"Des centaines de voyageurs meurent chaque année sur les routes burkinabè souvent à cause de la non disponibilité d’un secours professionnel aux passagers sinistrés.

Le phénomène du trafic des enfants mineurs ne cesse de prendre de l’ampleur. A cela, s’ajoute la recrudescence du grand banditisme avec son scénario de braquage et de crimes horribles". Fort de ce constat amer, le Syndicat national des transporteurs routiers de voyageurs du Burkina Faso (SNTRV-B) a décidé à son congrès du 07 mars dernier de lutter activement contre l’insécurité routière. Son secrétaire général, Bonaventure Kéré, a révélé que des complicités existent tant au niveau des transporteurs qu’au sein des voyageurs. "Cette situation interpelle les responsables des transporteurs. Il est de notre devoir de discipliner le transport mixte au Burkina Faso". C’est dans ce cadre que "l’état de chargement" a été instauré dans les gares routières en vue d’apporter un "secours obligatoire aux voyageurs".

Identifier tous les passagers à l’embarquement

L’état de chargement permet au transporteur de disposer d’un document de base pour les réclamations éventuelles liées aux passagers ou à l’assureur. Il vise à détecter les chargements hors gare qui affectent aussi bien les recettes des sociétés de transport que la sécurité des passagers. Ce qui contribuera fortement à combattre les surcharges des véhicules de transport routier.

"L’état de chargement aidera à identifier tous les voyageurs au départ des véhicules et à freiner la migration des délinquants et le trafic des enfants mineurs au Burkina Faso", indique le promoteur de "Secours voyages", M. Alassane Koanda, 3e vice-président du SNTRV-B. Un département ambulancier avec des agents formés serait en éveil pour apporter les premiers soins aux passagers sinistrés et éventuellement les évacuer. L’objectif étant, selon M. Koanda, de disposer d’un secours effectif et efficace sur toutes les lignes de transport du pays.

"Secours voyageurs" a l’ambition de mettre sur pied un vaste réseau d’information sur le grand banditisme et le trafic des enfants afin de rendre plus réelle la collaboration entre les forces de l’ordre et les transporteurs.

"Aucun réseau officiel de trafic des enfants n’a été à ce jour démantelé dans notre pays", confie le 3e vice-président du SNTRV-B. Chaque voyageur devra exiger son inscription sur l’état de chargement avant l’embarquement. La figuration sur ce document n’entraîne aucun frais supplémentaire pour le voyageur détenteur du titre de voyage. D’un montant de deux cents (200) francs CFA par personne valable pour 24 heures et sur une seule destination, le coût du secours éventuel est imputable sur les recettes du transporteur.

Des municipalités comme celle de Ouagadougou ont déjà donné leur approbation à l’instauration de l’état de chargement. "Ce document marque le début de l’organisation du transport de voyageurs par ses acteurs et apporte un nouveau mode de gestion du passager permettant de réunir suffisamment d’éléments susceptibles d’aider à la prise en charge de l’usager en cas de sinistre et prendre des mesures idoines contre certaines pratiques illicites", estime le conseil municipal de la commune de la capitale.

Jolivet Emmaüs Sidibé
PAG BELEGUEM
Sidwaya