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Examen du BEPC : Un mauvais temps pour les candidats

Publié le vendredi 16 juin 2006 à 07h52min

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Depuis le jeudi 15 juin 2006, les élèves des lycées et collèges du Burkina planchent sur les épreuves du Brevet d’études du premier cycle (BEPC). Une équipe de reporters de L’Observateur paalga a fait le tour dans deux établissements de Ouagadougou : les lycées « Marien N’Gouabi » et « Réveil », afin de vivre l’ambiance qui y prévaut.

Au regard de l’insuffisance de certains matériels évoquée par les responsables des deux centres visités, et surtout de l’angoisse certaine vécue par les candidats en ces périodes, on peut dire qu’il règne un mauvais temps pour eux, comme l’indique d’ailleurs le titre de la première épreuve de français (la dictée) : « Un mauvais temps », que nous avons emprunté tout simplement.

Il est 9 heures 50 minutes au lycée Marien N’Gouabi. L’ambiance qui y prévaut est studieuse sinon à la réflexion. Les candidats au BEPC, dans un calme olympien, sont en train de restituer ce qu’ils ont acquis comme connaissances, sous le regard vigilant de surveillants, et gare aux fraudeurs. Le censeur du lycée, président du jury, Jean de la Croix Ada, est en train d’accomplir son devoir de premier responsable en allant d’une salle d’examen à l’autre. Il s’agit pour lui de voir si tous les surveillants sont à leur poste, si les consignes de « sécurité, de vigilance » sont de mise, en vue d’assurer le bon déroulement de l’examen.

Dans ce centre qui comprend 18 jurys dont 12 pour la zone 5, les choses se passent normalement, comme prévu. C’est du moins l’avis du maître des lieux, qui déplore néanmoins l’insuffisance d’un certain nombre de matériels. Selon lui, ce problème avait été évoqué durant les rencontres préparatoires. Si les feuilles de composition et de brouillon sont en quantité suffisante pour le premier tour des épreuves, on ne peut pas en dire autant pour les pots de colle (un pot de colle pour 2 jurys), les marqueurs (un seul marqueur pour l’ensemble des jurys), les ficelles pour attacher les lots de copies après la correction, presque pas de ciseaux, et quelques grammes de feuilles pour également deux jurys.

C’est la situation que nous a dépeinte M. Ada, qui fait recours à son établissement pour y faire face. En dépit de ces difficultés, le responsable du centre du Marien N’Gouabi assure de son engagement à motiver le personnel pour le bon déroulement de l’examen dont les premiers résultats sont attendus les 22 et 23 juin. Après ce centre, où prévaut « la sagesse des candidats », nous avons mis le cap sur le lycée « Réveil ». Nous y avons trouvé des prétendants au BEPC en récréation, attendant l’heure de l’épreuve des Sciences de la vie et de la terre (SVT).

Le président du jury 38 et responsable du centre, Emmanuel Kaboré, et son équipe ne chôment pas, histoire de s’appliquer à être dans le temps ; c’est pourquoi il nous demande de patienter encore 5 minutes, avant de se prêter à nos questions. Soudain, un bruit de sirène retentit. « Ça fait peur », dit un de notre équipe de reportage. Et comme pour confirmer l’existence de ce sentiment dans les esprits, une candidate dit à une autre : « Lève-toi, entrons en salle, c’est sûr qu’ils veulent en finir avec nous ».

Le lycée Réveil compte, selon son directeur, M. Kaboré, deux jurys de 304 candidats chacun. Toujours selon lui, depuis 6 heures 30 minutes, heure d’appel des candidats, tout se déroule dans un climat serein pour son centre, qui a bénéficié de la visite des autorités du ministère de tutelle. Evoquant lui aussi le manque de matériels, Emmanuel Kaboré dira que cette année, la situation est pire : « Nous sommes obligés de recourir aux matériels de notre propre établissement pour pallier le manquant », martèle-t-il, avant de s’interroger sur le sort de ceux qui ne disposent pas de recours. Comme quoi le mauvais temps que constitue l’examen du BEPC ne concerne pas que les candidats.

Agnan Kayorgo

Abdoul Karim Sawadogo

L’Observateur

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