C’est au poste de barrière de pluie (souvent utilisé pour des contrôles de police) à la sortie Est de la ville, axe Pouytenga-Bilanga, que les deux douaniers ont été agressés. Comme de coutume, les deux agents s’y étaient postés pour des contrôles de routine.

Selon le commandant de la brigade de gendarmerie de Pouytenga, c’est aux environs de 20 heures (ce vendredi 4 août 2006), qu’il a été alerté par un coup de fil venant de la brigade de douane de Bogandé. Arrivés sur les lieux, la gendarmerie découvre deux douaniers gisant dans leur sang, grièvement atteints par des balles de fusils calibre douze.

Les victimes ont pour noms Loré Marcel et Kanzié Sié, tous deux douaniers de la brigade mobile de douane de Bogandé. Vu la gravité de leur état, la gendamerie décide aussitôt de leur évacuation à l’hôpital Yalgado Ouédraogo à Ouagadougou. Le Centre médical de Pouytenga manquant d’ambulance, c’est finalement par le véhicule personnel du CB que les victimes seront évacuées.

Tous les deux arriveront au moins à Ouagadougou mais l’un deux, en l’occurrence Kanzié Sié atteint à la poitrine ne survivra pas. La douleur se lisait sur le visage du commandant de la brigade (CB) de gendarmerie de Pouytenga qui nous a reçu. « Nous n’avons pas encore assez d’éléments d’informations, donc pas de conclusion » nous lancera-t-il. Mais déjà le CB déplore une chose : le mutisme de la population.

Et il a raison. La barrière de pluie, où a eu lieu le drame, n’est pas hors de la ville. Tout autour, il y a des habitations. Certainement, ce drame ne pouvait se passer à cette heure (20 heures) sans témoins. Malheureusement, personne n’accepte ouvrir la bouche. Même les vendeuses qui ont abandonné leurs bancs refusent de passer à la brigade les récupérer.

C’est dire que pour l’instant on ignore l’identité des agresseurs ou de l’agresseur. Si la gendarmerie ne privilégie pour l’instant aucune piste, des informations qui circulent en ville, elles créditeraient beaucoup plus la piste d’altercations avec des commerçants fraudeurs. Il semble que la même nuit peu avant le drame, un individu, probablement un commerçant, y aurait eu maille à partir avec les deux douaniers.

Dans tous les cas, la vie de l’un des agents étant hors de danger, la gendarmerie a mille chances de faire toute la lumière sur ce drame. Mais en attendant c’est la psychose dans la commune de Pouytenga. Et malgré la présence des forces de l’ordre qui ont quadrillé le secteur, le quartier s’est vidé de ses populations le vendredi nuit.

Onésime Aké Loba LANKOANDE (Onesimeakelohoyahoo.fr)

AIB/Koupèla