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Musulmans francophones : Le IVe colloque s’érige contre l’islamophobie

Publié le lundi 7 août 2006 à 07h22min

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Tariq Ramadan

Sous l’égide de la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB), le IVe Colloque international des musulmans de l’espace francophone (CIMEF) s’est tenu du 4 au 6 août 2006 à Ouagadougou en vue de débattre du rôle et de la place de l’islam dans le monde.

Après Abidjan en 200, Cotonou en 2002 et Niamey en 2004, Ouagadougou a abrité la IVe édition du Colloque international des musulmans de l’espace francophone (CIMEF).

Manifestation de grande envergure, le CIMEF, est né de l’initiative des cadres musulmans de l’espace francophone d’Afrique, d’Europe, d’Asie et d’Amérique désireux d’enrichir leurs expériences et de promouvoir le dialogue et les échanges interculturels entre leurs pays respectifs.

De façon concrète, le CIMEF vise à faire le point sur les questions primordiales engageant l’avenir des musulmans et de leur environnement. Il s’agit également pour les musulmans de réfléchir entre acteurs afin de trouver des solutions à même de rendre plus confraternelles, les relations entre les musulmans et leurs frères des autres religions.

Ainsi, le CIMEF de Ouagadougou, qui a reçu plus de 200 participants provenant d’une vingtaine de pays en majorité francophones s’est penché sur le rôle et la place de l’Islam dans le monde. A ce titre le thème choisi à savoir, « De l’islamophobie au choc des civilisations : défis et enjeux », est plus d’actualité.

Et cela, d’autant plus que depuis les attentats du 11 septembres 2001 aux Etats-Unis, les attitudes islamophobes n’ont cessé de se répandre partout dans le monde. Le terrorisme est alors attribué à l’Islam qui se voit étiqueter comme religion intégriste et intolérante cherchant à dicter sa foi et sa loi dans un monde de plus en plus tourné vers la modernité, la libeté et la laïcité. A titre d’exemple, les participants ont déploré les caricatures de certains organes de presse européens, assimilant le prophète Mahomet à un terroriste. Ainsi, selon le secrétaire général de la Fédération des associations islamiques (FAIB), Souleymane Compaoré, les musulmans doivent prendre leur responsabilité en jouant un rôle d’apaisement et de promotion de la tolérance entre les peuples du monde. C’est là, tout le sens de l’Islam qui signifie paix. A l’heure où tonnent les canons au Liban, provoquant morts, ruine et désolation, Souleymane Compaoré a invité les participants à élever une prière fervente en direction du Tout-puissant afin qu’il fasse intervenir un cessez-le-feu pour atténuer les souffrances des peuples libanais et palestiniens. L’islamologue Suisse, Tariq Ramadan qui a rehaussé de sa présence ce colloque, pense que la situation actuelle que traverse le Proche-Orient nourrit l’idée selon laquelle il y aurait d’un côté l’Islam et l’autre, l’Occident. « Il est inadmissible que des civils libanais et palestiniens meurent et que personne ne réagit », a-t-il déclaré. Pour cela, tout comme Souleymane Compaoré, l’islamogue, pense que les musulmans doivent prendre leur responsabilité en luttant contre la « nouvelle forme de racisme » qu’est l’islamophobie. Garder le silence, c’est de son avis être complice.

Le ministre chargé des relations avec le parlement, Adama Fofana, a quant à lui, invité les musulmans à une véritable introspection en ce qui concerne leur positionnement face aux défis du monde demain. Il est temps, a-t-il conclu, que le monde soit débarrassé des peurs et des méfiances.

Fatouma Sophie OUATTARA
Nayalgdo Paul SAWADOGO (stagiaire)


Don de véhicules pour faciliter les prêches des associations musulmanes...

Dans l’après-midi du vendredi 4 août 2006, le président de la Communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF) a remis neuf véhicules flambant neuf, aux responsables des Associations islamiques du Burkina.

Après l’inauguration de la mosquée de Moymbin, dont il a lui même financé la construction et l’équipement, le président de la communauté musulman a fait un don de matériel roulant aux leaders des neuf principales associations islamiques du Burkina.

Les associations, Itihade, Sunnite, Tidjania, AEEMB, CERFI, la Communauté musulmane du Burkina et son bureau régional de Bobo, le grand Imam de Ouagadougou et El hadj Sanoussi ont eu chacun un véhicule 4x4.

