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ACTION SOCIALE : Le ministre dénonce les "contre-vérités" du Syntas

Publié le mercredi 24 mars 2004 à 10h15min

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La ministre
Mariam Lamizana

Le secrétaire général du ministère de l’Action sociale et de la
solidarité nationale, Delphine Barry, réagit aux "multiples écrits"
du syndicat national des travailleurs de l’Action sociale (Syntas)
qui comportent des "contre-vérités et des propos mensongers".

Depuis un certain temps, des écrits du syndicat national des
travailleurs de l’Action sociale (SYNTAS), font la une des
journaux de la place, décrivant une situation, semble-t-il,
détériorée et sans pareille dans l’histoire du ministère de
l’Action sociale et de la Solidarité nationale (MASSN).

Il est
même question d’Etat d’exception dans le ministère. Ces
abondantes publications ont été relayées par une déclaration
d’un comité dit de femmes du SYNTAS, à l’occasion du 8 mars
2004, Journée internationale de la Femme (cf. le journal le Pays
n°3079 du 09 mars 2004 à la page 7).

Ces multiples écrits qui traduisent la vitalité de la liberté
d’expression des citoyens ne nécessiteraient pas forcément une
réaction de la part de notre département, s’ils ne comportaient
pas des contrevérités et des propos mensongers.

La présente voudrait, par respect pour l’opinion nationale,
restituer les faits et donner l’information juste, notamment en ce
qui concerne les affectations dont il est question dans les écrits
du SYNTAS.

En rappel, le syndicat avait déposé en octobre 2003, un préavis
de grève relatif à une plate-forme revendicative en dix points,
objet de la grève de 72 heures les 19, 20 et 21 novembre 2003,
en plein mois de la solidarité nationale organisé par le
ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale.

Pourtant, le ministre avait, et ce à la connaissance du SYNTAS,
instruit toute les structures concernées par les questions et
préoccupations soulevées par la plate-forme, d’apporter selon
leur domaine et compétence, des éléments de solution.

Pour donner l’information récente aux travailleurs sur l’état
d’avancement de chacun de ces points de revendication déjà en
cours de traitement, une rencontre d’information présidée par le
ministre, s’est tenue le 6 novembre 2003. Ce jour, tous les
participants de bonne foi, peuvent témoigner de la désinvolture
et des attitudes qu’on se garderait de qualifier ici, dont a fait
montre, le secrétaire général du SYNTAS, à l’égard des autorités
du ministère.

Une semaine environ après cette rencontre, une autre rencontre
de concertation a été proposée au bureau du SYNTAS pour le 17
novembre à 16 h, par lettre n°0724/MASSN/SG du 17 novembre
2003, qui a décliné l’offre en évoquant d’autres engagements
non flexibles. A l’évidence, après les engagements honorés
ailleurs, nous nous attendions à une réaction de la part du
syndicat, ce qui n’a pas eu lieu.

"Les clés chez eux à domicile"

Pour revenir au problème spécifique des affectations
consécutives à la grève des 19, 20 et 21 novembre 2003, quelle
est la réalité des faits ?

D’emblée, il faut préciser que si le droit de grève est reconnu et
garanti aux travailleurs, l’administration se doit de gérer les
conséquences de cette grève et de prendre les mesures jugées
opportunes. En effet, comment admettre que des agents
assumant des responsabilités administratives, (les
responsables de garderies populaires), parce qu’ils vont en
grève :
condamnent les locaux et emportent les clés chez eux à
domicile, empêchant les autres encadreurs ne souhaitant pas
observer la grève, de faire leur travail ? Ces derniers pouvaient
continuer à s’occuper des enfants pendant l’absence des
responsables grévistes. N’est ce pas priver ces agents de leur
droit de ne pas aller en grève, en fermant les classes et les
portails ? Si observer la grève est un droit, il faut admettre pour
les autres le droit de ne pas aller en grève et ne pas prendre en
otage les structures administratives, par la condamnation des
locaux ;
- mettent des écriteaux devant les entrées des garderies pour
avertir de leur fermeture pendant les trois jours (garderie
populaire du secteur n°11, Ouidi, etc.)
- privent les enfants de ces garderies, eux aussi de leur droit
d’apprentissage le mercredi 19 et le vendredi 20 novembre ?

Par la suite, il est évoqué la question du préjudice que les
enfants allaient subir à cause de l’affectation des responsables
de garderie, le souci de ce préjudice devait être observé depuis
la grève, en permettant un service minimum, notamment la
latitude pour les non-grévistes de pouvoir accéder aux locaux
pour faire leur travail.

C’est en réaction à ces attitudes des agents que les affections
ont été opérées. Pouvions-nous, au nom du respect du droit de
grève, rester indifférents à l’endroit de tels agents qui ont
manifestement pris l’administration en otage et refusent
d’assumer les obligation administratives dues à leur niveau de
responsabilités ?

Il est primordial pour nous, que l’autorité de l’administration ne
soit pas bafouée. Nous, nous sommes soucieux de résultats
pour ces enfants, et nous savons que les parents, en
investissant dans l’éducation de leurs enfants, attendent
beaucoup de nous en nous les confiant.

Au demeurant, la plupart de ces agents qui ont été mutés (ils
restent tous dans la commune de Ouagadougou), ont reconnu
leur faute et même demandé l’indulgence des autorités du
ministère, à la faveur de leur ignorance quant à la relation entre
la grève comme un fait individuel et la fermeture des locaux
comme un geste inapproprié. (audience du 19 janvier 2004 au
cabinet du secrétaire général ayant connu la participation de
deux responsables de garderie et quatre membres de comités
de gestion).

