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Culture du coton transgénique : Le Burkina Faso dans la danse

Publié le jeudi 28 septembre 2006 à 08h14min

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Champ de coton OGM à Boni

Le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Salif Diallo a visité la ferme expérimentale de la Société burkinabè des fibres textiles (SOFITEX) située à Boni dans la province du Tuy.

Il y est allé constater de visu la production du coton transgénique communément appelé « coton OGM » qui est du même coup officiellement lancée au Burkina. Les quatre parcelles visitées ont chacune une superficie de 3600 m2. Le coton conventionnel en couvre deux et les deux autres sont occupées par du coton OGM. 

Le chef du programme coton de l’INERA, Oula Traoré qui a dirigé la visite des parcelles a confié au ministre Salif Diallo : « Nous avons travaillé cette année avec des variétés burkinabè, la STAM 59 et la FK 290, qui ont été transformées.

On les compare par rapport à la technologie traditionnelle du producteur qui utilise six traitements à l’hectare tout au long du cycle du cotonnier ». Ces variétés, en conventionnel, ont un potentiel de 3,5 à 4 tonnes à l’hectare.

D’après M. Traoré, le coton transgénique offre un plus pour contrôler les ravageurs si bien qu’ « on peut s’attendre à atteindre ce potentiel ». Cependant, précise-t-il, « c’est une plante et il y a tout un itinéraire technique à suivre. Il ne suffit pas de jeter la graine pour se dire que tout est gagné ». En termes clairs, les travaux classiques se font dans la parcelle de coton OGM, de même que les labours, l’apport en engrais. Seulement, on n’a plus que deux traitements au lieu de six comme c’est le cas avec le coton conventionnel.

Il faut rappeler que le Burkina a opté d’aller dans le coton transgénique en 2003. Depuis lors, les expériences ont été réalisées avec des procédures bien établies, respectées par la SOFITEX sous le contrôle de l’INERA. « Pendant ces années, nous avons observé, suivi la production du coton transgénique pour voir les différentes réactions », a rappelé le ministre Salif Diallo. Et de préciser : « aujourd’hui, nous sommes dans le Tuy pour vérifier de façon concrète et pratique cette production ».

Visiblement convaincu, il a affirmé à la fin de la visite que « le coton OGM est une production d’avenir en ce sens qu’elle va réduire les coûts de production pour les paysans en éliminant quatre des six ravageurs du cotonnier qui existent au Burkina. Selon les chercheurs, cela fait une économie de 36 000 F CFA par hectare. En outre, au lieu de six traitements, le producteur n’en fera plus que deux sur un hectare ».

Par ailleurs, le ministre est convaincu que « cela est une réponse que nous apportons à la situation mondiale de la filière du coton, étant donné que les négociations dans le cadre du cycle de Doha ont échoué le 26 juillet 2006. En termes clairs, cela signifie que les cours mondiaux du coton vont continuer à plonger et des pays comme le Burkina Faso n’ont pas d’autre alternative que de réduire les coûts de production d’une part et d’autre part, de chercher des voies de transformation locale de leur coton ».

Le ministre Salif Diallo est d’autant plus confiant que « le problème des semences ne se pose pas. Elle sera produite au Burkina Faso ». C’est pour cela que, sans hésiter, il a officiellement déclaré que le coton OGM est lancé au Burkina. Et dès l’année prochaine, les cotonculteurs burkinabè auront à leur disposition les semences de ce coton transgénique.

noter que pendant cette visite, le ministre Salif Diallo avait à ses côtés le ministre délégué, chargé de l’Agriculture, Bonoudaba Dabiré, le délégué général du Centre national de recherche scientifique et technologique (CNRST), Basile Guissou, du directeur de l’INERA, Gnissa Konaté, du conseiller technique du DG de la SOFITEX, Hamdine Bâ, le directeur du développement de la production cotonnière à la SOFITEX, Georges Yaméogo.

En marge de cette visite, le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques était dans le bas fond de Mamboué, toujours dans le Tuy, un site de production du Projet riz pluvial. Il a encouragé les producteurs (109 hommes et 71 femmes) de ce village qui ont aménagé 25 ha de riz. Par ailleurs, il leur a promis divers appuis tout en demandant aux jeunes de s’investir pour la réussite de la culture du riz à Mamboué.

Urkbain KABORE

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 1er octobre 2006 à 10:34, par Michel En réponse à : > Culture du coton transgénique : que c’est triste

    Et voila, comme d’autre pays avant lui, le Burkina est parti pour une mauvaise expérience. Le coton transgénique indien meurt sur pied et les paysans désespérés par les coûts et les pertes de productivité se suicident..... Sans compter que des semences burkinabè sont maintenant brevetées par une firme américaine. En route là aussi pour la dépendance totale....

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