Le coût total de ces véhicules s’élève à plus de 190 millions de nos francs. L’objectif selon le donateur El hadj Oumarou Kanazoé, est d’apporter un soutien aux principaux acteurs qui œuvrent inlassablement au rayonnement de l’islam au Burkina. Le donateur, dit avoir couru les marchés et yaar à pied à la recherche de l’argent.

Dieu lui en a donné. Ainsi, le but de ce don de matériel roulant est de faciliter le déplacement des principaux dignitaires afin d’exécuter leurs activités religieuses. Au nom des bénéficiaires, El hadj Boubacar Sana a remercié le donateur pour son don « au nom de Dieu et de l’Islam ». Pour le vice-président de la Communauté musulmane du Burkina, El hadj Adama Sakandé, un des bénéficiaires , ce moyen de déplacement est capital car il leur permettra de sillonner avec facilité les quarante cinq (45) sections de la communauté musulmane installées à l’intérieur du Burkina.


Inauguration de la mosquée de Naaba Roulougou

La mosquée de Moymbin, secteur n°3 de Ouagadougou a été inaugurée, vendredi 4 août 2006. Elle est « l’héritière » de la plus vieille mosquée de la capitale.

Construite pour la première fois, il y a 325 ans par le Mogho Naaba Roulougou, la mosquée de Moymbin (au secteur n°3) a été reconstruite par El hadj Oumarou Kanazoé. L’inauguration a eu lieu vendredi 4 août 2006. Ce, en présence des chefs religieux, des Imams, du représentant du gouvernement et celui du Mogho Naaba.

Le nouveau édifice ayant une possibilité d’extension à niveau est entièrement financé par le président de la Fédération des associations islamiques du Burkina, El hadj Oumarou Kanazoé à hauteur de plus de cent vingt millions (120 000 000) de FCFA. La mosquée de Moymbin (quartier musulman) est la première de la ville de Ouagadougou construite en 1681 par le Mogho Naaba Roulougou dont les ruines se trouvent à l’intérieur de la gare de Sitarail située à environ 200 m du nouveau édifice.

Selon l’Imam de la mosquée, Seydou Baguian, il y a 325 ans qu’un dépositaire des coutumes du Mogho Naaba Roulougou, a eu l’idée de sédentariser des habitants du quartier Moymbin, les yarssé, autrefois colporteurs, commerçants et marchands, grâce à la construction d’une mosquée. Au nom des fidèles musulmans, l’Imam a exprimé sa foi d’accueillir un nouveau joyau de culte. Le donateur, El hadj Oumarou Kanazoé, s’est réjoui d’avoir reconstruit la plus vieille mosquée de la ville de Ouagadougou. Il pense que son acte permettra davantage à l’Islam de bien rayonner au Burkina.

Dans le discours du président de la Fédération des associations musulmanes du Burkina, lu par El hadj Adama Sakandé, il a été rendu hommage à tous les acteurs de l’Islam et au détenteur de l’autorité coutumière, en particulier le Mogho Naaba Roulougou grâce à qui l’Islam a pénétré la cours royale de l’empire mossi. Aussi, la particularité de cette mosquée royale réside dans le choix de l’Imam qui depuis le premier jusqu’au douzième, est toujours choisi dans la famille Baguian par le Mogho Naaba.

A chaque Imam, ,il offre des attributs tel que « grand boubou, cheval, chéchia, bâton de commandement et un Coran ». Toute chose qui a pour mérite d’éviter les contestations et les mésententes entre les musulmans. Le donateur, par la voix de El hadj Adama Sakandé vice-président de la Communauté musulmane du Burkina a rappelé que la mosquée est une maison de Dieu jouant le rôle d’hémicycle, d’échange, de solidarité, d’école de formation, de lieu de regroupement, de spiritualité... De ce fait elle doit bénéficier d’une attention particulière de la part des fidèles musulmans. Une invite a été faite à ces derniers de prendre soin de l’édifice et de préserver une propreté digne d’un lieu de culte.

Le donateur, El hadj Oumarou Kanazoé qui est à une centaine de mosquées et à plusieurs églises et temples construits, dit agir pour faciliter les fidèles croyants à connaître et suivre davantage Dieu. « Je construis aussi des églises et temples pour permettre aux fidèles chrétiens de prier, car Dieu est unique. je fais tout cela au nom de Dieu et à la recherche du Paradis », a laissé entendre El hadj Oumarou Kanazoé.

Boureima SANGA (bsanga2003@yahoo.fr)

Sidwaya

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