diront que la vie est chère et qu’ils le font pour survivre. Avec de tels enseignants, peut-on s’attendre à un enseignement de qualité ? Un simple exemple. Un enseignant qui a 18 heures et/ou 22 heures de cours par semaine et qui donne huit heures de vacation dans le privé, peut-il être efficace dans le public ?

Tenez-vous bien, il y a des enseignants qui donnent cours, par exemple, au lycée Phillipe-Zinda-Kaboré de 7 heure à 9 heures et qui doivent être à Saaba à 10 heures pour la vacation. Dans ce cas, le choix et clair, tant pis pour les élèves de la première heure. Ils perdront 30 à 40 minutes. De toutes les façons, c’est le public, c’est l’Etat, ce n’est pas grave, le salaire est assuré.

Ce qui n’est pas le cas au privé d’où l’exigence pour « notre cher vacataire » d’être à l’heure ! L’inquiétude, c’est que quand il s’agit de la vacation ou selon leur terme du « Kaba fooro », l’enseignant est motivé, il fait tout pour ne pas rater ses heures, souvent au détriment de ce pourquoi il a été recruté.

A qui la faute ? Le système entier doit être revu. En effet, le ministère de tutelle doit mieux gérer ses ressources humaines, éviter la pléthore des enseignants dans les zones urbaines, être plus regardant sur la présence des enseignants dans les classes.
Du reste, c’est chaque enseignant qui doit faire son examen de conscience. « La vacation n’est pas interdite, mais en étant débordé, est-ce que je fais bien mon travail ?

Est-ce normal de passer à la Banque à la fin du mois pour toucher un salaire que je ne mérite pas ». Bref, le « mercenariat de la craie » ou la course effrénée vers la vacation est un mal de l’enseignant public. Ce phénomène porte un coup d’une façon ou d’une autre à la qualité de l’enseignement au Burkina Faso.

Ali TRAORE

Sidwaya

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