Par ailleurs, pour le SYNTAS, "les autorités du MASSN,
traduisent par ces affectations leur manque d’intérêt pour les
enfants...". Nous ne comprenons pas ce qu’on veut insinuer par
ces propos, mais nous devons dire que ces agents mutés
n’assurent pas directement l’encadrement des enfants, en ce
sens qu’ils ne tiennent pas les classes, mais sont plutôt
chargés des questions de gestion administrative et financière.

La prétendue perturbation due à un mouvement de ces
responsables en cours d’année scolaire, n’a donc aucune
incidence pédagogique sur les enfants ?
Il faut peut-être accepter qu’il soit dit ici que des intérêts
inavoués mis en jeu par ces affectations sont les raisons
profondes de toute cette agitation. Toujours au sujet de ces
affectations, le SYNTAS écrit : "Pour se donner conscience, les
autorités du MASSN affirment que ces affectations sont une
instruction du premier ministère et que le chef de l’Etat y tient".

"esprit calomnieux"

Ces propos graves que le SYNTAS nous attribue ne s’appuient
sur aucun fondement, mais relèvent de l’esprit calomnieux et de
la volonté de délation des auteurs. Sinon, comment un
responsable de département ministériel, disposant de larges
prérogatives pour les affectations des personnels, peut-il tenir
un tel langage et déporter sur les plus hautes autorités du pays,
un tel affront ?
Nous laissons l’opinion apprécier.

En ce qui concerne le point relatif à la mise à disposition
d’agents grévistes du MASSN au profit du MATD, il faut
comprendre ceci : la commune de Ouagadougou a créé depuis
quelques années, une direction de l’Action Sociale et de
l’Education. Elle a sollicité et obtenu du ministère, une mise à
disposition d’agents pour l’accomplissement de la mission de
cette direction.

Depuis deux ans, trois (03) de ces agents ont
rejoint le ministère pour diverses raisons (nomination,
admission à un concours professionnel et problème de santé
familiale).

Malgré le déficit récurrent d’agents, c’est pour combler un peu
ce marque, qu’un agent a été mis à la disposition du MATD au
profit de la Mairie de Ouagadougou. Cette affectation n’est pas
un fait isolé, mais est la suite d’une série de mises à disposition
d’agents auprès de certaines structures dont la Croix Rouge
burkinabè, l’Arche de Nongre Massom, CMA de Pissy, pour ne
citer que ceux-là, et le début d’un processus de mise à
disposition d’agents auprès de la mairie dont les besoins ne
sont même pas couverts par l’affectation du premier agent. Du
reste, cet appui de l’Etat aux collectivités locales s’inscrit dans
l’esprit et la lettre de la mise en oeuvre de la décentralisation en
cours dans notre pays.

En lisant le SYNTAS sur ces affectations, il y a même lieu de se
demander si, dans un tel contexte d’agitation, le droit est
reconnu à l’Administration de procéder à tout moment, pour les
nécessités de service, à des aménagements internes et entre
départements ministériels.

En conclusion , nous disons ceci :

Le bien-être des populations en général et celui des travailleurs
de l’Action sociale de façon spécifique, ne peut préoccuper
quiconque plus que les premiers responsables du département
, tous les travailleurs sociaux de formation. Nous en avons
hautement conscience.

"Complexité des problèmes"

Mais sachant la complexité des problèmes et les difficultés à
trouver rapidement les solutions adéquates, nous avons
toujours privilégié la logique participative de tous. car, il est
indéniable que si l’approche des questions peut parfois être
divergente, l’implication effective de tous, notamment les
partenaires sociaux que les syndicats, est un passage
nécessaire dans la recherche des solutions, surtout aux
problèmes spécifiques des travailleurs.

Nous en voulons pour
preuves, les discussions menées ensemble
(Gouvernement/syndicat), lors des rencontres de notre
ministère, avec les ministères des finances et du Budget et de
la Fonction publique et de la réforme de l’Etat, sur les dossiers
des indemnités et la résolution du dossier de la 31e promotion
de l’Ecole nationale de service social de Gaoua, qui ont abouti à
la satisfaction des travailleurs. C’est cette démarche que nous
privilégions et que nous entendons promouvoir.

Toutefois, lorsque les problèmes portés à la connaissance des
lecteurs par le SYNTAS prennent la forme d’un réquisitoire à
tendance dilatoire, nous ne pouvons nous inscrire dans cette
logique peu favorable à la concertation et au dialogue fructueux,
démarche qui ne grandit ni les auteurs ni les victimes.
Pour notre part, nous pensons que, continuer à s’expliquer par
voie de presse ne sera pas notre méthode.

Nous estimons que
le SYNTAS pourra continuer à remplir les colonnes des
journaux, mais nous les attendrons à la table de concertation et
de dialogue, si nous sommes tous animés du souci de la
bonne gouvernance dans ce ministère.
Nous restons donc disponibles pour le dialogue et la
concertation entre parties, respectueuses chacune vis-à-vis de
l’autre.

Conséquemment, nous souhaitons que notre partenaire
revisite ses méthodes d’action tournées vers les déclarations
distillant des contrevérités et tendant à donner l’impression
d’une opposition tendue entre les autorités du ministère et le
syndicat , tout ceci dans une attitude irrespectueuse à leur
égard ?. De toute évidence, ce n’est à l’honneur de personne.
Respectons les lecteurs en portant à leur connaissance des
informations justes et dignes de foi.

Le secrétaire général

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