Nous sommes au Stade de France, à Saint-Denis, le 12 juillet 1998. C’est la finale de la Coupe du monde. Elle oppose la France, pays organisateur, au Brésil. Les paris sont faits. Tous ou presque donnaient le Brésil vainqueur. Mais, on avait oublié qu’avant d’accéder à la finale, la France avait battu tous ses adversaires : Afrique du Sud(3-0), Arabie Saoudite(4-0), Danemark (2-1), Paraguay (1-0 grâce au but en or en 1/8 de finale), Italie (tirs au but en 1/4 de finale), la Croatie (2-1 en demi-finale).

Et le Brésil ? Mise à part la surprise que lui a infligée la Norvège sur le terrain de Marseille en ce soir du 23 juin 1998 en match de poule (2-1), la Selecao avait dompté tous ses autres adversaires. Et la voilà face à une performante équipe des Bleus. Devant 75 000 spectateurs, Zidane, alors au sommet de son art, prévient le portier brésilien et ses collègues qu’ils vont vivre l’enfer en ouvrant le score à la 27e mn. Et revoilà le même Zidane à la 45e mn pour le deuxième but. Le Brésil de Ronaldo, de Sampaio, de Tafarel et autre Bebeto était à genoux.

Comme si les Bleus voulaient en finir avec le Brésil, Emmanuel Petit, mais grand de talent, assomme les Bresiliens par un troisième but à la 90e mn. Trois buts à zéro. Propre comme le dirait quelqu’un. C’étaient les Djorkaeff, Desailly, Lizarazu, Boghossian, Dugarry, Karembeu Leboeuf, Deschamps, et autre Guivarch.

C’est cette belle histoire que la France, les trois rescapés de cette épopée que sont Zidane, Vieira et Thuram, veulent rééditer, avec l’apport des jeunes, demain soir en Allemagne. Aujourd’hui sera-t-il comme hier ? Une question à laquelle Ronaldo, Ronaldhino, Cafu et autres répondent autrement en choeur. Décidés à se succéder à eux-mêmes, les Brésiliens attendent de prendre leur revanche à l’occasion de cette confrontation.

Les Bleus le savent lorsque Patrick Vieira, jusque-là irréprochable, dit que " jouer contre le Brésil est magnifique" et d’ajouter : " ça va être intéressant. C’est un challenge et un rêve pour un joueur professionnel. Le Brésil, c’est un grand souvenir, mais il faut garder les pieds sur terre". La France n’a pas envie de voir sa course s’arrêter en si bon chemin. Elle est actuellement dans une progression de cohésion, mais n’a certainement pas le talent de 1998. Prudence logique qui augure une belle partie de football.

Le rêve de l’Allemagne

Avant la confrontation Brésil-France, la sélection allemande va tenter ce soir d’obtenir son ticket pour les demi-finales. Négligée par les siens avant le Mondial, la sélection allemande va en montant, engendrant du même coup une Allemagne vraiment réunifiée. Klinsmann, contrairement à un passé très récent, est actuellement adulé. Ses éléments lui rendent la monnaie. Quel visage auront-ils ce soir contre l’Argentine ? Question à plusieurs inconnues. Pour sûr, le stade va refuser du monde tant les Allemands sont hyper mobilisés autour de leur équipe et autour de l’événement dont les uns et les autres vantent déjà la réussite sur le plan organisationnel.

Alexandre Le Grand ROUAMBA (Envoyé spécial en Allemagne)

Sidwaya