LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Ousmane Nacro, président de la LIDEJEL : "Halidou Ouédraogo a le moral au top"

Publié le vendredi 9 juin 2006 à 07h09min

PARTAGER :                          

Ousmane Nacro

Dans un mois et demi, ou deux au maximum, le président du MBDHP, de l’UIDH et du Collectif contre l’impunité, Halidou Ouédraogo, pourrait être de retour au Burkina Faso. Le président de la Ligue pour la défense de la justice et de la liberté (LIDEJEL), Ousmane Nacro, après une mission à Genève, l’a rencontré le 25 mai, à la clinique Mirabeau, en France. Me Halidou Ouédraogo, actuellement en rééducation, est, dit-il, « moralement solide ».

"Le Pays" : Me Halidou Ouédraogo, atteint d’une "attaque cérébrale", a été évacué en France il y a quelques mois. Comment se porte-t-il aujourd’hui ?

Ousmane Nacro : Il est physiquement diminué mais il a le moral au top. C’est avec plaisir que nous avons échangé avec lui pendant au moins trois heures et demie. Nous avons parlé de certaines questions relatives au Burkina Faso.

Comment apprécie-t-il les récentes manifestations syndicales ?

Le jour de notre rencontre, le 25 mai, il n’avait pas beaucoup d’informations sur la marche et la grève des syndicats. Mais il était bien au courant des préparatifs. Il reconnaît, comme tout le monde, que nos gouvernants doivent faire des efforts pour améliorer les conditions de vie des populations. Cela s’inscrit d’ailleurs en droite ligne du combat qu’il mène depuis très longtemps. Si rien n’est fait, nous allons vivre des problèmes sociaux assez importants ; il faut donc trouver des voies et moyens pour calmer le front social. Pour cela, il faut faire en sorte que les produits de première nécessité soient accessibles à nos populations.

Il y a des supputations autour de la prise en charge de ses soins. Que vous a-t-il dit à ce sujet ?

Nous prions et souhaitons vivement qu’il soit de retour. Je préfère que ce soit lui-même qui en parle. Mais quelles que soient les personnes qui ont œuvré pour que Halidou Ouédraogo soit traité en Europe, nous les remercions d’ores et déjà. Il faut un élan de solidarité autour de lui. Je crois que les organisations de droits humains doivent se regrouper pour aller dire sincèrement merci à toutes les personnes qui ont contribué à ce que Halidou Ouédraogo se retrouve dans un centre de renom, et qui œuvrent pour qu’il recouvre très rapidement la santé.

Racontez-nous, avec détails, les moments que vous avez passés avec lui

Il venait de prendre sa douche lorsque nous l’avons rencontré. Il s’est habillé lui-même. Il a pris son petit déjeuner en notre présence. Comme par hasard, ce jour-là, il a été autorisé à quitter la clinique pour aller passer quelque temps chez des amis. Nous avons pris l’ascenseur et rejoint le service d’accueil de la clinique ensemble. Il a ainsi effectué par lui-même une distance d’environ quarante mètres. Il continue cependant sa rééducation. Mais moralement, il est très solide. Il m’a confié que d’ici un mois et demi, ou deux au maximum, il devrait pouvoir retourner au Burkina Faso.

A l’heure actuelle, que dit le diagnostic des agents de santé ?

Je ne voudrais pas présenter le bilan de santé de Halidou Ouédraogo. Je n’ai pas du reste le droit de le faire. D’ailleurs, je n’ai pas pu avoir accès à son bulletin de santé. Ce n’était pas mon objectif. C’est plutôt Halidou Ouédraogo que je voulais voir. C’était un devoir pour moi. Nous avons pu discuter de la vie de nos associations respectives. Dans ce cadre, nous avons pu bénéficier de ses précieux conseils. Nous avons beaucoup à apprendre de lui. La meilleure chose pour tout le monde, c’est qu’il puisse nous revenir en bonne santé. Dieu merci, il est sur cette voie.

Vous a-t-il parlé d’éventuels contacts qu’il a eus avec des autorités burkinabè ?

Certaines autorités, de passage à Paris, lui ont témoigné leur solidarité. Le ministre d’Etat Salif Diallo est passé le voir. Il m’a aussi dit que le Premier ministre, de retour de Chine, lui a téléphoné pour s’enquérir de son état de santé. Certains de ses proches lui ont aussi rendu visite.

Pour conclure...

J’ai été heureux de le rencontrer. C’est un homme qui aime vraiment son pays, son peuple. Il nous a dit que la solidarité témoignée à son endroit ne l’étonnait pas, car le peuple burkinabè, selon lui, sait faire fi de tous les clivages lorsqu’un problème se pose, pour se concentrer sur l’essentiel. Il souhaite que le Burkina Faso puisse être un pays de paix, et que les populations bénéficient de meilleures conditions de vie. C’est du reste le combat qu’il mène depuis plusieurs années.

Propos recueillis par Hervé D’AFRICK

LE Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique