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Baptême de rues : Jean-Baptiste Kafando, Sékou Tall et Amadé Bougouraoua immortalisés

Publié le samedi 5 août 2006 à 07h59min

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Le maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, a procédé, dans la matinée du 29 juillet 2006, au baptême de trois rues au nom de feus Jean-Baptiste Kafando, El hadj Sékou Tall et El hadj Amadé Bougouraoua Ouédraogo.

« Au nom du Conseil municipal de la commune de Ouagadougou et en vertu des pouvoirs qui sont les miens, je déclare que : la rue précédemment identifiée sous le n°15.612, commençant à l’Ouest par le Boulevard France-Afrique et finissant à l’Est par la rue n°15.645, portera désormais le nom : Rue Bougouraoua Ouédraogo ». Cette formule, quasi-immuable, prononcée par le bourgmestre de Ouagadougou, mettait ainsi fin à la série de baptêmes de rues en cette matinée dominicale et ensoleillée de juillet.

Pour le maire Simon Compaoré, ce baptême de rues et places publiques, soit de noms tirés du patrimoine, soit de noms de personnes qui ont apporté leurs pierres à l’édification de l’Etat-nation, est une touche particulière au système d’information urbain de la ville. La rue portant le nom Jean-Baptiste Kafando, deuxième médiateur du Faso, commence à l’Ouest par l’Avenue du Mogho et finit à l’Est par la Rue 8.37. Elle est située au sein de la cité SOCOGIB de Gounghin.

Celle dédiée à El hadj Sékou Tall, un homme de culture, commence au Nord par la Rue Mogho-Naba-Baongho et finit au Sud par la Rue Tub-Pa-Wumda, dans l’arrondissement de Baskuy. (Voir encadré pour la biographie des illustres personnages). « En Afrique, la rue fait partie de la définition de la maison et de l’homme, elle ne longe pas les maisons, elle ne contourne pas les maisons, elle part d’un domicile pour prendre fin dans un domicile », a expliqué le maire de Ouagadougou.

D’où la volonté du Conseil municipal d’humaniser sa ville, de lui donner un sens, une âme, conforme aux besoins et aux aspirations des citoyens qui l’habitent, a conclu le Simon Compaoré.

Alassane NEYA
(Stagiaire)


Feu El hadj Sékou Tall : 1914-2004

En 1930, il entre à l’école régionale de Ouahigouya. De 1930 à 1933, il poursuit ses études primaires supérieures à Ouagadougou et à Bingerville en Côte d’Ivoire.

De 1933 à 1936 il est admis à la prestigieuse Ecole normale William Ponty de Gorée au Sénégal.

De 1958 à 1960, il entre à l’Ecole normale supérieure des instituteurs de Paris d’où il sort major de la 1re promotion des inspecteurs africains d’enseignement primaire.

Dans sa vie active il a occupé les postes et responsabilités suivantes :

- de 1936 à 1958, en qualité d’instituteur il est chargé d’ouvrir et de diriger des écoles au Burkina, en Côte d’Ivoire et au Mali ;

- de 1960 à 1968, il est inspecteur chef des circonscriptions d’enseignement de Ouahigouya et de Fada ;

- en 1968, il est directeur du Cours normal de Koudougou.

Sur le plan politique, feu El hadj Sékou Tall a participé au congrès du RDA en octobre 1946 à Bamako et a occupé le poste de responsable des structures du RDA au Mali et en Haute Volta dans la lutte pour l’émancipation africaine.

Dans la vie associative il a été :

- le président du Comité burkinabè pour la paix et la solidarité entre les peuples ;

- le vice-président de l’Association de l’organisation des écrivains afro-asiatiques ;

- membre du jury dans l’éducation, la culture africaine, des concours radiophoniques et du FESPACO.

Il a reçu plusieurs distinctions honorifiques.

Ce sont :

- la grande médaille honorifique de la République démocratique de Corée ;

- le titre de Docteur honoris causa de l’Université d’Amitié entre les peuples Patrice Lumumba ;

- la médaille de l’Officier de l’ordre national.
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Feu Amadé Bougouraoua Ouédraogo

Après ses études primaires à l’Ecole élémentaire indigène de Ouahigouya de 1925 à 1935, il fréquente successivement l’école primaire supérieure Terrasson de Fougère à Bamako et l’école normale Frédéric Assomption de Katibougou d’où il obtient son diplôme d’instituteur le 24 juillet 1940.

Sur le plan professionnel, Amadé Bougouraoua Ouédraogo a successivement occupé les postes suivants :

- instituteur de 1940 à 1948 à Bamako ;

- surveillant général de l’école Terrasson de Fougère ;

- instituteur détaché à la direction de l’enseignement de Bamako ;

- secrétaire administratif de la Haute-Volta (Burkina Faso) de 1956 à 1965.

Sur le plan politique, Amadé Bougouraoua Ouédraogo a occupé les responsabilités suivantes :

- membre fondateur RDA à Bamako en octobre 1946 ;

- responsable de la diaspora voltaïque au Soudan français pour la reconstitution de la Haute-Volta de 1945 à 1948 ;

- grand conseiller de l’AOF ;

- membre de la première assemblée territoriale de la Haute-Volta de 1948 à 1952 ;

- député en 1959 ;

- ministre de l’Information en 1960 ;

- ministre de l’Economie rurale en 1961 ;

- etc.

Dans le cadre du développement local, Amadé Bougouraoua Ouédraogo a été membre fondateur de l’Association internationale six « S », de l’ONG SOS/Sahel et de l’Association des groupements Zaï pour le développement du Sahel.

Comme distinction honorifique, il a reçu la médaille du mérite national.
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Feu Jean-Baptiste Kafando : 4 mai 1931-12 mars 2005

Après ses études primaires à l’Ecole cléricale de la mission catholique de Ouagadougou de 1936 à 1943, il entre de 1943 à 1949 au petit séminaire de Pabré puis au grand séminaire de Koumi de 1949 à 1950.

De 1962 à 1965, il est admis à l’Institut des hautes études d’Outre-mer de Paris où il obtient un diplôme dans la section magistrature.

En terme de carrière professionnelle, il a été successivement :

- agent des postes et télécommunications ;

- secrétaire des greffes et parquets ;

- premier chef de cabinet du président Maurice Yaméogo ;

- magistrat ;

- juge d’instruction ;

- vice-président du Tribunal de grande instance de Ouagadougou et président du Tribunal du travail ;

- conseiller à la Cour suprême ;

- ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Burkina Faso auprès des Républiques de Côte d’Ivoire, du Liberia et de la Sierra Léonne ;

- vice-président de la Cour d’appel de Ouagadougou et président de la Chambre d’accusation ;

- membre de la Chambre des représentants ;

- médiateur du Faso.

Sidwaya

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