L’UFOA va mal. C’est le constat que l’on peut faire en écoutant son premier responsable, l’Ivoirien Jacques Anouma. Faut-il alors laisser mourir cette institution qui avait fait la fierté du sport roi dans la sous-région africaine ? "C’est un instrument qu’on ne doit pas laisser mourir", déclare le président de l’UFOA.

Et pourtant, Jacques Anouma affirme que dans tous les pays où il est passé, on ne sent pas un regain d’intéressement. Mais que faut-il faire ? Le patron du football de la zone ouest-africaine va reprendre, une fois de plus, son bâton de pèlerin et parcourir les différents Etats membres. Son message : "On a besoin du soutien de nos chefs d’Etat", les gens traînent les pieds puisque, jusqu’à présent, il n’y a pas véritablement de réaction. Pour Jacques Anouma, le chef de l’Etat ivoirien ne peut pas continuer à soutenir tout seul les actions de l’UFOA.

Il va plus loin en disant que si cette institution n’intéresse pas les politiques "on va mourir". Il faut donc sauver l’UFOA, parce qu’on ne saurait comprendre que les autres zones (centrale, australe, de l’Est) semblent fonctionner sans trop de difficulté, et que l’Afrique de l’Ouest, très présente pourtant lorsqu’il s’agit des compétitions continentales et internationales, soit encore à la recherche de ses repères.

Les cotisations font défaut, et sur ce sujet le président Jacques Anouma n’a pas hésité un seul instant à féliciter la présidente de la fédération libérienne de football, Sombo Izetta Wesley. Il exhorte d’ailleurs les présidents de fédérations à emboîter le pas à leur consoeur libérienne, afin de s’acquitter de leurs obligations.

Le président de l’UFOA demande aux associations nationales qui perçoivent chaque année la somme de 250 mille dollars de la FIFA de faire un effort pour y "soutirer" 5 000 dollars au bénéfice de leur union zonale. Sans tous ces soutiens, il serait difficile d’organiser quoi que ce soit. Certes, les phases finales des seniors ont pu se dérouler à Bamako, au Mali, en 2005, mais sur financement à 100% de l’UFOA. Abidjan et Accra, grâce à leurs Etats, ont pu accueillir les phases éliminatoires des juniors de la coupe CEDEAO. On n’attend plus que le Nigeria pour les phases finales, qui devaient se jouer depuis novembre puis décembre mais, une fois de plus, ce pays traîne les pieds.

Mais Jacques Anouma tient à voir cette phase finale se dérouler ; et si le Nigeria et la CEDEAO ne réagissent pas il sollicitera l’appui d’un autre pays membre. Les regards semblent tournés vers le Burkina qui, en l’accueillant, permettra à son équipe nationale juniors d’avoir une autre opportunité de préparation dans la perspective des éliminatoires de la CAN juniors où elle attend l’équipe de la RD Congo en août prochain.

C’est un président Jacques Bernard Daniel Anouma quelque peu très amer avec lequel nous avons échangé sur le sujet de l’UFOA. Serait-il donc en manque de motivation pour poursuivre son oeuvre à la tête de l’UFOA. "Je ne suis pas démotivé mais je vais parler aux gens", nous a-t-il répondu. Jacques Anouma a des ambitions pour le football ivoirien, mais aussi pour la sous-région, voire l’Afrique. Il ne manque de faire à chaque fois un clin d’oeil à son ami et frère de tous les jours, Seydou Diakité, président de la Fédération burkinabè de football qui, dit-il, lui est d’un apport inestimable (nous y reviendrons).

Par Antoine BATTIONO

Le Pays