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Bindi Ouoba, président du Comité d’éthique pour la recherche en santé : « Le comité peut arrêter une recherche qui ne respecte pas les normes établies »

Publié le mardi 20 juin 2006 à 07h25min

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Dr Bindi Ouoba

Bientôt un code d’éthique pour la recherche en santé au Burkina Faso. C’est ce qu’ont décidé chercheurs, médecins, hommes de droit, autorités coutumières et religieuses lors du symposium tenu à Ouagadougou. Le président du comité d’éthique pour la recherche en santé, Bindi Ouoba, aborde dans cet entretien, la composition de sa structure, les grandes lignes du code, son application, etc.

Sidwaya (S.) : Quelle est la composition du Comité d’éthique pour la recherche en santé ?

Dr Bindi Ouoba (B.O.) : Le Comité d’éthique pour la recherche en santé a une composition pluridisciplinaire. Il comprend des sociologues, des juristes, de spécialistes en déontologie. Le comité a neuf (9) membres.

S. : Donnez-nous les grands axes de l’avant-projet de code en éthique pour la recherche en santé ?

B.O. : Le symposium du 12 au 14 juin 2006 à Ouagadougou, avait pour objectif d’obtenir un consensus sur les questions d’éthique et juridiques relatives à l’utilisation de l’humain et les parties de l’humain dans la recherche en santé. Il s’agissait en termes claires, de voir quelles sont les conditions pour la participation des personnes à la recherche en santé.

Nous avons évoqué des problèmes liés au respect de la dignité, la nécessité de respecter la confidencialité dans la recherche en santé.

Il nous faut des chercheurs qualifiés afin que les recherches soient de qualité. Car si la recherche n’est pas scientifiquement bien élaborée, elle expose les personnes, objets de la recherche. Ainsi, nous avons réfléchi sur les dons d’organes, d’ovules, la transplantation d’organes. Tous ces problèmes doivent trouver un consensus. Et c’est ce que le symposium a tenté de faire en regroupant des hommes de culture, des religieux, des défenseurs des droits humains, des chercheurs.

Des réflexions qui vont permettre de dégager, d’élaborer un code d’éthique pour la recherche en santé. Ce code guidera le comportement du chercheur dans la formulation et la mise en œuvre des protocoles de recherche.

S. : A quand l’élaboration du code ?

B.O. : Bientôt ! Les recommandations du symposium seront rédigées sous forme de code et seront accessibles aux chercheurs mais aussi aux volontaires de la recherche.

S. : La pauvreté de la population ne sera-t-elle pas un obstacle à l’application du code ?

B.O. : Le code d’éthique tient compte de la pauvreté, de l’ignorance, de l’analphabétisme. Ainsi, un des principes est de ne pas inciter les personnes à la recherche. Le participant à la recherche doit, à tout moment, pouvoir se retirer.

S. : Le comité aura-t-il le plein pouvoir d’exercer son droit de regard sur les manquements au code d’éthique ?

B.O. : Le comité d’éthique a d’abord une mission en amont de la mise en œuvre de la recherche. Il doit évaluer les protocoles de recherche. Au cours de la mise en œuvre du protocole de recherche, le comité d’éthique a la possibilité d’aller sur le terrain pour vérifier si le code est respecté. Le comité a la possibilité, à tout moment, d’arrêter une recherche qui ne respecterait pas les normes établies. Avec le code d’éthique, il y aura moins de recherches sauvages dans notre pays.

Propos recueillis par Charles OUEDRAOGO
et Boureima SANGA

Sidwaya

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