LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Education :Les réalisations du PASEB, une bouffée d’oxygène

Publié le vendredi 26 mars 2004 à 07h23min

PARTAGER :                          

Depuis le début de l’année 2004, Sidwaya a initié une série d’articles sur les activités du Programme d’appui au secteur de l’éducation de base, 8e FED (PASEB). Après avoir sillonné plusieurs localités du Burkina pour visiter les réalisations, nous mettons le dernier cap sur la région du Nord.

Fidèle à sa philosophie d’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants, la coordination régionale du PASEB a bénéficié de plusieurs infrastructures.

Il s’agit notamment des logements de maîtres, des locaux de la DREBA, des DPEBA du Loroum et du Soum (maintenant rattachées au Sahel), des tables-blancs, des malettes pédagogiques, etc. A l’instar des régions de la boucle du Mouhoun et du Centre-Ouest couvertes par le PASEB le Nord a commencé à être bénéficiaire de ces actions depuis 1999. Les provinces du Loroum et du Soum ont connu une augmentation de leur rendement scolaire grâce aux multiples contributions du PASEB a expliqué Poko Moctar Zallé, gestionnaire assistant de la structure dans la région du Nord.

De par le passé, le Soum et le Loroum du fait de leur adversité climatique, étaient boudés par les enseignants et certains fonctionnaires de l’Etat. Ceux qui se voyaient affectés dans ces zones de sécheresse considéraient cela comme une sanction administrative. Depuis l’implantation du PASEB, 207 logements de maîtres sont construits, 69 autres réhabilités, 4 logements d’inspecteurs réalisés. Quant aux écoles, 51 ont connu une réhabilitation et deux centres d’éducation de base non formelle (CEBNF) sont à jour.

Le gestionnaire assistant explique que 40 logements sont en chantier.

En outre, les inspections équipées ont bénéficié également de centre d’hébergement pour les enseignants en déplacement. Les enseignants de Gargaboulé, Petega dans le Soum en passant par Kobo, Hitté dans le Loroum n’ont plus de cauchemar sur le plan logement. Ils sont dans des bâtiments entièrement neufs.

Le DREBA du Nord, Moumouni Ouédraogo affirme que le taux de stabilité des enseignants dans la zone dépasse largement 70 %.

C’est dire que peu d’enseignants désirent quitter les écoles couvertes par le PASEB.

Un président de parent d’élèves de Titao manquait visiblement de mots pour exprimer sa satisfaction. Pour lui les bœufs, les ânes et le matériel aratoire donnés à leur école par le programme leur permettent d’exploiter des champs pour renflouer le magasin de l’école. Les produits de ces récoltes sont utilisés pour nourrir les élèves. Même si la présence de Cathwell se fait de plus en plus rare les récoltes des champs entretiennent les cantines endogènes. On estime la contribution du PASEB à 100 bœufs, 50 ânes, des ballons et autres matériels de distraction.

A You Bouksaka, à Golonga, à Pobé Mengao, etc., les associations des mères-éducatrices utilisent ces matériels pour aider les élèves et les enseignants.

Les sensibilisations sur l’hygiène, l’assainissement aussi bien aux parents qu’aux élèves sont d’un apport considérable a expliqué Adama Kaboré point focal du PASEB dans le Loroum.

La situation institutionnelle a connu une nette amélioration dans les DPEBA avec l’appui en matériel didactique, en carburant et en moto pour les déplacements. Bref beaucoup d’appuis existent et il appartient au PDDEB de bien gérer les acquis, car le PASEB mettra la clef sous le paillasson en décembre prochain.

Emmanuel BOUDA


Des acteurs font l’état des lieux des réalisations

Moumouni Ouédraogo, DREBA du Nord

Au démarrage du PASEB, deux provinces étaient prises en compte à savoir le Loroum et le Soum.

Ces provinces étaient retenues à cause du fait qu’elles ont un faible taux de scolarisation dû à plusieurs facteurs notamment la précarité des enseignants, la mentalité des populations. Le PASEB en s’installant avait pour objectif l’amélioration des conditions de vie des enseignants en vue de faciliter leur sédentarisation. Aussi, convaincre les parents pour qu’ils puissent adhérer à l’école.

A l’heure actuelle, presque chaque école bénéficie des logements. Ceux qui sont en état de délabrement sont réfectionnés ou en voie de l’être.

Il y a eu une nette amélioration au niveau de la fréquentation et du maintien des enseignants à leur poste. On a constaté que le taux d’admission a augmenté notamment au niveau des filles la réticence a baissé.

La sensibilisation des parents, la réalisation des infrastructures encouragent les parents à s’intéresser à l’école.

Le souhait aurait été que le PASEB couvre toute la région, mais ce qui est déjà fait nous donne un motif de satisfaction. Le taux brut de scolarisation qui était de 30,2 % au Loroum est passé à 42,95 %, soit une augmentation de 12,4 %. C’est encourageant même si on n’est pas totalement satisfait. Notre objectif c’est la scolarisation à 100 %.

Par ailleurs, je tiens à souligner que les écoles avec hangar sont en réalité des classes supplémentaires dues au recrutement massif de cette année. Il a été dit de ne renvoyer aucun enfant candidat à l’inscription avec la prise en charge par le ministère de la cotisation des parents d’élèves au niveau des filles et la fourniture d’un kit scolaire chez les enfants de CP1.

En attendant on a fait des classes en paillote pour abriter tous les élèves.

Le PASEB prenant fin, nous souhaitons que le PDDEB puisse prendre le relais pour atteindre les objectifs fixés par le ministère.

Poko Moctar Zallé, animateur gestionnaire PASEB du Nord

Compte tenu de l’organisation que nous avons mise en place qui répond à une stratégie globale déjà pensée, beaucoup de défis ont été relevés.

D’abord, c’était la mobilisation sociale. Personne ne devrait rester indifférent dans l’intervention du PASEB, en commençant par les autorités administratives, coutumières, les acteurs de l’éducation, les ONG dans l’Education. L’objectif était de faire en sorte que tout le monde y participe. Nous avons mis des techniques de mobilisation en place.

Les maîtres sont aujourd’hui satisfaits d’avoir des logements, les parents d’élèves qui travaillent pour produire des vivres pour les élèves sont satisfaits des équipements.

C’est vrai, nous n’avons pu couvrir tous les besoins, mais la communauté-éducative est satisfaite. Pour le volet construction de logements, nous sommes allés à plus de 100 %. Pour les réhabilitations 80 à 90 %. Naturellement chaque année, des écoles ouvrent leurs portes, ce qui fait que ces pourcentages sont relatifs.

Ce qu’il y a lieu de faire c’est de poursuivre ces actions déjà initiées par le PASEB. Ainsi le PDDEB pourrait partir de ces acquis engrangés pour mieux s’implanter.

E.B.
Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique