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Mondial 2006 : Le Ghana, victime de sa finition

Publié le mercredi 28 juin 2006 à 08h08min

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Après avoir fait rêver tout un continent l’espace d’une décade, les Black Stars du Ghana sont tombés en 8es de finale du mondial, face à un Brésil avare de son talent, mais au réalisme et à l’efficacité redoutables.

Les quarts de finale qui se profilent à l’horizon, ne laissent pas entrevoir de favori indiscutable, même si le réalisme allemand, le bloc italien, le vécu portugais et la technicité du Brésil paraissent légèrement au-dessus.

En football, on ne le dira jamais assez, la finalité c’est le but et la réaction est plus importante que l’action. L’illustration nous en a encore été donné lors de ce Brésil-Ghana d’un niveau moyen, où les Black Stars ont dominé les débats sans concrétiser. Entre Amoah, Asamoah, Draman et le capitaine Appiah, on ne sait à qui décerner la palme de la maladresse, même si les deux premiers nommés, attaquants nominaux sont les plus condamnables.

Absence de finisseur donc mais aussi d’anticipation sur les deux premiers buts brésiliens. On a vu que sur l’ouverture du score, Ronaldo était parti dans « l’esprit » de la passe qui devait lui être faite (et qui l’a été) ce qui mettait la défense en ligne des Ghanéens hors de position. Sur le second but Adriano a senti que Cafu, parti à la limite du hors-jeu mettrait le ballon à ras du sol au second poteau, et, le ballon lui est parvenu comme une offrande.

La science du jeu des brésiliens les a donc sauvés d’une défaite qui leur pendait au nez, les Stars du Ghana étant parvenus à prendre la mesure du quator « monstrueux », Kaka-Ronaldinho-Ronaldo-Adriano, transformant les « auriverdes » en une équipe quelconque. C’est dire que le Brésil présenté jusque-là comme un épouvantail, ne séduit pas dans sa configuration actuelle ne devant son salut qu’au « super-talent » de certaines individualités.

C’est dire qu’il n’y a plus de favori logique dans cette compétition, certaines équipes ayant montré des vertus susceptibles d’en faire des champions du monde. Au premier rang de ces vainqueurs potentiels, l’Allemagne qui, en sus de l’avantage du terrain, n’a jusque-là pas eu à se fouler la rate, face à des adversaires de seconde zone.

La Manschafft qui pêche un peu derrière, avec une défense de « jeunots » a la chance de disposer de deux « tauliers » de calibre mondial, Torsten Frings et Michaël Ballack, qui ont par ailleurs de la poudre au bout du soulier. Avec l’intelligence et le sens du but de Klose et la force de Podolsky, l’Allemagne peut bousculer toutes les défenses et les « albicelestes » argentins devront se le tenir pour dit.

Le Portugal en « guest star » ?

Après être passés par le trou de l’aiguille face au Mexique grâce à un but « d’extraterrestre » de Maximo Rodriguez, l’Argentine arrive en quarts de finale avec son talent certes, mais l’esprit plein de doute Messi, Rodriguez et Saviola sont certes forts balle au pied, mais, il ne suffit pas de « fignoler » pour surprendre l’Allemagne. Un match indécis qui désignera un demi-finaliste qui se « coltinera » certainement la Squadra-Azzura.

Les Italiens qui rencontrent l’Ukraine devront s’en sortir au vu de la pauvreté du jeu présenté par Sevtchenko et ses coéquipiers face à la Suisse. Un match soporifique qui commande de revoir la répartition des places en Coupe du monde. L’Europe, qui s’y taille la part du lion pour des raisons historiques, n’exerce pas ou plus une hégémonie sur le gotha mondial.

Elle ne doit sa régularité au sommet qu’en raison du nombre pléthorique de ses représentants plutôt que de leur talent. Illustration de ce manque de créativité, une Angleterre quelconque, arrivée à ce niveau de la compétition à cause de l’indigence technique et tactique de ses adversaires. Personne ne nous convaincra que Trinidad-et-Tobago a le niveau mondial ou que l’Equateur malgré ses victoires face à des équipes B de l’Argentine et du Brésil pouvait aller loin dans cette Coupe du monde.

Face au Portugal, il faudra une autre Angleterre, car l’opposition sera autrement plus élevée. Figo et sa bande qui avaient tutoyé le monde en 1997 (champions du monde juniors) sont arrivés à maturité et l’ont prouvé face à une Hollande certes talentueuse, mais si tendre qu’elle ne pouvait que craquer face à la roublardise de ces vieux briscards.

L’occasion de faire le procès de l’entraîneur batave Marco Van Basten qui s’est privé de dépositaire de jeu en « sacrifiant » Seedorf et Davids sur l’autel d’une prétendue cohérence de son groupe. Au final, Cocu le plus ancien est passé au travers, tout comme Van Nistelrooy et les jeunes pousses n’ont pas assuré à l’exception de Van Persie, Robben et Kuyt.

Attention au Portugal donc qui dispose d’un groupe soudé, expérimenté et technique. Au moment où nous traçions ces lignes, le vainqueur de France-Espagne n’était pas encore connu, même si la dernière nommée en raison de son volume de jeu doit être prise au sérieux. Quant à la France, qui n’a rien montré jusque-là, son vécu plaide pour elle, même si le Brésil paraît comme un graal inaccessible pour elle. Des quarts de finale incertains donc où les guest-stars pourraient ravir la vedette aux grands ce qui confirme une fois de plus le charme envoûtant du football. On en salive déjà.

Boubakar SY

Sidwaya

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