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Marche-meeting contre la vie chère : Tollé Sagnon et sa troupe passeront à la vitesse supérieure si...

Publié le vendredi 30 juin 2006 à 08h20min

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Que nous réserve la nature pour ce qui est de la saison des pluies cette année ? Le ciel aurait-il définitivement fermé ses vannes au Burkina ? Faut-il croire que la pluie observe un mot d’ordre de grève ? Une certitude : si dans les prochains jours notre pays n’était pas abondamment arrosé, il faudrait craindre le pire.

Et comme pour ne pas arranger les choses, la cherté de la vie vient s’ajouter ! Mais ici, les hommes pourraient être maîtres de leur destin. On se rappelle que les centrales et syndicats autonomes avaient déjà donné un avant-goût en allant en grève les 23 et 24 mai dernier et en organisant deux marches les 23 mai et 10 juin 2006 pour signifier à l’autorité que "Viima-yaa-kanga".

Les revendications des organisations syndicales, faut-il le rappeler, sont libellées ainsi qu’il suit :
- le respect des travailleurs et de leurs organisations syndicales ;
- l’annulation de la mesure du 4 mai 2006 portant augmentation des prix des hydrocarbures, condition sine qua non pour la reprise des négociations autour des points de leur plate-forme ;
- la reconsidération des réponses aux différents points de leur plate-forme afin d’apporter des réponses satisfaisantes à leurs préoccupations.

Et alors que les travailleurs grinçaient les dents, voilà qu’une décision de l’Union nationale des établissements d’enseignement privé laïc (UNEEP-L) vient corser la situation avec une augmentation des frais de scolarité d’un surcoût de 10 000 F à 15 000 FCFA.

C’est dire que le parent qui défalquait 60 000 F ou 80 000 FCFA pour scolariser sa progéniture au secondaire hier va devoir sortir à la rentrée prochaine un minimum de 70 000 FCFA. On a comme l’impression que l’arrêté ministériel n°2006-103/MESSRS/MFB fixant de nouveaux taux horaires pour les enseignants vacataires n’a pas été bien pensé par ces temps de galère.

Il a jeté de l’huile sur la braise qui était déjà ardente, pense-t-on dans le milieu syndical. Et en affûtant leurs armes pour l’épreuve de force prévue pour demain samedi, le général Tolé Sagnon et ses troupes ont juré d’aller jusqu’au bout. Ils ont pris leurs précautions nécessaires en déposant un préavis de grève et une notification dudit préavis de grève auprès des autorités compétentes, car le samedi est un jour ouvrable pour certaines catégories de travailleurs.

C’est là une donne que certains observateurs n’avaient pas lorsqu’ils stipulaient qu’un débrayage de samedi passerait inaperçu. Maintenant que la marche-meeting nationale est calée pour demain samedi, il ne reste plus qu’à attendre de voir quel sera le degré de la mobilisation. Les centrales syndicales et syndicats autonomes de notre pays menacent déjà de passer à la vitesse supérieure si jamais elles n’avaient pas gain de cause.

Et jusqu’où iront-elles ? Comment se poursuivra la lutte contre la vie chère ? A quoi aboutira ce bras de fer ? Vivement que les négociations Gouvernement/Syndicats, interrompues le 5 mai dernier, reprennent et que chaque partie mette de l’eau dans son vin. Car nous tirons tous déjà le diable par la queue et si les choses devaient encore aller de mal en pis...

Pierre Tapsoba

Observateur Paalga

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